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nomme aussi elle-même Matsmaï, à l'extrémité S. de l'île ; env. 50 000 hab. Bon port, ouvert aux Américains en 1855. Commerce considérable.

MATTHÆI (Christian Frédéric), helléniste, élève d'Ernesti, né en 1744 à Grost en Thuringe, m. en 1811, fut successivement professeur à Moscou, directeur de l'école princière de Meissen (1785), professeur de philosophie à Wittemberg, puis retourna en Russie où il fut nommé professeur de littérature classique à l'Université de Moscou et conseiller aulique. Ses principales publications sont : Chrestomathia græca, Moscou, 1773; Glossaria græca minora, 1774-1775; Xiphilini et Basilii orationes ineditæ, 1775; Isocratis, Demetrii et Glycæ Epistolæ, 1776: Gregorii Thessalonicensis orationes, 1776; Notifia codicum mss. græcorum bibliothecæ Mosquensis, 1776; Animadversiones ad Origenis Hexapla, 1779; Scholia inedita ad Iliados T, 1786; Nemesius, de Natura hominis, grec-latin, 1802. Il fit de nombreuses recherches dans les bibliothèques de Russie et d'Allemagne et y découvrit plusieurs morceaux restés inconnus, entre autres un Hymne à Cérès, attribué à Homère, et publié par Ruhnkenius, Leyde, 1782. C'est lui qui publia pour la première fois, en 1781, les fables grecques portant le nom de Syntipas. V. ce nom.

MATTHIÆ (Aug. Henri), érudit, né à Gœttingue en 1769, m. à Altenbourg en 1835, fut professeur de littérature grecque et latine à Weimar, puis directeur du gymnase d'Altenbourg. On a de lui : Ausführliche griechische grammatike, Leipsick, 1825-27, trad. en français par Gail et Longueville, sous le titre de Grammaire raisonnée de la langue grecque, 1831; Esquisses de littérature ancienne, 1815 Manuel élémentaire de philosophie, 1823 (trad. par H. Foret); des éditions des Hymnes d'Homère, des Tragédies d'Euripide, et un recueil de Miscellanea philologica, 1803.

MATTHIAS (S.), disciple de J.-C., fut élu en remplacement de Judas Iscariote au nombre des douze apôtres. Selon la tradition, il prêcha en Cappadoce, et subit le martyre en Colchide. On lui attribue un Évangile et un Livre des traditions, qui sont apocryphes. On le fête le 24 février.

MATTHIAS, empereur d'Allemagne, fils de Maximilien II, né en 1557, succéda en 1612 à son frère Rodolphe II, qu'il avait déjà forcé de lui abandonner les couronnes de Bohême et de Hongrie. L'Empire était alors en guerre avec les Turcs : il termina la guerre par un traité, en 1615. N'ayant pas d'enfant, il choisit pour successeur son cousin Ferdinand, et le fit couronner à Prague en 1617. Mais l'intolérance de ce dernier fit révolter ses sujets de Bohême, et Matthias mourut en 1619 sans avoir vu la fin de ces troubles.

MATTHIAS CORVIN. V. CORVIN.

MATTHIEU (S.), Matthæus, nommé aussi Lévi, évangéliste et l'un des douze apôtres, né en Galilée, était d'abord publicain, c.-à-d. receveur des impôts pour les Romains. Il exerçait sa profession sur les bords du lac Génésareth, lorsque J.-C. l'appela et lui ordonna de le suivre. Après avoir prêché dans la Judée, il alla dans l’Éthiopie et dans la Perse, où l'on croit qu'il souffrit le martyre. L'Église l'honore le 21 sept. L'Évangile de S. Matthieu est le plus ancien des quatre; on croit qu'il le rédigea huit ans après l'Ascension et qu'il l'écrivit d'abord en langue syro-chaldaïque, d'où il fut traduit en grec. On n'a plus l'original; la version grecque en tient lieu.

MATTHIEU CANTACUZÈNE, régna sur Constantinople de 1353 à 1356, comme associé de son père Jean Cantacuzène, puis de Jean Paléologue.

MATTHIEU (Pierre), historien et poëte, né en 1563 à Pesmes en Franche-Comté, m. en 1621, fut d'abord avocat à Lyon et grand partisan de la Ligue; mais ayant été député par les Lyonnais près de Henri IV en 1593, il s'attacha à ce prince qui le nomma son historiographe. Il avait commencé par faire des vers; on a de lui quelques tragédies fort médiocres : Esther, la Guisiade ou le Massacre du duc de Guise, et des Quatrains moraux intitulés tantôt Quatrains de la Vanité du monde, tantôt Tablettes de la Vie et de la Mort. On lui doit plusieurs histoires qui renferment d'utiles renseignements et où respire la franchise, mais qui sont en général faiblement écrites : Histoire des troubles de France sous Henri III et Henri IV, 1594; Hist. de France (de 1598 à 1604), 1606; Hist. de Louis XI, 1610; Hist. de la mort déplorable de Henri le Grand, 1611; Hist. de France (de François I à Louis XIII), 1631, ouvrage terminé par son fils.

MATTHIEU (le R. P.), l’Apôtre de la tempérance, né en 1790 à Thomastown en Irlande, m. en 1856, entra dans l'ordre des Franciscains, s'établit à Cork et acquit par ses prédications une grande influence sur les populations ouvrières. Frappé des maux que l'ivrognerie causait à l'Irlande, il entreprit, en 1833, d'arracher ses compatriotes à ce vice honteux : il organisa dans ce but de nombreuses Sociétés de tempérance, et obtint par ses exhortations des succès prodigieux. Il ne fut pas moins heureux en Angleterre et aux États-Unis; mais, épuisé par ses efforts, il se vit obligé de revenir dans son pays en 1851. Il y mourut également regretté des Protestants et des Catholiques.

MATTHIEU PARIS, chroniqueur. V. PARIS.

MATTHIEU DE DOMBASLE, agronome. V. DOMBASLE.

MATTHIOLE, Matthiolus. V. MATTIOLI.

MATTIACI, peuple de Germanie, près du Rhin, à l'O. des Marses et des Sicambres, occupait une partie de la Hesse et du duché de Nassau. Villes principales : Mattium (Marbourg) et Mattiacæ aquæ (Wiesbaden).

MATTIOLI (Pierre André), Matthiolus, médecin et naturaliste, né à Sienne en 1500, m. en 1577, exerça son art à Sienne et à Rome, puis fut appelé a la cour de Prague par l'empereur Ferdinand, qui l’anoblit et le nomma médecin de son fils (qui fut depuis l'empereur Maximilien). Il est auteur de Commentaires sur Dioscoride, publiés d'abord en italien, Venise, 1544, puis mis par lui-même en latin, 1554, qui offrent comme l'encyclopédie de son époque; ils ont été traduits en français par A. du Pinet, Lyon, 1561, et par J. Desmoulins, Paris, 1572.

MATTIOLI (le comte Girolamo), ministre du duc de Mantoue, fut enlevé de Turin par ordre du cabinet de Versailles, en 1679 ou en 1685, parce qu'on craignait qu'il n'entravât les négociations entamées avec le duc son maître, et conduit à Pignerol, où il mourut peu après. Il est un de ceux dans lesquels on a prétendu reconnaître l’Homme au masque de fer.

MATURIN, dép. de la république de Vénézuela, entre 1° 20'-11° lat. N. et 61°-71° long. O., a pour bornes, au N. la mer des Antilles, au N. E. l'Atlantique, à l'E. la Guyane anglaise, au S. la Guyane brésilienne, à l'O. les dép. de l'Orénoque et de Venezuela; 1100 kil. sur 900; env. 80 000 h.; ch.-l., Cumana. Rivières importantes: Orénoque, Cassiquiare, Caroni, Rio-Negro. Climat très-chaud: sol fertile, mais marécageux; immenses pâturages; vastes forêts; habitants sauvages et indépendants.

MATURIN (Robert), écrivain irlandais, curé de St-Pierre à Dublin, né en 1782, m. en 1824. Il avait déjà publié quelques Nouvelles (Montorio, le Jeune Irlandais, le Chef milésien), qui n'avaient pas eu grand succès, lorsqu'il fit représenter à Londres, en 1816, la tragédie de Bertram, qui obtint une vogue extraordinaire. On a encore de lui quelques romans (Pour et Contre, Melmolh, les Albigeois). Bertram a été traduit par Taylor et Nodier, 1821.

MAUBERT DE GOUVEST (J. H.), littérateur, né à Rouen en 1721, m. en 1767, mena la vie la plus agitée. D'abord capucin, il s'enfuit de son couvent; il fut depuis militaire, précepteur, directeur d'une troupe de comédiens, et se fit successivement chasser de Hollande, d'Allemagne, d'Angleterre pour ses pamphlets. Il a publié : Testament politique du cardinal Alberoni, 1752; Hist. politique du siècle, 1754; Testament politique du chevalier Walpole, 1767.

MAUBEUGE, Malbodium, v. forte de France (Nord), ch.-l. de c., sur la Sambre, à 18 kil. N. d'Avesnes; 4200 hab. Collége. Anc. manufacture d'armes, sup-