Page:Botrel - Contes du lit-clos, 1912.djvu/126

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Et le fermier pleure tout bas :
Il pressent, hélas ! que, la veille,
En insultant la bonne vieille,
Il s’est aliéné son gâs…

Et que sera-ce alors, Demain,
Si son fils un jour lui ressemble ?
Pour sa propre Vieillesse il tremble :
« Las ! Ma Doué/ ma pauvre main !!! »

Il a poussé trop loin le Blé,
Et la Batteuse, vite, vite,
A dévoré la Main maudite…
… Et voici l’homme mutilé !

Lui-même il retire son bras
Du monstre de fer qui le garde
Et dit à son Yannik : « Regarde !
« Dieu punit les enfants ingrats ! »

Et son fils hurle à cet aspect…
Mais Job rit à sa chair meurtrie,
Car les yeux de son Jean-Marie
Sont, maintenant, pleins de Respect !




Cette poésie est éditée séparément. — G. Ondet, éditeur.