Page:Bouche - De la médecine dosimétrique.djvu/16

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variable. Il faut analyser les actions complexes et les réduire à des actions plus simples et exactement déterminées, sauf à les employer seules ou à les associer ensuite si cela est nécessaire. Ainsi, avec l’opium on n’obtiendra jamais l’effet de la narcéine, qui procure le sommeil sans excitabilité ; mais on pourra, au contraire, trouver des effets très-variables, qui dépendront d’une susceptibilité individuelle plus grande pour tel ou tel des principes actifs qui le composent.

« Les expériences sur les animaux permettent seules de faire convenablement des expériences physiologiques qui éclaireront et expliqueront les effets médicamenteux qu’on observe chez l’homme. Nous voyons en effet que tout ce que nous constatons chez l’homme se trouve chez les animaux, et vice versa, seulement avec des particularités que la diversité des organismes explique ; mais au fond la nature des actions physiologiques est la même. Ainsi le même végétal forme des principes dont l’action sur l’économie est fort différente. On peut donc retirer plusieurs médicaments très-distincts de la même plante, et pour l’opium en particulier, je pense que chacun de ses principes est destiné à devenir un médicament particulier, d’autant plus qu’il est de ces principes qui possèdent une influence très-marquée sur l’organisme sans être toxiques, en raison de l’énergie de cette action. C’est ainsi que le chlorhydrate de narcotine possède une propriété convulsitante très-grande, quoiqu’il soit le moins toxique des principes de l’opium que nous avons examinés. »

Nous supposons enfin qu’à force d’efforts, l’on soit parvenu à faire que la pharmacodynamie, la pharmacothérapie et la posologie des substances végétales, qui entrent dans la matière médicale, soient exactement déterminées, combien