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ABAR — 2 — ABBA

fait périr le souverain. — ABAD II, fils du précédent, régna de 1041 à 1068, et recula les bornes des États que lui avait légués son père. — ABAD III, fils d’Abad II, succéda à son père en 1068, et eut d’abord un règne fort heureux ; mais s’étant allié avec un prince chrétien Alphonse VI, roi de Castille, auquel il donna sa fille en mariage, les princes maures se liguèrent contre lui et le détrônèrent, vers 1091. Il fut emmené prisonnier en Afrique, où il mourut dans la misère, quatre ans après. Dans sa captivité il avait composé sur ses malheurs des poésies touchantes.

ABADITES, dynastie de rois maures. V. ABAD.

ABAFFI I (Michel), prince de Transylvanie, fut élu en 1661 par l’influence de la Porte, qui l’opposa à J. Kéméni que l’Autriche avait fait élire ; son compétiteur étant mort l’année suivante, il fut reconnu sans contestation dans toute la Transylvanie. Allié des Hongrois révoltés, il fit quelque temps la guerre à l’empereur Léopold ; mais après le siége de Vienne, il conclut en 1687 un traité avec lui. Il mourut en 1690 à Stuhlweissembourg. — Son fils, ABAFFI II, n’avait que 13 ans à sa mort, et eut pour compétiteur Tékéli, que soutenait la Turquie. Léopold le reconnut d’abord pour prince de la Transylvanie et lui nomma un tuteur ; mais, mécontent d’un mariage qu’il avait contracté, il l’attira à Vienne sous un prétexte, et le força à lui céder ses États contre une pension (1699). Il mourut à Vienne en 1713, à 36 ans.

ABAILARD. V. abélard.

ABAINVILLE, commune du dép. de la Meuse, sur l’Ornain, cant. de Gondrecourt ; 525 hab. Aux environs, grandes usines pour le travail du fer.

ABAKA, 2e khan mongol de Perse, de la race de Gengis-Khan, succéda en 1265 à Houlagou son père, et mourut en 1282. Il régna sur les provinces occidentales de l’empire de Gengis-Khan, principalement sur la Perse, et repoussa les invasions des Tartares septentrionaux. Bibars lui enleva la Syrie.

ABAKAN, riv. de la Russie d’Asie (Tomsk), sort des monts Altaï, coule vers le N. E., et tombe dans l’Iénisséi à Oulianova, après un cours de 350 kil.

ABAKANSK, fort de la Russie d’Asie (Tomsk), sur l’Iénisséi et près de l’Abakan, à 210 km. S. O. de Krasnoïarsk ; environ 1000 hab. Climat tempéré. Le fort a été bâti par Pierre le Grand en 1707.

ABALLO, v. de Gaule, auj. AVALLON.

ABANÇAY, v. du Pérou, sur une riv. du même nom, à 140 kil. N. O. de Cuzco ; 5000 hab. Sucreries importantes.

ABANCOURT V. willemain d’abancourt.

ABANO, Aponus, Aquæ Aponi, v. de Vénitie, à 8 kil. S. O. de Padoue ; 2900 h. Eaux thermales chantées par Claudien. Patrie de Pierre d’Aisance Cette ville dispute à Padoue la gloire d’avoir donné naissance à Tite-Live.

ABANTES, peuple originaire de Thrace. Ils se répandirent dans le Péloponèse, — dans la Phocide, où ils fondèrent Aba ; — dans l’Eubée, qui leur dut le nom d’Abantis ; — enfin dans la Thesprotie.

ABANTIDAS, tyran de Sicyone, s’empara du pouvoir en 267 av. J.-C., en faisant périr le premier magistrat de la république, Clinias, père d’Aratus ; il se signala par ses cruautés et fut bientôt assassiné lui-même.

ABANTIDES, nom patronymique des descendants d’Abas, roi d’Argon notamment de Persée.

ABANTIS, nom de l’Eubée. V. Aba et abantes.

ABARES. V. avares.

ABARIM, montagnes de la Palestine, au N. E. de la mer Morte, dans la tribu de Ruben. Le mont Nébo, d’où Moïse vit la terre promise et sur lequel il mourut, en faisait partie.

ABARIS, personnage fabuleux, sorti de la Scythie ou des régions hyperboréennes, était prêtre d’Apollon. Il parcourut, disait-on, toute la terre sans rien manger, portant avec lui une flèche mystérieuse, symbole d’Apollon, le tireur d’arc, ou, selon d’autres, porté sur cette flèche, qui traversait rapidement les airs. Il savait prédire l’avenir et était très habile dans la médecine : il délivra plusieurs peuples de la Grèce des fléaux qui les désolaient. On ne sait quand il vivait : les uns le font contemporain d’Orphée, les autres de Pythagore.

ABAS, roi d’Argos, fils de Lyncée et d’Hypermnestre, monta sur le trône vers 1510 av. J.-C. et régna 11 ans. Il eut pour fils Prœtus et Acrisius, et pour descendants Danaé, Persée, Sthénélus, etc.

ABASCAL (don José Fernando), marquis de la Concordia, général espagnol, né en 1743 à Oviédo, m. en 1821, fut successivement gouverneur de Cuba, 1796, commandant général de la Nouvelle-Grenade et enfin vice-roi du Pérou, 1804. Il signala son administration par des mesures utiles, grâce auxquelles le Pérou resta le dernier sous l’autorité de l’Espagne.

ABASIE, GRANDE-ABASIE, Abasci et achæi chez les anciens, région de la Russie d’Asie, au S. du Caucase et le long de la mer Noire, entre 42° 30'— 44° 45' lat N. et 34° 50'—38° 21' long. E. Environ 100 000 hab. Villes princip. : Anapa, Soukoumkaleh, Pitzounda. Ce pays est tout en montagnes et en vallées, sauf le long de la mer Noire. Le sol en est très fertile. Les Abases sont nomades et adonnés au brigandage. Ils ont une langue à eux, très différente des autres langues caucasiennes. Chrétiens au IVe siècle, ils embrassèrent l’islamisme lorsqu’ils échappèrent au joug des Romains ; ils passèrent depuis sous la domination des Persans, des Géorgiens, des Turcs, et enfin (1812) des Russes, qui longtemps n’en furent maîtres que de nom. Sous les Turcs, ils vendaient des esclaves ; les Russes ont mis fin à ce trafic. — Au N. E. de cette contrée, sur le revers septentrional du Caucase, s’étend la Petite Abasie.

ABA-UJVAR, comitat de la Hongrie (cercle en deçà de la Theiss), entre ceux de Saros, Zemplin, Borchod, T’orna et, Zips ; tire son nom d’un vieux château fort dont il n’existe plus que des ruines. Il a 2900 kil. carrés et 200 000 hab. ; ch.-l. Kachau. Il est tout couvert de montagnes, qui recèlent du fer, du cuivre, de l’opale ; il produit des vins exquis, entre autres ceux de Tokay.

ABAUZIT (Firmin), né à Uzès, en 1679, de parents protestants, mort en 1767, descendait d’un médecin arabe. Il vécut à Genève, où sa famille s’était réfugiée après la révocation de l’édit de Nantes, cultiva toutes les sciences, parcourut les principaux pays de l’Europe, se lia avec les savants. Les plus illustres, Bayle, Jurieu, Newton, etc., se fit estimer par ses vertus non moins que par ses connaissances et passa pour un sage. La ville de Genève le nomma son bibliothécaire et lui conféra spontanément le droit de bourgeoisie. On a publié à Genève, en 1770, 1 vol. in-8, et à Londres, en 1773 ; 2 vol. in-8, ses Œuvres diverses, qui se composent de morceaux d’histoire, de critique et de théologie. On y remarque deux écrits, l’un Sur la connaissance du Christ, l’autre Sur l’honneur qui lui est dû, qui paraissent avoir inspiré à l’auteur de l'Émile la profession de foi du vicaire savoyard. Ses Réflexions sur les Évangiles sont à l’Index à Rome.

ABAYTE, riv. du Brésil (Minas Geraes), prend sa source dans la serra da Marcella, coulé du S. O. au N. E. et se jette dans le San-Francisco après un cours d’environ 700 kil. On a trouvé dans l’Abayte un des plus gros diamants connus.

ABBACH, village de Bavière (Rogen), à 19 kil. S. O. de Ratisbonne ; 600 hab. Eaux thermales sulfureuses. C’est là que naquit l’empereur Henri II.

ABBADIE (Jacques), ministre et théologien protestant, né à Nay, dans le Béarn, en 1658, mort à Londres en 1727 ; se fixa d’abord à Berlin, où il devint ministre de l’église réformée française ; puis en Angleterre, où il fut fort bien traité par le roi Guillaume III. Il a fait plusieurs ouvrages théologiques, dont les plus connus sont le Traité de la Religion chrétienne, 2 vol in-8, Rotterdam, 1684, fort estimé des protestants, mais mis à l’Index à Rome ; De la