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Seigneur. Sentant sa fin approcher, il donna pour chef à ses troupes son fils Judas. V. MACHABÉES.

MATHES (LES), vge du dép. de la Vendée, sur la côte, à 18 kil. S. S. O. de Marennes. Louis de La Rochejacquelein y fut tué pendant les Cent-Jours (1815) en combattant à la tête des Vendéens.

MATHIAS, MATHIEU. V. MATTHIAS, MATTHIEU.

MATHILDE (Ste), fille d'un seigneur saxon, fut mariée fort jeune au roi de Germanie Henri l’Oiseleur, et en eut deux fils, Othon et Henri. Elle se montra sur le trône pieuse et charitable, fonda plusieurs monastères, entre autres celui de Quedlinbourg, et mourut en 968. On la fête le 14 mars.

MATHILDE, fille de Baudouin V, comte de Flandre, et d'Adèle de France, fille du roi Robert, épousa en 1054 le duc de Normandie, Guillaume le Bâtard, depuis roi d'Angleterre, et eut de lui onze enfants, dont les plus connus sont Robert Courte-Heuse, Guillaume le Roux, et Henri Beauclerc. Elle mourut en 1083. Elle tenta souvent d'adoucir son époux, et le réconcilia avec son fils Robert, qui avait porté les armes contre lui. Elle fonda l'Abbaye-aux-Dames à Caen. On lui a attribué la célèbre tapisserie de Bayeux, mais les critiques modernes les plus compétents s'accordent à reconnaître qu'elle ne peut être son ouvrage.

MATHILDE (Ste), reine d'Angleterre, fille de Malcolm, roi d’Écosse, fin mariée en 1100 à Henri I, roi d'Angleterre, donna sur le trône l'exemple de toutes les vertus et mérita d'être surnommée la bonne reine. Elle mourut en 1118, le 30 avril, jour où on la fête.

MATHILDE, reine d'Angleterre, fille de la précéd. et d'Henri I. Mariée d'abord à l'empereur Henri V (1114), elle resta veuve en 1125. Deux ans après, elle épousa Geoffroy Plantagenet, comte d'Anjou; elle se vit appelée au trône d'Angleterre en 1135, à la mort de son père. La couronne lui fut disputée par Étienne, comte de Boulogne, neveu de Henri, qui l'emporta pour quelque temps; mais l'armée de ce prince ayant été défaite en 1141 par le comte de Glocester, frère naturel de Mathilde, celle-ci fut solennellement couronnée. Elle s'aliéna ses sujets par un caractère altier, et Glocester, son principal appui, étant mort en 1147, elle fut contrainte d'abandonner le trône à son rival. Elle se réfugia en France, où elle mourut en 1167. Son fils Henri II avait été reconnu roi dès 1154.

MATHILDE (la Grande comtesse), souveraine de la Toscane et d'une partie de la Lombardie, née en 1046, était fille de Boniface II, marquis, puis duc de Toscane, et de Béatrix, et ne régna qu'après sa mère, 1076. Outre la Toscane, elle possédait les comtés de Modène, Reggio, Mantoue, Ferrare et Crémone. Mariée deux fois, la première avec Godefroy le Bossu, duc de Lorraine, en 1063, la deuxième avec Guelfe V, duc de Bavière, en 1089, elle se sépara successivement de ces deux époux. Elle se montra constamment dévouée au S.-Siége : dans la querelle des investitures, elle secourut le pape Grégoire VII contre l'empereur Henri IV, et reçut le pontife dans sa forteresse de Canossa, près de Reggio, où Henri fut contraint de venir se soumettre à une humiliante pénitence (1077). Longtemps en guerre avec les empereurs, elle perdit et reprit tour à tour plusieurs places fortes au nord du Pô. Elle fit donation de tous ses États au pape en 1102 (elle lui en avait fait dès 1077 une donation secrète) et mourut en 1115. Les papes et les empereurs se disputèrent son héritage pendant deux siècles : le St-Siége n'en recueillit qu'une partie, celle qui fut désignée plus tard sous le nom de Patrimoine de Si-Pierre. Am. Renée a fait son histoire sous le titre de La grande italienne, 1859.

MATHILDE (Caroline), reine de Danemark, était le 9e et dernier enfant de Frédéric-Louis, prince de Galles, père de George III, roi d'Angleterre. Elle fut mariée en 1766, dès l'âge de 15 ans, à Christian VII, roi de Danemark, belle, jeune, sans expérience, elle se laissa compromettre dans des intrigues avec le ministre Struensée, et fut condamnée comme adultère au divorce et à l'exil. Elle mourut de chagrin à Zell en 1775, à 24 ans, au moment, dit-on, où son époux, reconnaissant son innocence, allait la rappeler.

MATHOURA ou MOTTRA, v. forte de l'Inde anglaisa (Calcutta), sur la Djomnah, à 40 kil. N. O. d'Agrah; env. 60 000 hah. Quantité de temples. C'est uns ville sainte pour les Hindous, qui y font naître Krichna et qui y vont en pèlerinage. Jadis grande et riche, mais saccagée en 1018 par Mahmoud le Gaznévide et en 1756 par Ahmed-Chah. Aux Anglais depuis 1803.

MATHURIN (S.), prêtre et confesseur, vivait dans le Gâtinais au IVe ou au Ve siècle. Il est fêté le 9 nov.

MATHURINS, ordre religieux institué pour racheter les esclaves des mains des infidèles, fut fondé en 1199 par S. Jean de Matha et Félix de Valois. On nommait primitivement ces religieux Trinitaires ou Religieux de la Ste-Trinité : le nom de Mathurins leur fut donné en France parce qu'ils occupèrent à Paris depuis 1226 une église qui était sous l'invocation de S. Mathurin. La Réforme fit disparaître cet ordre en Allemagne; il fut supprimé en France en 1790.

MATHUSALEM, patriarche célèbre par sa longévité, vécut 969 ans, de 4277 à 3308 av. J.-C. Il était fils d'Énoch et fut père de Lamech, père de Noé.

MATIFOU (le cap), Ras-el-Temendfus, cap de l'Algérie, à 13 kil. E. d'Alger, par 36° 45' lat. N., 0° 52' long. E., ferme à l'E. la rade d'Alger, et est défendu par un fort. Charles-Quint y débarqua en 1541.

MATIGNON, ch.-l. de c. (Côtes-du-Nord), à 30 k. N. O. de Dinan; 1000 hab. Grains.

MATIGNON (Jacq. GOYON de), maréchal de France, d'une anc. famille de Bretagne, né en 1525, m. en 1597, se signala en 1552 aux sièges de Montmédy et d'Ivoy; fut fait prisonnier à la bataille de St-Quentin (1557), et ne recouvra sa liberté qu'à la paix de Cateau-Cambrésis, en 1559. Devenu lieutenant général, il battit les Anglais en 1563 devant Falaise, et se distingua aux combats de Jarnac et de Moncontour. Non moins généreux que brave, il ne fit point exécuter dans Alençon et dans St-Lô, dont il était gouverneur, les ordres barbares de Charles IX lors de la St-Barthélemy (1572). En 1574, il fit prisonnier, dans Domfront, le malheureux Montgomery, puis il tenta, mais vainement, d'adoucir à son égard la reine Catherine de Médicis. Il reçut en 1579 le bâton de maréchal de France, et fut nommé en 1684 lieutenant général de la Guyenne. Il enleva plusieurs places aux Protestants dans le Midi, et battit à Nérac, en 1588, le roi de Navarre lui même. Il n'en fut pas moins un des premiers à reconnaître ce prince pour roi de France après la mort de Henri III (1589), et remplit à son sacre les fonctions de connétable.

MATISCO, v. de Gaule Lyonnaise 1re, auj. Mâcon.

MATO-GROSSO, prov. du Brésil, bornée au N. par celle de Para, à l'E. par celle de Goyaz, à l'O. parla Bolivie et le Pérou, et au S. par le Paraguay, a 1700 k. de l'E. à l'O., 1600 du N. au S., et env. 300 000 h. (dont beaucoup de tribus indigènes : Payaguas, Guaycurus, Bororos, etc.) Elle a pour ch.-l. Mato-Grosso ou Villabella, ville d'env. 15 000 hab., sur la r. dr. du Guaporé. Pays très-montagneux, sauf au N.; arrosé par l'Uruguay, le Paraguay, le Parana, la Madeira, le Guaporé, le Topayos. Sol très-fertile, mais peu cultivé; forêts immenses. Riches mines de métaux précieux et de diamants : c'est dans le Mato-Grosso que se trouve le fameux district de Diamantin.

MATOUR, ch.-l. de c. (Saône-et-Loire), à 36 k. O. de Mâcon; 493 hab.

MATRONA, riv. de Gaule, est auj. la Marne.

MATRONALES, Matronalia, fête des matrones chez les anciens Romains, fut instituée en reconnaissance de ce que les femmes Sabines réconcilièrent leurs pères avec leurs maris. Elle se célébrait aux Calendes de mars (1er mars). Les matrones offraient d'abord des sacrifices à toutes les divinités qui présidaient au mariage, puis elles rentraient chez elles, où leurs maris et leurs amis venaient leur apporter des vœux de bonheur et des présents d'étrennes.

MATSMAI, v. du Japon, capit. de l'île d'Yéso, qu'on