Page:Botrel - Chansons de route, 1915.djvu/238

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

I

On vient d’ nous apprendre à tous
Que notre bon « Papa Joffre »
Six jours de congé nous offre
Parce qu’il est content d’ nous :
Six jours ! Six jours !
Moi qui demeure à Roscoff… re
Six jours Six jours :
Ça s’ra p’t’ être un p’tit peu court !

II

D’autant que pour faire honneur
À la belle Armée de France
Va-z-en falloir un’ séance,
Préliminair’ chez l’ coiffeur !
Six jours ! Six jours !
Pour s’ « dépoiler » en conscience,
Six jours ! Six jours :
Ça s’ra p’t’ être un p’tit peu court !

III

Dame, oui, j’ s’rais heureux comm’ tout
— Ça, je l’avoue sans ment’rie —
De revoir ma p’tit’ Marie
Que j’ai pas vue d’ puis 1’ mois d’août :
Six jours ! Six jours !
Pour embrasser ma chérie.
Six jours ! Six jours :
Ça s’ra p’t’ être un p’tit peu court !

IV

Mais son billet de log’ment
Est, à présent, chez sa mère,
Avec qui que j’ suis en guerre
Presqu’autant qu’avec l’All’mand !