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taille de St-Gothard contre Montécuculli ; mais, malgré cette défaite, il sut conclure à Témesvar une paix avantageuse (1664). Il s’empara en 1669 de Candie, dont le siège durait depuis 24 ans, et prit Kamenetz en 1672. Il mourut en 1675.

KOPROLI (Mustapha), fils d’Achmet, grand visir de Soliman, déclara la guerre à la Hongrie (1689), eut d’abord des succès, prit Widdin, Belgrade, et remporta la victoire d’Eszek. Soliman III étant mort (1691), il fit élire Achmet II et marcha aussitôt contre le prince Louis de Bade, auquel il livra la bataille décisive de Salankémen : il se croyait déjà vainqueur lorsqu’il fut tué d’une balle dans la mêlée.

KOPROLI (Niuhman), fils de Mustapha, fut nommé grand visir par Achmet III (1710) ; mais il ne resta en charge que deux mois parce qu’il ne voulut point être l’instrument des injustices du sultan, et qu’il s’opposait à la guerre que Charles XII voulait faire faire par la Porte à la Russie. Il mourut dans la retraite à Négrepont.

KORAICHITES, tribu arabe, était la principale tribu de la Mecque et de tout l’Hedjaz au temps de Mahomet, et fournissait depuis longtemps les administrateurs et les gardiens du temple de La Mecque. Elle se prétendait issue d’Ismaël. Mahomet et Kadichah, sa 1re femme, appartenaient à cette tribu.

KORANAS, peuplade hottentote. V. HOTTENTOTS.

KORASSAN, prov. de Perse. V. KHORAÇAN.

KORATCHI ou KURRACHEE, v. et port de l’Inde anglaise (Sindhy), non loin de l’emb. de la branche occid. du Sind, sur la mer d’Oman ; 20 000 hab. Port barré, fort, murailles en terre flanquées de tours, mosquées et temples hindous, bazars ; manuf. de coton. Ville riche et commerçante. Elle communique avec Suez par un télégraphe sous-marin. — On croit que c’est l’anc. Port-d’Alexandre ou l’anc. Crocala. Sa citadelle est occupée par les Anglais depuis 1839.

KORBOUGHA ou KERBOGA. V. KERBOGA.

KORDOFAN, contrée d’Afrique, à l’O. du Sennaar et de l’Abyssinie, au S. de la Nubie, et à l’E, du Darfour, est traversée au S. parc le Bahr-el-Abiad et a pour capit. Obéid. Sol peu fertile, sauf sur les bords du Bahr-el-Abiad, et dans quelques oasis. Les habitants sont noirs ; ils professent le Mahométisme et sont peu civilisés : ils parlent arabe. — Dépendant jadis du Sennaar, puis du Darfour, le Kordofan fut soumis par Méhémet-Ali, qui l’annexa à l’Égypte en 1820.

KOREICHITES. V. KORAÏCHITES.

KORIBUTH WISNIOWIECKI (Michel), roi de Pologne après Casimir (1669-1673), était d’une famille noble. Il n’accepta qu’à regret la couronne, eut grand’peine à dissoudre la confédération formée contre lui par Sobieski, ne se soutint que par la protection de l’Autriche, vit la Pologne ravagée à la fois par les Tartares, les Cosaques, les Turcs, et crut se débarrasser de ceux-ci en signant le traité de Buczacz, 1672. Il mourut l’année suiv., la veille de la victoire remportée sur les Turcs a Choczim, par Sobieski. Le vainqueur ne tarda pas à lui succéder.

KORNEUBURG, v. des États autrichiens (Basse-Autriche), près de la rive g. du Danube, à 15 kil. N. de Vienne ; 2500 hab. Un traité de paix y fut conclu en 1477 entre l’emp. Frédéric III et Mathias Corvin.

KOROS. riv. de Hongrie, V. KŒRŒS.

KORTHOLT (Christ), théologien protestant, né en 1633 à Burg (Holstein), mort en 1694, enseigna à l’Université de Kiel nouvellement fondée (1664), et contribua beaucoup à la prospérité de cet établissement. Il a laissé un grand nombre d’ouvrages de controverse, entre autres De tribus impostoribus (Herbert, Hobbes, Spinosa), 1680. Son fils, Sébastien K., né à Kiel en 1670, mort en 1740, fut professeur de poésie et bibliothécaire à Kiel. On a de lui : De Enthusiasmo poetico, 1696 ; De poetis episcopis, 1699 ; De puellis poetis, 1700 ; De studio senili, 1701. Il était en correspondance avec Bayle et Leibnitz. — Christ K., fils de Sébastien, né à Kiel en 1709, mort en 1751, enseigna la philosophie à Leipsick et la théologie à Gœttingue. On lui doit plusieurs dissertations, entre autres : De Math. Tindalio (où il combat les arguments de Tindal contre la révélation), Leips., 1734 ; une collection des lettres de Leibnitz, un recueil de pièces du même auteur, 1734, etc.

KOSCIUSKO (Thaddée), héros polonais, né en 1746. à Siehniewicze, en Lithuanie, fit d’abord la guerre d’Amérique, comme adjudant de Washington. Revenu dans sa patrie en 1783, il servit sous Poniatowski, en qualité de général-major, contre les Russes, et se couvrit de gloire au combat de Dubieka, près de Lublin, en 1792. Le roi Stanislas-Auguste, ayant accepté une convention qui livrait la Pologne à ses ennemis, Kosciuszko quitta sa patrie ; et se retira à Leipsick. En 1794, la Pologne s’étant insurgée, il sortit de sa retraite, et fut déclaré chef suprême de toutes les forces nationales. Il battit les Russes à Wraclawice près de Cracovie, mais fut contraint de se retirer à Choczim devant les Prussiens, qui venaient de se joindre aux Russes. Quatre mois plus tard (4 octobre), attaqué à Maciejowice par une armée russe très-supérieure en nombre, il tomba percé de coups. On a dit qu’il s’était écrié en tombant : Finis Poloniæ, mais il a lui-même démenti cette parole de désespoir. Il fut conduit prisonnier à St-Pétersbourg, où il resta deux ans Mis en liberté par Paul I, il voyagea en Angleterre, en Amérique, vint à Paris en 1798, vécut retiré, soit dans cette ville, soit près de Fontainebleau, et alla en 1814 s’établir à Soleure en Suisse, où il mourut en 1817. Kosciuszko avait été proclamé citoyen français dès 1792. Il créa par testament une école pour l’instruction des noirs en Amérique : Jefferson réalisa ses intentions en fondant à Newark l’École Kosciuszko.

KOSLOV, v. de Russie. V. EUPATORIE,

KOSROU. V. CHOROÈS.

KOSSOVO. V. CASSOVIE.

KOSTENDIL. V. GHIUSTENDIL.

KOSTENDJÉ, Constantia ou Constantiana pontica, v. de Turquie (Bulgarie), dans la Dobroutcha, avec un bon port sur la mer Noire. C’est près de là, au S., qu’on place Tomi, où fut exilé Ovide.

KOSTROMA, riv. de la Russie d’Europe, naît dans le gouvt de Vologda, puis arrose celui de Kostroma, et se joint au Volga à Kostroma, après un cours de 250 k.

KOSTROMA, v. de la Russie d’Europe, ch.-l. de gouvt, au confluent de la Kostroma et du Volga, à 320 kil. N. E. de Moscou, 15 000 hab. Évêché grec, tribunaux, gymnase. Kostroma a beaucoup souffert au moyen âge par les guerres civiles et les incursions des Tartares et des Mongols. Ivan Vasilievitch la réunit définitivement au grand-duché de Moscou. — Le gouvt de Kostroma, entre ceux de Vologda au N., de Nijnéi-Novogorod et de Vladimir au S., d’Iaroslav à l’O., de Viatka à l’E., a 450 kil. sur 200, et 1 100 0010 h.

KOTAIBAH, lieutenant du calife Walid I, fit de grandes conquêtes dans la Transoxiane, l’Inde, le Kharizm et la Chine, et propagea l’Islamisme dans toutes ces contrées, 707. S’étant révolté contre Soliman, successeur de Walid, il fut vaincu, et, mis à mort, en 716.

KOTATIS ou KOUTAIS, v. de la Russie méridionale, ch.-l. d’un gouvt de même nom, qui comprend l’Iméréthie et la Mingrélie, sur le Rioni, à 200 kil. N. O. de Tifiis : 3500 hab. Évêché. Bazar, caserne, hôpitaux. Cette ville est moderne ; elle semble destinée à prospérer. — Aux env., ruines de l’anc. Cotalis ou Cutasium, jadis capitale de la Colchide.

KOTHB-EDDYN. V. COTHB-EDDYN.

KOTTBUS, v. des États prussiens (Brandebourg), ch.-l. de cercle, sur la r. dr. de la Sprée, à 105 kil. S. E. de Berlin ; 8000 hab. Tribunaux, gymnase ecclésiastique. Château royal. Draps, toiles, distillerie de grains.

KOTZEBUE (Aug. Fréd. Ferd. de), écrivain allemand, né à Weimar en 1761, passa en Russie dès l’âge de 20 ans, y fut d’abord secrétaire d’un général, puis remplit divers emplois dans l’administration, et fut nommé par l’impératrice Catherine II gouverneur de