Page:Bouillet - Chassang - Dictionnaire universel d'histoire-geo - 1878 - P2 - H-P.djvu/28

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de sa belle-mère Ino, voulut, dit-on, traverser sur un bélier à toison d'or le détroit qui sépare la Thrace de la Troade; mais elle se laissa choir dans les eaux et y périt : c'est depuis que ce détroit aurait pris le nom d’Hellespont (mer d'Hellé).

HELLEN, fils de Deucalion et de Pyrrha, régnait sur la Phthiotide vers l'an 1500 av. J.-C. fl fut père d'Eolus, de Dorus et de Xuthus; ce dernier eut pour fils Ion et Achæus, qui furent, ainsi qu'Eolus et Dorus, les chefs de tribus puissantes, auxquelles ils donnèrent leurs noms. Quant à Hellen, son nom fut étendu à tous les peuples de la Grèce.

HELLÈNES, Hellenes, race grecque qui du XVe au XIe siècle av. J.-C. substitua sur beaucoup de points sa domination à celle des Pélasges. On la fait venir de la Scythie ou des environs du Caucase. On lui donne pour 1er auteur Deucalion, qui eut deux fils, Amphictyon et Hellen (vers 1600) ; ce dernier, à son tour, donna le jour à Dorus, à Eolus, à Xuthus, père d'Ion et d'Achæus, qui eux-mêmes transmirent leur nom aux 4 grandes tribus des Hellènes : les Doriens, les Éoliens, les Ioniens et les Achéens (V. ces noms). Les Hellènes occupèrent primitivement la Phthiotide; sous Hellen leur demeure prit le nom d'Hellade. Divisés après Hellen en 4 grands corps (vers 1440), ils se répandirent dans toute la Grèce. — Les Grecs se donnent encore auj. le nom d’Hellènes.

HELLÉNISTES, nom donné aux colons juifs qui se rendirent en Égypte après la destruction du roy. de Juda par Nabuchodonosor (600 av. J.-C.), et qui furent accrus en 331 par ceux qu'Alexandre appela pour peupler Alexandrie. On les nomma ainsi parce qu'ils avaient adopté la langue et les usages des Hellènes.

HELLESPONT, Hellespontus, c.-à-d. Mer d'Hellé, auj. le canal des Dardanelles, détroit qui unit la mer Égée à la Propontide et sépare l'Europe de l'Asie, doit son nom à la mort tragique d'Hellé (V. ce nom). Sur ses bords se trouvaient les villes de Sestos et Abydos, placées en face l'une de l'autre, et célèbres par les amours de Héro et de Léandre. Entre ces deux villes, le détroit a tout au plus 2 kil. de largeur : on peut le traverser à la nage. Xerxès passa l'Hellespont sur un pont de bateaux, 480 av. J.-C. — Au IVe siècle, on donna le nom d'Hellespont à une prov. du Diocèse d'Asie, répondant à la Mysie.

HELLEVŒTSLUIS, port militaire de Hollande (Hollande mérid.), sur la côte S. de l'île Voorne, à 26 kil. S. O. de Rotterdam; 2500 hab. Arsenal, chantiers. C'est de là que Guillaume d'Orange partit le 11 nov. 1688, pour envahir l'Angleterre. Les Français prirent cette place en 1795.

HELLIN, Ilunum, v. d'Espagne (Murcie), à 56 k. S. E. d'Albacète; 8900 hab. Eaux minérales, soufre.

HELMEND, riv. de l'Afghanistan, sort du mont Koh-i-Baba, au N. O. de Kaboul, traverse le Khoraçan, l'Afghanistan propre et le Séistan, et tombe dans le lac Zerreh, après un cours d'env. 1000 kil.

HELMONT, médecin. V. VAN-HELMONT.

HELMSTÆDT, v. du duché de Brunswick, ch.-l. le cercle, à 35 kil. E. S. E. de Brunswick; 6400 h. Université fondée en 1575, supprimée en 1809 : on y remarquait la faculté de théologie. Gymnase et autres établissements d'instruction. Anc. abbaye, sécularisée en 1802. — La ville fut bâtie par Charlemagne en 782.

HÉLOÏSE, amante d'Abélard, née à Paris en 1101, était nièce de Fulbert, chanoine de Notre-Dame de Paris. Belle, pleine d'esprit et de science, elle inspira une vive passion à son maître Abélard, qui la séduisit, puis l'épousa secrètement. Elle en eut un fils qu'elle mit au monde dans le pays natal d'Abélard, au bourg de Palais en Bretagne : il fut nommé Astrolabius. Après la cruelle vengeance exercée par Fulbert sur Abélard, Héloïse se fit religieuse au couvent d'Argenteuil; puis elle alla fonder l'abbaye du Paraclet, dont elle fut la première abbesse. Elle y mourut en 1164. Ses restes furent réunis à ceux de son époux dans l'église du Paraclet. Après avoir été transportés en divers endroits, ils ont été déposés en 1787 au cimetière de Père-Lachaise près de Paris. Il reste d'Héloïse quelques lettres écrites à son amant après leur séparation;, on les trouve parmi les écrits d'Abélard. V. ABÉLARD.

HÉLORE, Helorum, auj. Muri-Ucci, v. de Sicile, sur la côte E., au N. du cap Pachynum, au S. E. de Néèthe, dans une situation délicieuse, qui fit donner à ses environs le nom d’Heloria Tempe.

HÉLOS, v. de l'anc. Grèce (Laconie), au S., au fond du golfe Laconique; fut prise deux fois par les Laconiens : la 1re sous Agis, vers 1059 av. J.-C., la 2e sous Alcamène vers 813; soumise la 1re fois, elle fut détruite la 2e, et ses habitants, vendus à l'encan, restèrent esclaves, eux et leur postérité ; ce sont eux que l'on connaît sous le nom d’Ilotes. V. ce mot.

HELOUNG-KIANG, v. de l'empire chinois (Daourie), sur l'Amour, à 1300 kil. N. de Peking, par 50° 1' lat. N., et 145° 6' long. E. Grand commerce de fourrures avec la Russie.

HELPE, nom de 2 rivières de France, la Grande-Helpe et la Petite-Helpe, qui arrosent le dép. du Nord; toutes deux tombent, dans la Sambre. La Grande-Helpe baigne Avesnes.

HELSINGBORG, v. et port de Suède (Malmœhus), à l'entrée du Sund, vis-à-vis d'Elseneur: 4500 hab. Beau port, fermé par un môle. Restes d'un château fort. Victoire des Suédois sur les Danois en 1709.

HELSINGFORS, v. de la Russie d'Europe (Finlande), capit. de la Finlande et du gouvt de Nyland, à 295 k. N. O. de St-Pétersbourg, sur une presqu'île du golfe de Finlande; 19 000 h. Bon port; plusieurs forts. Archevêché luthérien; université, qui a remplacé en 1827 celle d'Abo. Grains, planches, bois de construction , etc. — Cette ville fut fondée par Gustave Wasa : brûlée en 1741 pendant la guerre entre la Russie et la Suède, elle a été depuis rebâtie plus régulièrement.

HELVÉTIE. V. SUISSE.

HELVÉTIENS, Helvetii, peuple de la Grande-Séquanaise, à l'E., borné au N. et à l'E. par le Rhin, au S. par les Alpes et le Rhône jusqu'au lac de Genève, à l'O. par le Jura, se divisait en 4 grandes tribus : Tigurins, Tugènes, Urbigènes et Ambrons. L'an 61 av. J.-C., les Helvétiens émigrèrent en masse, au nombre de 368 000 âmes, et voulurent envahir les Gaules. César leur barra le passage à Genève, les suivit jusqu'à Autun (Bibracte), les y battit et les força à rentrer dans leur pays (58).

HELVÉTIQUE (République). V. SUISSE.

HELVÉTIQUE (Confession). On nomme ainsi : 1° une exposition de foi des églises réformées de Suisse, que rédigea Zwingle en 1530, et qui fut solennellement adoptée et jurée à Bâle en 1534 : on la connaît aussi sous le nom de Confession de Bâle; 2° une 2e exposition de foi que firent les mêmes églises en 1566, et à laquelle Théodore de Bèze et Bullinger eurent la plus grande part. Cette confession ne reconnaît pour juge en matière de foi que la parole de Dieu, proscrit les images, enseigne la prédestination absolue, n'admet que deux sacrements, le baptême et la sainte cène, et même ne regarde ce dernier que comme une cérémonie commémorative. Elle est encore auj. la règle de foi dans les églises de Suisse.

HELVÉTIUS (Adrien), médecin, né en Hollande vers 1661, d'une famille originaire du Palatinat, m. à Paris en 1727, était fils d'un médecin alchimiste qui l'envoya de bonne heure à Paris pour vendre des poudres et des drogues de sa composition. Il découvrit lui-même les vertus de l'ipécacuanha, et, ayant opéré avec ce remède des cures heureuses, fut produit à la cour, obtint de Louis XIV une gratification de 1000 louis pour sa découverte, avec des titres honorifiques, et fit en peu de temps une grande fortune. Le duc d'Orléans, devenu régent, le nomma son médecin. Il a laissé quelques écrits de médecine pratique. — Son fils, Jean Claude Adrien, exerça son art avec non moins de succès. C'est lui qui sauva Louis XV dans la maladie si grave qu'il fit dans son