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cet ouvrage est d'un autre auteur de même nom qui aurait vécu sous Constantin. Quoi qu'il en soit, il a été publié à Cologne, par Gualther, 1559, et à Leipsick, par Weber, 1858, et traduit en français par Millet de St-Amour, 1551. — Un autre Hégésippe, d'Athènes, contemporain d'Eschine et de Démosthène, se distingua comme poëte comique et comme orateur; on a de lui un discours, De Haloneso (imprimé avec ceux de Démosthène). On lui attribue quelques épigrammes de l'Anthologie. — V. MOREAU (H.).

HEGEWISCH (Dietrisch), historien, né en 1740 près d'Osnabruck, m. en 1812, était professeur d'histoire à Kiel et conseiller d'État du Danemark. On a de lui : Histoire de la monarchie des Francs depuis la mort de Charlemagne jusqu'à l'extinction des Carlovingiens, 1779; Hist. des Allemands depuis Conrad I jusqu'à Henri II, 1781; Hist. de Maximilien I, 1782; Hist. de la civilisation en Allemagne depuis Maximilien I, 1788; Hist. du règne de Charlemagne, 1792 (traduit en français en 1805), et divers mémoires sur l'antiquité, dont un, fort estimé, traite des Finances des Romains.

HÉGIRE (de l'arabe hedjra, fuite), ère des Musulmans , commence, selon l’Art de vérifier les Dates, au 16 juillet 622 après J.-C., époque à laquelle Mahomet s'enfuit de la Mecque, où il était persécuté, pour se retirer à Yatreb (depuis Médine). Pour traduire une date formulée d'après l'hégire en année de J.-C., il faut ajouter 622 à l'année musulmane ; mais, comme l'année musulmane est lunaire et par conséquent plus courte que la nôtre, il faut retrancher du nombre obtenu environ 3 ans par siècle.

HEIDELBERG, Edelberga, Myrtilletum en latin moderne, v. du grand-duché de Bade (cercle du Bas-Rhin), sur le Neckar, à 47 kil. N. E. de Carlsruhe; 15 000 hab. Université célèbre, fondée en 1386 par l'électeur Rupert I et relevée en 1802 par le grand-duc de Bade, Charles-Frédéric (d'où on lui a donné le nom de Ruperto-Carolina); bibliothèque dite Palatine, de 120 000 vol., jardin botanique, cabinets et collections scientifiques; institut agricole, société des sciences naturelles et de médecine; maison d'aliénés. Belles églises de St-Pierre et du St-Esprit; palais remarquables de l'université et du grand-duc ; chemins de fer pour Bade, Carlsrhue, Manheim, Francfort. Draps, toile, coton, bas de soie, papier, savon, tapis de laine, maroquins, perles fausses; vins estimés. Aux env., ancien château électoral, dont les ruines sont magnifiques et dans les caves duquel est un fameux tonneau ou foudre, contenant 140 000 litres. — Cette ville existait dès 1225; elle fit longtemps partie du Palatinat. Agrandie par l'électeur Rupert ou Robert I, elle devint en 1362 la résidence des électeurs palatins. Elle fut prise et saccagée plusieurs fois : en 1622, par les Bavarois, commandés par Tilly, qui enleva la bibliothèque et la donna au pape; en 1674, par Turenne; en 1693, par le maréchal de Lorges. Elle déchut quand l'électeur palatin eut fixé sa résidence à Manheim, 1719. Elle fut réunie au duché de Bade en 1802.

HEILBRONN, v. murée du Wurtemberg (Neckar), sur le Neckar, à 50 kil. N. de Stuttgard; 12 000 hab. On y remarque la tour St-Kilian, où fut enfermé Gœtz de Berlichingen; l'anc. château de l'ordre teutonique (auj. caserne), la maison de correction, une belle fontaine. Moulins à plâtre, eau-de-vie de grains, orfèvreries, filatures. Commerce de laines et de plâtre. Principal entrepôt du commerce du Wurtemberg et centre des vignobles du pays. — Autrefois ville libre impériale, elle fut donnée au Wurtemberg en 1802. Les princes protestants d'Allemagne y signèrent en 1594 un traité d'alliance entre eux, qui fut confirmé en 1603 à Heidelberg. Le chancelier de Suède, Oxenstiern, y conclut un traité avec les princes luthériens d'Allemagne en 1633.

HEILIGENKREUTZ (c.-à-d. Ste-Croix), v. de Hongrie (Œdenbourg), à 10 kil. S. d'Œdenbourg ; 2200 h. Eaux minérales. — Bourg de la Basse-Autriche près de Vienne. Anc. abbaye de l'ordre de Cîteaux, avec une belle bibliothèque et de riches collections.

HEILIGENSTADT, v. des États prussiens (Saxe), sur la Leine, à 78 k. N. O. d'Erfurt; 4000 h. Château, maison de correction. Eau-de-vie de grains, horloges en bois. Anc. ch.-l. de la principauté d'Eichsfeld.

HEILLY (Jacques de), dit le maréchal de Guyenne. V. CRÉQUI (Jacques de).

HEILLY (Mlle de). V. ÉTAMPES (duchesse d').

HEILSBERG, v. des États prussiens (Prusse), sur l'Alle, à 65 kil. S. de Kœnigsberg : 4000 hab. Château du prince-évêque d'Ermeland. Les Français y battirent les Russes le 11 juin 1807.

HEILSBRONN, vge de Bavière (Rezat), à 24 k. S. O. de Nuremberg; 500 h. Église où sont les tombeaux de divers princes de Nuremberg et de Brandebourg.

HEILTZ-LE-MAURUPT, ch.-l. de cant. (Marne), à 20 kil. N. E. de Vitry-le-Français ; 900 hab.

HEIN (Pierre), marin hollandais, vulgairement appelé Petit Hein, né à Delftshaven en 1570, fut d'abord mousse, et s'éleva par son courage et son habileté au rang d'amiral (1623). En 1628, à la tête d'une escadre de 31 vaisseaux, il enleva la flotte espagnole, dite Flotte d'argent, sur laquelle se trouvaient plus de 12 millions. Il fut tué en 1629 dans un combat qu'il livrait sur les côtes de Flandre à des vaisseaux espagnols sortis de Dunkerque : ces vaisseaux furent pris au moment même de sa mort.

HEINE (H.), écrivain, né en 1797 à Dusseldorf, de parents israélites, m. en 1856 à Paris, s'est distingué à la fois dans la littérature allemande et dans la littérature française. Il abjura la religion juive pour le Protestantisme, séjourna successivement à Hambourg, à Berlin, à Munich, et vint en 1830 se fixer à Paris. Après avoir débuté par des poésies lyriques, il fit représenter en Allemagne deux tragédies, Almanzor et Radcliff, qui eurent peu de succès. Il publia en 1826 ses Reisebilder (esquisses de voyage), qui commencèrent sa réputation, et en 1827 ses Lieder ou Chants, qui furent reçus avec enthousiasme par la jeunesse allemande. Il donna, à partir de 1830, à la Revue des Deux-Mondes, d'intéressants articles sur les beaux-arts, et publia plusieurs ouvrages également écrits en français, qui ne laissent pas soupçonner une plume étrangère (Atta-Troll, rêve d'une nuit d'été, Lazare, Lutèce). Frappé de paralysie 8 ans avant sa mort, il n'en conserva pas moins toute la vivacité de son esprit. Écrivain original, H. Heine unit l'enthousiasme du poète lyrique à l'ironie de l'humoriste; il offre un singulier mélange de tristesse et de gaieté, de délicatesse et de cynisme, de passion et d'insensibilité. Ce qui lui a manqué, c'est la foi en quelque idée, religieuse ou philosophique : il persiflait toutes les croyances et même faisait montre d'athéisme. Michel Lévy a publié ses Œuvres complètes (1856-57). M. de Jonquière-Antonelle a donné une Étude sur H. Heine.

HEINECCIUS (J. Théophile), en allem. Heinecke, jurisconsulte allemand, né en 1681, à Eisenberg (Altenbourg), m. en 1741, fut successivement professeur de philosophie à Halle (1713), professeur de droit dans la même ville (1720), puis à Franeker (1723), à Francfort-sur-l'Oder (1727), et de nouveau à Halle (1733). On lui doit des travaux remarquables sur la jurisprudence, la philosophie et les belles-lettres ; mais c'est surtout comme jurisconsulte qu'il est célèbre. Ses nombreux écrits ont été réunis par J. L. Uhl, sous ce titre : Opera ad universam jurisprudentiam, philosophiam et litteras pertinentia, Genève, 1744-48, 8 vol. in-4, avec un volume de supplément publié en 1771. On y remarque: Antiquitatum romanarum jurisprudentiam illustrantium syntagma; Historia juris romani ac germanici; Elementa juris civilis, secundum ordinem Institutionum; — secundum ordinem Pandectarum, etc. Ses ouvrages jouissent d'une grande autorité et sont encore utiles aujourd'hui.

HEINECKEN (Christian Henri), enfant prodigieux