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1865. La Vie de Molière a été écrite par (Grimarest, 1705; l’Histoire de sa vie et de ses ouvrages, par Taschereau, 1825. On doit à Cailhava des Études sur Molière, 1802, à M. Bazin des Notices historiques sur M., 1851, à F. Génin, un Lexique de la langue de Molière. Son Éloge fut mis au concours par l'Académie française en 1769, et le prix fut décerné à Chamfort. En 1778, l'Académie, qui ne l'avait pas admis au nombre de ses membres à cause de sa profession, plaça son buste dans la salle de ses séances, avec ce vers de Saurin pour inscription :

Rien ne manque à sa gloire; il manquait à la nôtre.

On a élevé en 1844 à Paris (rue Richelieu) un monument en l'honneur de Molière, près de la maison qu'il avait habitée.

MOLIÈRES, ch.-l. de cant. (Tarn-et-Garonne), à 26 kil. N. de Montauban; 1000 hab.

MOLIÈRES (Joseph PRIVAT de), physicien, né en 1677 à Tarascon, mort en 1742, entra chez les Oratoriens, se lia intimement avec Malebranche, fut reçu en 1721 à l'Académie des sciences, et nommé en 1723 professeur de philosophie au collége de France. Il était un des plus zélés partisans des tourbillons de Descartes. On a de lui des Leçons de Mathématiques, 1726: — de Physique, 1733.

MOLIN (Jacques), dit Du Moulin, médecin, né en 1666 à Marvège près de Mende, m. en 1755, fut professeur d'anatomie au Jardin du roi, médecin en chef des armées, médecin de Louis XIV et de Louis XV, fit une foule de cures merveilleuses, et amassa une grande fortune. Il recommandait la saignée, l'eau, la diète et l'exercice : on croit que c'est lui que Lesage désigne dans Gil Blas sous le nom de Sangrado.

MOLINA (Louis), jésuite espagnol, né en 1535 à Cuença, enseigna la théologie 20 ans à l'université d'Évora en Portugal, puis revint en Espagne, et mourut à Madrid en 1601. On a de lui un commentaire sur la Somme de S. Thomas, des traités De liberi arbitrii cum gratiæ donis concordia, De Justitia et jure. Dans son traité sur l'accord du libre arbitre avec la grâce, il fait une grande part au libre arbitre, au risque même de diminuer celle de la grâce, et suppose en Dieu, relativement aux actes conditionnels, une science d'une nature particulière, qu'il nomme Science moyenne. Cette doctrine, connue depuis sous le nom de Molinisme, fut accusée d'être contraire à celle de S. Thomas et divisa les théologiens en deux camps, les Molinistes et les Thomistes; les papes Clément VIII et Paul V, auxquels elle fut déférée, ne se prononcèrent pas à son égard. Quelques-uns imputent à la doctrine de Molina de conduire à une morale relâchée : les Jansénistes, par ce motif, affectaient de donner à leurs adversaires le nom de Molinistes.

MOLINA (Marie de), reine de Castille. V. MARIE.

MOLINA (Tirso de). V. TIRSO et TELLEZ. .

MOLINA-DE-ARAGON, v. murée d'Espagne, dans la Nouv.-Castilie (Guadalaxara), à 95 kil. S. E. de Siguenza; 3650 hab. Elle reçut en 1140 des Fueros, qui sont un document curieux de l'ancienne jurisprudence de la Castille. Au XIVe siècle, elle fut cédée par le roi de Castille au roi d'Aragon : d'où le nom qu'elle a conservé. Prise en 1810 par les Français. — On appelle Sierra de M., une petite chaîne de montagnes de l'Aragon, qui sépare la prov. de Guadalaxara de celles de Calatayud et de Téruel; elle se rattache au N. O. à la Sierra Solorio, et au 3. à la Sierra Albarracin.

MOLINET (Jean), poëte du XVe s., né dans le Boulonnais vers 1420, mort en 1507, embrassa l'état ecclésiastique étant veuf, devint chanoine à Valenciennes, aumônier et bibliothécaire de Marguerite de Parme, et historiographe de l'empereur Maximilien Ier. On a de lui quelques poëmes fort médiocres, qui néanmoins lui firent en son temps une grande réputation : le Temple de Mars, la Complainte de Constantinople, la Vigile des morts, moralité. Il a en outre mis en prose le Roman de la Rose, Lyon, 1503. Il a aussi laissé : Faits et dits, contenant plusieurs beaux traités, oraisons et chants royaux, Paris, 1531, et une Chronique, qui va de 1474 a 1504. et qui a été publiée par Buchon en 1828.

MOLINIER (Guil.), troubadour toulousain, chancelier du Collége du gai savoir, rédigea en 1356, de concert avec les sept mainteneurs du gai savoir, sous le titre de Leys d'amors, une poétique, suivie d'une grammaire et d'un traité des figures, que l'Académie des Jeux floraux a publiée en 1842-44, avec une traduction en regard.

MOLINISTES, partisans de Molina. V. MOLINA.

MOLINOS (Michel), théologien espagnol, né en 1627, près de Saragosse, se fixa à Rome et y fut longtemps directeur de consciences. Il publia en 1675 la Guide spirituelle, où il enseignait, sous le nom de Contemplation parfaite, un quiétisme qui fut trouvé dangereux : 68 propositions tirées de ce livre furent condamnées par Innocent XI; l'auteur fut jeté dans les prisons de l'Inquisition en 1685, et, quoiqu'il se fût rétracté publiquement, on l'y laissa mourir après 11 ans de détention, en 1696. On trouve la traduction de la Guide dans un Recueil de pièces sur le Quiétisme, Amsterdam, 1688. Les 68 propositions de Molinos ont été réfutées par Fénelon et par Bossuet.

MOLISE, Melæ, v. d'Italie, dans l'anc. roy. de Naples, à 15 kil. N. O. de Campo-Basso; 600 hab. On donne quelquefois le nom de cette ville à toute la province, quoiqu'elle n'en soit pas le ch.-l. V. SANNIO.

MOLITOR (Gabriel), maréchal de France, né en 1770 à Hayange (Moselle), mort à Paris en 1849, s'enrôla au début de la Révolution, fut dès 1791 nommé capitaine, commanda une des colonnes qui vainquirent à Weissemhourg, devint général de brigade en 1798; seconda puissamment en Suisse Masséna, et battit les troupes russes et autrichiennes dans les combats de Schwitz, de Muttenthal et de Glaris (17991 : à cette dernière affaire, sommé de se rendre par des forces bien supérieures, il répondit : « Ce n'est pas moi qui me rendrai, ce sera vous; » et en effet, il força l'ennemi à mettre bas les armes. Il commanda en 1800 le passage du Rhin, qu'il effectua à la tête d'une compagnie de grenadiers sous le feu de l'ennemi; fit 3500 prisonniers à Stockach, enleva Mœskirch, reprit Feldkirch, qui était la clef du Tyrol, et fut en récompensé élevé au grade de général de division. En 1805, à Caldiero, il assura la victoire en contenant avec sa seule division toute l'aile droite de l'archiduc Charles. En 1806, il occupa la Dalmatie avec trois régiments seulement, et réussit à débloquer Lauriston enfermé dans Raguse, en dispersant avec 1670 hommes 11 000 Russes et Monténégrins. Chargé en 1807 et 1808 du commandement de la Poméranie, il poursuivit les Suédois jusque sous les murs de Stralsund , et entra le premier dans la place, ce qui lui valut le titre de comte avec une dotation de 30 000 fr. Il eut une grande part aux victoires d'Eckmuhl, d'Essling, de Wagram, et s'empara de l'île de Lobau (1809). Mis à la tête de l'armée d'occupation des villes hanséatiques (1810), puis de la Hollande (1811), il tint jusqu'au dernier moment. Dans la campagne de France, il fit d'admirables, mais inutiles efforts à La Chaussée, à Châlons, à La Ferté-sous-Jouarre. Quelque temps disgracié par les Bourbons, il fut cependant appelé en 1823 au commandement du 2e corps de l'armée d'Espagne et fut, à son retour, élevé à la dignité de maréchal de France et à la pairie. Il occupa dans ses dernières années le poste de gouverneur des Invalides, puis de grand chancelier de la Légion d'honneur.

MOLLAH, c.-à-d. Seigneur, titre d'honneur que portent chez les Arabes et les Turcs les principaux chefs de leur religion. Il se donne aussi aux cheiks, aux jurisconsultes, et en général à tout homme recommandable par son savoir ou sa piété.

MOLLENDORF. V. MŒLLENDORF.

MOLLEVAUT (Ch.), né en 1776 à Nancy, mort en