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et croyait à un esprit universel, auquel il faisait jouer à peu près le rôle de notre oxygène. Il mourut en 1674.

LEFEBVRE (le général), duc de Dantzick, né à Rouffach (Ht-Rhin) en 1755, m. en 1820, était fils d'un meunier. Simple sergent aux gardes françaises en 1789, il devint général de division dès 1791. Il se signala à Fleurus, au passage du Rhin (1795), aux batailles d'Altenkirchen (1796) et de Stokach (1799). Sincèrement attaché à Bonaparte, il lui fut du plus grand secours le lendemain du 18 brumaire : il entra avec ses grenadiers dans la salle du Conseil des Cinq-Cents; il était alors commandant de la 17e division militaire dont Paris faisait partie. Il fut fait maréchal en 1804. En 1807 il s'empara de Dantzick, qui était réputée imprenable, ce qui lui valut le titre de duc de Dantzick. Il fit également les campagnes d'Espagne, d'Autriche, de France. Lefebvre joignait à la plus grande intrépidité un coup d'œil prompt et juste, ainsi qu'une expérience consommée. Il possédait en outre les vertus du citoyen, modestie, simplicité de mœurs, désintéressement.

LEFEBVRE-DESNOUETTES (Ch.), général de cavalerie, né en 1773 à Paris, se distingua à Marengo, à Austerlitz, fut fait général de division en 1808, tomba au pouvoir des Anglais en Espagne, mais réussit à s'échapper de leurs mains, reçut en 1808 le commandement des chasseurs de la garde, fit à leur tête les campagnes de Russie, d'Allemagne, de France, fut blessé en 1814 à Brienne, escorta Napoléon après l'abdication de Fontainebleau, s'empressa de se joindre à lui à son retour de l'île d'Elbe, combattit à Fleurus et à Waterloo, fut condamné à mort par contumace au retour des Bourbons, se réfugia en Amérique et périt en 1822 dans un naufrage, en tentant de rentrer en France. Napoléon l'avait fait comte; il le porta sur son testament pour 150 000.

LEFEBVRE-GINEAU (Louis), physicien, né en 1754 à Authe (Ardennes), m. en 1829, fut nommé en 1786 professeur de mécanique au Collége de France, devint dans la suite inspecteur général de l'Université, et fut membre de l'Institut dès sa création. Lors de l'établissement des nouvelles mesures, il fut chargé de fixer l'unité de poids. Membre du Corps législatif, puis de la Chambre des députés, il se montra toujours libéral : aussi perdit-il sa chaire en 1824. On lui doit une édition estimée des Infiniment petits de L'Hôpital, 1780.

LEFEBVRE DE SAINT-MARC. V. ST-MARC.

LEFEBVRE DE ST-REMY. V. ST-REMY.

LEFEBVRE DE VILLEBRUNE. V. VILLEBRUNE.

LEFORT (François), général et amiral au service de la Russie, né à Genève en 1656, servit d'abord en France, quitta ce pays par suite d'une affaire d'honneur, et passa en Russie sous le czar Fédor Alexiewitch. Capitaine à la mort de ce prince, il contribua puissamment à faire proclamer Pierre I : dès ce moment il devint le conseiller intime et le confident du czar, qui le nomma général de ses troupes, amiral de ses armées, vice-roi de Novogorod. Lefort inspira à Pierre I de grands projets de réforme, l'accompagna dans ses voyages, l'aida à civiliser les Russes, créa une marine, une armée, dans laquelle il introduisit la discipline allemande, battit les Turcs et organisa un système de finances. Il mourut en 1699 à Moscou. Pierre I, en apprenant sa mort, s'écria : « Hélas! je perds le meilleur de mes amis. »

LEFRANC DE POMPIGNAN. V. POMPIGNAN.

LEGALLOIS (J. César), médecin, né en 1770 à Cherrueix, près de Dol (Ille-et-Vilaine), se fit recevoir docteur en 1801, et se plaça au premier rang des physiologistes par ses Expériences sur le principe de la vie, des mouvements du cœur, et sur le siége de ce principe (il le place dans un point déterminé de la moelle allongée), Paris, 1812. Il était depuis un an médecin de Bicêtre lorsqu'il mourut en 1814.

LÉGANÈS, bourg d'Espagne (Nouv. Castille), à 11 k. S. O. de Madrid; 2000 hab. Titre de marquisat.

LÉGANÈS (le marquis de), général espagnol, fut chargé par l'empereur Ferdinand, à la mort du duc de Savoie Victor Amédée (1637), de s'opposer à ce que la duchesse Christine de France fût reconnue régente. Il assiégea Turin en 1639, et fut forcé de lever le siége; mais, plus heureux en Espagne, il força le comte d'Harcourt à lever le siège de Lérida (1646).

LÉGAT, Legatus, c.-à-d. envoyé. Sous la république romaine on donnait ce nom à divers magistrats civils et militaires : aux ambassadeurs ou envoyés du Sénat; aux lieutenants des consuls, proconsuls ou préteurs, chargés de commander un corps d'armée ou d'administrer une province; aux chefs des légions, etc. Sous l'Empire romain, on appela Légats les délégués de l'empereur : leurs attributions pouvaient être civiles, militaires, judiciaires et administratives. S'ils étaient membres de la cour impériale, ils prenaient le titre de missi a latere. — Dans les pays catholiques, on appelle Légat un envoyé du pape chargé de le représenter. Les Légats a latere sont des cardinaux envoyés extraordinairement avec des pouvoirs très-étendus près de princes étrangers, ou dans des provinces de l’État ecclésiastique. Ceux qui sont envoyés dans les divers pays avec des pouvoirs ordinaires s'appellent nonces. — On donne le nom de Légats nés, legati nati, aux vicaires perpétuels qui représentent le pape dans les royaumes éloignés de Rome : tels étaient en France les archevêques d'Arles et de Reims, en Angleterre celui de Cantorbéry.

LÉGATIONS et DÉLÉGATIONS, noms donnés dans plusieurs États d'Italie aux principales divisions territoriales. V. ROMAINS (États).

LÉGÉ, ch.-l. de c. (Loire-inf.), à 40 kil. S. de Nantes : 3593 hab.

LEGENDRE (L.), historien, né à Rouen en 1655, m. en 1733, chanoine de la cathédrale de Paris, a écrit : Nouvelle histoire de France jusqu'à la mort de Louis XIII, Paris, 1718; Mœurs et coutumes des Français, 1712; Vie du cardinal d'Amboise, 1724.On lui doit les fonds avec lesquels furent fondés les prix du concours général des colléges de Paris.

LEGENDRE (Gilbert Ch.), marquis de St-Aubin, né à Paris en 1688, m. en 1746, est auteur d'un ouvrage estimé intitulé : Traité de l'opinion ou Mémoires pour servir à l'histoire de l'esprit humain, publié en 1733. Il a aussi écrit sur les antiquités de la France.

LEGENDRE (L.), conventionnel, né à Paris en 1755, m. en 1797, était boucher lorsque la Révolution éclata. Fougueux démagogue, il prit part à tous les mouvements populaires de cette époque, marcha sur les Tuileries au 20 juin 1792 et présenta à Louis XVI la bonnet rouge. Lié avec Danton, Marat, Camille Desmoulins, il fut avec eux un des fondateurs du club des Cordeliers. Nommé représentant de Paris à la Convention, il s'y fit remarquer par la violence et la grossièreté de son langage : son éloquence, sauvage l'avait fait surnommer le Paysan du Danube. Du reste sa conduite fut très-équivoque : il abandonna Danton et Camille Desmoulins à la vengeance de Robespierre, puis, trahissant celui-ci, fut un de ses plus ardents adversaires au 9 thermidor, et ferma lui-même le club des Jacobins. Il entra au Conseil des Cinq-Cents sous le Directoire, et parla tour à tour contre les ex-conventionnels et contre les émigrés. Il mourut en léguant son corps à l'École de chirurgie.

LEGENDRE (Adr. Marie), géomètre, membre de l'Académie des sciences, né à Toulouse en 1752, m. à Paris en 1833, fit avec Cassini et Méchain des observations pour lier les méridiens de Paris et de Greenwich, et consacra toute sa vie à l'enseignement (il était professeur à l'École militaire) ou aux travaux scientifiques. Il fut nommé en 1808 conseiller de l'Université. On a de lui : Éléments de géométrie, 1794, ouvrage classique, très-souvent réimprimé; la Théorie des nombres, 1798; Nouvelle méthode pour la détermination de l'orbite des comètes, 1805; Exercices du calcul intégral, 1811-19. Il perfectionna la théorie des transcendantes elliptiques, et publia sur ce sujet un savant mémoire (1794).