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Page:Bouglé - Solidarisme et libéralisme, 1904.djvu/11

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solidarisme et libéralisme

fesseurs qui causaient entre eux. Il fallait, pour que l’attention publique en fût frappée, qu’un homme public prît l’idée en main, qu’un politique devint philosophe. C’est de l’apparition du petit livre de M. Bourgeois : Solidarité, que date la curiosité qui s’est attachée à la doctrine. La chose est naturelle. Député, président du Conseil, délégué de la France au Congrès de la Haye, président de la Chambre, M. Bourgeois est une de ces personnalités dont la philosophie ne saurait nous être indifférente : ses idées sont de celles qui ont des chances de passer à l’acte. Elles ne resteront sans doute pas « en l’air », comme celles des professionnels de la réflexion : elles descendront sur la terre. Pluie fécondante ou orage dévastateur ? La question vaut la peine qu’on y regarde.

Aussi ne faut-il pas s’étonner que le solidarisme ait suscité, en ces dernières années, les discussions les plus vivantes. Déjà à l’Exposition de 1900, ç’avait été un des Congrès les plus féconds que ce Congrès de l’Éducation sociale, où l’on recherchait les divers moyens d’imprégner du sentiment de la solidarité tout le système de l’éducation, scolaire et postscolaire. Le public le plus heureusement mêlé y assistait. À côté de 24 hauts fonctionnaires (préfets, trésoriers généraux, magistrats) et de 12 députés et