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UNE DE PERDUE

resté en arrière avec M. Préau, mit dix mille piastres dans un vieux portefeuille qu’il avait pris sur une table, et le remettant au gardien, il lui dit de le porter à Mme Regnaud et de lui annoncer qu’il l’avait trouvé dans une armoire.

Madame Regnaud, après avoir examiné le portefeuille et découvert son contenu, le présenta au capitaine qui arrivait avec M. Préau.

— Ceci t’appartient, mon Pierre, lui dit Mme Regnaud.

— Quoi, ce vieux portefeuille tout décousu ? je ne voudrais pas y toucher.

— C’est un des portefeuilles de M. Meunier, je le connais.

— Qu’il a jeté ! je n’en veux pas, et d’ailleurs quand il serait plein d’or je n’y toucherais pas, car tout ce qui est dans cette maison vous appartient.

— Mais il y a de l’argent dans le portefeuille.

— Tant mieux !

Madame Regnaud ouvrit le portefeuille et compta dix mille dollars !

— Dix mille dollars ! s’écria le capitaine, en feignant la plus grande surprise ; mais pas si habilement que Mathilde n’aperçut un clin d’œil qu’il fit à M. Préau.

— Dix mille dollars ! s’écria le notaire.

— Ils t’appartiennent, Pierre dit Mme Regnaud.

— S’ils m’appartiennent, dit Pierre, en prenant un air grave, je les réclame ; si au contraire ils vous appartiennent, Mme Regnaud, vous devez les garder. Voici un notaire et un avocat, qu’ils décident ; voulez-vous vous en rapporter à leur décision ?