Page:Boucher de Perthes - Voyage à Aix-Savoie, Turin, Milan, retour par la Suisse.djvu/267

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parut d’abord les intimider, mais elles se rassurèrent bientôt. Ma place du coin, que je donnai à la plus vieille qui paraissait sinon la supérieure, du moins la conductrice, me mit au mieux avec l’escouade entière qui, peu après, très-satisfaite de voir du pays, se mit à babiller et à rire de bon cœur.

Station de Romanèche : des coteaux, des vignes, des champs bien cultivés, mais peu de maisons isolées.

Station de Pontanevaux, etc.

À Mâcon, mes nonnes me quittent en me souhaitant bon voyage, ce que je leur souhaitai aussi, car le leur commençait à peine : d’après ce qu’elles m’avaient dit, elles allaient s’embarquer pour les pays lointains. En reviendront-elles ?

Me voilà resté seul dans mon wagon, attendant le signal. On allait partir, quand j’apprends, ce qu’on ne m’avait pas dit, qu’il fallait ici changer de train pour aller à Dijon. Je n’eus que le temps de sauter dehors et de gagner l’autre train qui sonnait son dernier coup et allait quitter la gare. Je cherchai bien vite un wagon des premières, mais ils étaient tous remplis, et je désespérais de partir, lorsque je m’entendis appeler des secondes : c’étaient mes nonnes qui, voyant mon embarras, m’offraient une place. Il n’y avait pas de temps à perdre, on donnait le coup de sifflet du départ. Je m’élançai au milieu de ces bonnes filles qui m’accueillirent comme une vieille connaissance. Il n’est pas moins vrai que sans elles je restais en route.

De Mâcon à Dijon, nous traversons les plus riches vignobles. Il suffira d’en nommer quelques-uns : Meursault, Beaune, Nuits, Vougeot, etc. Mais la nuit est