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Page:Bouglé - Solidarisme et libéralisme, 1904.djvu/12

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solidarisme et libéralisme

sénateurs, on y comptait 100 membres de l’enseignement, 95 artistes, ingénieurs, banquiers, industriels. Signe plus important encore, 50 ouvriers et employés y prirent part, 20 sociétés d’instruction, 20 sociétés mutualistes, 40 syndicats, 30 coopératives, 20 associations diverses s’y firent représenter.

Il eût été dommage que ce mouvement intellectuel et moral disparût sans laisser de traces, comme un remous dans la mer. L’École des Hautes études sociales eut la bonne idée de recueillir la succession du Congrès ; elle institua, sur la philosophie de la solidarité, des discussions périodiques et méthodiques. Les orateurs les plus autorisés menèrent les débats. Et ceux qui ont assisté à ces séances intimes où, alors même que les esprits s’affrontaient, les cœurs battaient à l’unisson, nous en font le tableau le plus séduisant. L’un d’entre eux ne craint pas de comparer l’intérêt excité chez les auditeurs, et chez les femmes principalement, par le solidarisme, à l’intérêt excité naguère, au XVIIe siècle, par le cartésianisme.

Quoi qu’il en soit, tant de discussions, dont le compte rendu nous a été heureusement conservé, n’auront pas été inutiles à la nouvelle doctrine. Dans le court laps de temps qui nous sépare de la première édition du livre de