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la province de Revel ; mais il quitta cette place et sortit de Russie en 1795 pour prendre la direction du théâtre de Vienne. Étant retourné peu après en Russie, il fut arrêté et envoyé en Sibérie (1800), comme coupable d’avoir écrit un pamphlet contre l’empereur Paul I. Il obtint cependant son rappel au bout d’un an, et fut chargé de la direction du théâtre allemand, à St-Pétersbourg. Il quitta la Russie de nouveau en 1801 et vint à Weimar ; mais là il eut de violentes querelles avec Goethe et ses amis, et fut forcé de s’éloigner. Il voyagea alors en France, en Italie, et reçut partout l’accueil le plus flatteur ; puis il alla s’établir à Berlin où il rédigea un journal hostile à la France. De 1811 à 1814, il accompagna l’empereur Alexandre I comme secrétaire ou écrivain politique : c’est lui qui rédigea plusieurs des manifestes et des proclamations répandus alors en Europe. Il fut nommé à la paix consul général de Russie en Prusse, et obtint en 1817 la permission de se retirer dans sa patrie. Alexandre lui avait accordé une pension considérable et l’avait chargé de lui rendre compte de l’état de l’opinion publique en Allemagne. En s’acquittant de cette mission d’une manière peu favorable à la liberté, Kotzebue avait soulevé contre lui les étudiants : en 1819, un jeune fanatique, Ch. Sand, s’introduisit chez lui à Manheim et le tua d’un coup de poignard. Kotzebue s’est exercé dans des genres divers, romans, histoire, voyages, drames ; c’est surtout comme auteur dramatique qu’il est connu en France. Il a composé jusqu’à 98 pièces de théâtre ; ses chefs-d’œuvres sont : la Réconciliation ou les Deux Frères, Misanthropie et Repentir, Gustave Wasa, les Hussites. On estime aussi Octavie, Rolla, Grotius. Il a en outre laissé une Histoire des premiers siècles de la Prusse, et une Hist. de l’Empire germanique, continuée par Ruder. Ses Œuvres complètes ont été publiés à Leipsick, 44 vol. in-12, 1827 et années suiv. ; ses meilleures pièces ont été traduites en français par Weiss et L. F. Jauffret, 1799, et se trouvent dans la collection des Théâtres étrangers. Misanthropie et Repentir, trad. par Gérard de Nerval, est restée au répertoire. On a en outre traduit : les Aventures de mon père, 1799 ; Les Malheurs de la famille d’Ortemberg, 1801 ; l’Année la plus remarquable de ma vie, 1802 ; les Bijoux dangereux, 1802 ; Souvenirs de Paris en 1804, etc. — Son fils, le capitaine Otto de Kotzebue, 1787-1846, s’est distingué dans la marine russe et a fait diverses découvertes, notamment celle du détroit qui porte son nom. Ses Voyages ont paru à Weimar en 1821 et 1830.

KOTZEBUE (détroit de), golfe formé par l’Océan Glacial, sur la côte N. O. de l’Amérique, au S. E. de celui de Behring, communique avec la mer Polaire. Découvert par Otto de Kotzebue en 1816.

KOUANG-SI, prov. de Chine, entre celles de Kouéï-tcheou et de Hou-nan au N., de Kouang-toung à l’E. et au S., d’Yun-nan à l’O., et le Tonquin au S. O. : 800 kil. sur 400. ; 4 000 000 d’hab. ; ch.-l., Kouéï-lin.

KOUANG-TOUNG, grande prov. de la Chine, entre celles de Hou-nan et de Kiang-si au N., de Kouang-si à l’O., de Fou-kian à l’E., la mer de Chine au S., et le golfe de Tonquin au S. O. ; 1000 k. sur 300 ; 10 000 000 d’hab. ; ch.-l., Kouang-tcheou (Canton).

KOUARRA. V. NIGER.

KOUBAN, l’Hypanis de Strabon, le Vardanes de Ptolémée, riv. de la Russie mérid. dans la région caucasienne, vient du mont Elbourz, coule au N., puis au S. O., à l’O., et se partage en plusieurs branches qui se perdent les unes dans la mer d’Azov, les autres dans la mer Noire. Cours 600 kil.

KOUBETCHI, v. de la Russie mérid. (Daghestan), à 49 kil. N. O. de Derbent ; 4000 hab. Plusieurs mosquées. Fabriques de draps, châles, fusils, armes blanches. On prétend que cette ville a été originairement peuplée par des ouvriers allemands qui avaient été appelés par un chah de Perse à l’époque des croisades ; leurs descendants embrassèrent l’Islamisme, mais conservèrent les mœurs de leurs pères.

KOUBLAI-KHAN, appelé en Chine Chi-Tsou, empereur mongol, fondateur de la dynastie chinoise des Mongols ou Yen, né en 1214, était petit-fils de Gengis-Khan. Il succéda en 1260 à son père Mangou-Khan, régna d’abord sur la Mongolie et sur tous les États conquis par Gengis-Khan, envahit la Chine en 1267, s’empara en 1279 de la personne de l’empereur, et renversa ainsi la dynastie des Song, qui subsistait depuis 319 ans. Il conquit également le Thibet, le Pégu, la Cochinchine, et forma ainsi l’empire le plus vaste qu’on connaisse dans l’histoire, embrassant toute l’Asie et partie de l’Europe et s’étendant depuis le Dniepr jusqu’au Japon. Il se déclara protecteur du Bouddhisme, fit fleurir les lettres, et encouragea l’agriculture, l’industrie et le commerce. Il mourut en 1294, après un règne de 24 ans. Marco Paolo passa 17 ans à sa cour.

KOUBO, ou SÉOGOUN, nom que l’on donne au chef temporel du Japon. V. JAPON.

KOUEN-LUN, grande chaîne de mont, de l’empire chinois, traverse le Thibet de l’O. à l’E., et s’étend jusque dans l’O. de la Chine propre. Les Chinois en font le point culminant de toute la terre et l’Olympe de leurs divinités bouddhiques.

KOUFA ou KUFA, l’anc. Borsippa, v. de la Turquie d’Asie (Irak-Arabi), à 139 kil. S. de Bagdad, près de la r. dr. de l’Euphrate. Fondée en 636, sous Omar, elle fut avant Bagdad la résidence de plusieurs califes, et demeura longtemps une des villes les plus importantes de l’Asie ; auj. elle est en ruines. On y voit encore la mosquée ou Ali fut assassiné (661). C’est du nom de cette ville que dérive celui de koufiques, qu’on donne aux anciens caractères arabes ; cette écriture est celle dont Mahomet se servit pour écrire le Coran.

KOUHISTAN (c-à-d. pays montagneux), nom commun à plusieurs contrées de l’Asie.

KOUHISTAN PERSIQUE, prov. de la Perse, entre le Khoraçan au N., l’Afghanistan à l’E., le Kerinan et le Fars au S., l’Irak-Adjémi à l’O. ; 600 kil. sur 260 ; 300 000 h. ; ch.-l., Rabat-Cheheristan. Autres villes : Toun et Tabs. Il répond à une partie de l’Arie et à la Médie orientale.

KOUHISTAN BÉLOUTCHI, prov. du Béloutchistan, borné au N. E. par l’Afghanistan, à l’E. et au S. par le Mékran, à l’O. et au N. O. par la Perse ; 310 kil. sur 140 ; ch.-l. Pouhra. Il répond en partie à la Carmanie ancienne.

KOUHISTAN INDIEN, prov. du roy. de Lahore, au N. du Pendjab et dans les vallées de l’Himalaya ; il est partagé en un grand nombre de petits États, régis par des princes seikhs.

KOUKA, v. de Nigritie, dans le roy. de Bournou, à 23 kil. N. O. d’Engornou, sur la rive O. du lac Tchad ; 80 000 hab. Résidence d’un cheikh puissant.

KOU-KOU-NOOR. V. KHOUK-HOU-NOOR.

KOULI-KHAN (THAHMASP). V. NADIR-CHAH.

KOULIKOVO, vaste plaine de la Russie d’Europe (Toula), entre le Don et la Népéiadva. Dmitri Ivanovitch, grand-duc de Moscovie, y remporta en 1378, sur les Tartares, une grande victoire qui détermina l’expulsion définitive des Tartares du Nord de l’Europe et qui lui valut le surnom de Donskoï.

KOULON, lac de l’empire chinois, sur la limite de la prov, de Héloung-kiang et du pays des Khalkas ; 270 kil de tour. Il est traversé par le fleuve Amour.

KOULOUGLIS (de koul, serviteur, esclave). On nommait ainsi à Alger les fils et descendants de la milice turque et des femmes indigènes, parce que cette milice était composée d’hommes qui avaient été esclaves. Ils furent les premiers à se rallier à la domination française.

KOUM, Choana des anciens, v. de Perse (Irak-Adjémi), à 200 k. N. d’Ispahan ; 16 000 h. Fabrique de cristaux. Ville sainte : cél. mosquée, où l’on voit les tombeaux de Sophi, de Chah-Abbas II, fils de Sophi, de Fatime, petite-fille de Mahomet, et des princes de la dynastie actuelle des Kadjars.

KOUMA ou CUMA, riv. de la Russie mérid., naît