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1844, était fils d'un avocat de Nancy qui fut membre de la Convention et du Corps législatif. D'abord professeur aux écoles centrales, puis au lycée de Nancy, Mollevaut se fit connaître de bonne heure par des traductions qui le firent admettre en 1816 à l'Académie des inscriptions et belles-lettres. Il a traduit en vers : les Amours d'Héro et Léandre de Musée; les Odes d'Anacréon; un choix d’Ovide, de Tibulle, de Properce, de Catulle; l’Énéide et les Géorgiques de Virgile; en prose : Salluste, Virgile, la Vie d'Agricola de Tacite. On a aussi de lui des poésies originales : Élégies, 1816; les Fleurs, en quatre chants, 1818; Chants sacrés, 1824, et nombre de pièces de circonstance, dans lesquelles il loue alternativement Napoléon et les Bourbons. Ses premiers travaux avaient du mérite, son Tibulle surtout; mais il ne sut pas s'arrêter à temps.

MOLLIEN (Franç. Nic.), habile financier, né en 1758 à Rouen, mort en 1850 à Paris, était en 1789 attaché aux fermes générales. Il fut nommé par l'Empereur ministre du Trésor en 1806, conserva cette haute position jusqu'en 1814, y fut rappelé aux Cent-Jours, puis rentra dans la vie privée. Il avait puissamment contribué à rétablir l'ordre dans l'administration et à créer notre organisation financière : Napoléon, en récompense, le fit comte de l'Empire. Louis XVIII l'appela en 1819 à la Chambre des Pairs, dont il fut une des lumières. Le comte Mollien a écrit des mémoires, imprimés en 1845 sous ce titre : Mémoires d'un ancien ministre du Trésor public : il y expose ses principes d'administration.

MOLLIENS-VIDAME, ch.-l. de cant. (Somme), à 25 kil. O. d'Amiens; 813 hab.

MOLOCH, c.-à-d. Roi, idole des Phéniciens et des Carthaginois, ainsi que des Ammonites et des Moabites, est identifié tantôt avec Baal, tantôt avec Saturne. On lui sacrifiait des victimes humaines, surtout des enfants. On le représentait sous la forme monstrueuse d'un homme qui portait une tête de veau ou de taureau. Selon Diodore, sa statue était en métal, et avait les bras étendus pour recevoir les victimes humaines qu'on lui offrait.

MOLOGA, riv. de Russie, arrose les gouvts de Tver, de Novogorod, d'Iaroslav, et se jette dans le Volga par la r. g., à Mologa, ville située à 100 k. O. N. d'Iaroslav; env. 400 k. de cours.

MOLOKATH, Mulucha ou Muluchas, auj. la Malva, riv. de l'Afrique sept., affluent de la Méditerranée, séparait chez les anciens la Mauritanie Tingitane de la Mauritanie Césarienne.

MOLOSSES, peuple d'Épire, habitait le pays situé à l'E. de la Thesprotie, depuis Dodone jusqu'au territoire d'Ambracie; ce pays prenait d'eux le nom de Molosside. Les villes principales étaient : Photica (auj. Vela), Tecmon (Gurianista), Dodone (Castrizza), Passaron, Chalcis (Khaliki), Horréon, Phylacé, Charadra, Ambracie (Arta). On trouvait dans ce pays d'énormes chiens, connus sous le nom de molosses. — Les Molosses étaient d'origine pélasgigue. Après la guerre de Troie, leur pays fut envahi par des Hellènes venus de Thessalie, et conduits par Néoptolème ou Pyrrhus, fils d'Achille, ou par un fils de Pyrrhus, nommé Molossus, qui donna son nom à la nation. Ils soumirent les petits peuples voisins, et fondèrent un royaume important, qui comprenait la plus grande partie de l'Épire. V. ce mot.

MOLSHEIM, ville d'Alsace-Lorraine, sur la Bruche, à 20 kil. O. S. O. de Strasbourg; 3600 hab. Acier fondu, acier laminé pour ressorts d'horlogerie; faux, fleurets, quincaillerie, etc. Vins blancs. Molsheim était dès le XIIe s. une place forte, qui appartenait aux évêques de Strasbourg; elle fut brûlée en 1677 par les Impériaux.

MOLUQUES, grand archipel de l'Océanie, dans la Malaisie, entre la Papouasie et Célèbes, dont elle est séparée par le passage des Moluques, entre 5° 30' lat. S. et 3° lat. N., et par 124°-127° long. E., se divise en trois groupes, celui d'Amboine, celui de Banda, et les Moluques proprement dites. Dans ces dernières, on remarque Gilolo, la plus grande de toutes; Ternate, dont le prince étend sa domination sur Mortay et sur une partie de Gilolo et de Célèbes; Mortay, Tidor, Batchian et Mysol. C'est à Ternate qu'est le centre de l'exploitation hollandaise. Les Moluques sont très-fertiles, et la nature de leur végétation les a fait surnommer Îles aux épices; deux arbres surtout, le muscadier et le giroflier, y croissent en abondance et sont pour les Hollandais une source inépuisable de profits; on en tire aussi du sucre, du café, de l'indigo, du sagou, des plantes tinctoriales. Ces îles renferment plusieurs volcans et portent la trace d'anciens tremblements de terre. Les indigènes sont des Alfourous et des Malais, la plupart féroces et très-guerriers. Ceux de la côte exercent la piraterie. — Les Moluques furent découvertes en 1511 par les Portugais, qui les exploitèrent dans le plus grand secret. Les Espagnols survinrent peu après et leur en disputèrent la possession; mais, par le traité de Saragosse (1529), Charles-Quint céda ses prétentions sur les Moluques au roi de Portugal Jean III contre 350 000 ducats d'or. Les Hollandais s'en emparèrent en 1607, et ils les ont toujours gardées depuis, sauf l'intervalle de 1809 à 1814, pendant lequel les Anglais les possédèrent. Amboine, Banda et Ternate ont été déclarés ports francs en 1853.

MOLWITZ, v. des États prussiens (Silésie), à 37 k. S. E. de Breslau. Victoire de Frédéric II sur les troupes de Marie-Thérèse en 1741.

MOLYNEUX (W.), savant irlandais, né à Dublin en 1656, m. en 1698, s'adonna aux mathématiques et à la physique, fonda en 1683 à Dublin une société scientifique, fut nommé en 1684 surintendant des bâtiments de la couronne et reçu en 1685 à la Société royale de Londres. Il se retira en Angleterre pendant les troubles de l'Irlande; après son retour dans sa patrie, il fut nommé en 1692 représentant de Dublin au parlement. On a de lui une Dioptrique, en anglais, qui contient un théorème célèbre pour trouver le foyer des verres d'optique et qui a longtemps servi de manuel aux opticiens, et Sciothericum telescopium, contenant la description et l'usage d'un cadran solaire à lunette de son invention; Molyneux était lié avec Locke; il lui demanda si un aveugle auquel on rendrait la vue pourrait aussitôt reconnaître la forme des corps : Locke lui fit une réponse négative, qui fut depuis confirmée par les expériences de Cheselden. c'est ce qu'on appelle le Problème de Molyneux.

MOLZA (Fr. Marie), poëte de Modène, 1489-1544, se fit de bonne heure remarquer par des vers pleins d'élégance et de fidélité qui lui valurent de puissants protecteurs; mais il se plongea dans la misère par une conduite déréglée, et mourut d'une maladie honteuse. Il a laissé des capitoli, des rime, des nouvelles et des vers latins, parmi lesquels on remarque des élégies qui le placent près de Tibulle. Ses ouvrages ont été publiés par Serassi, Bergame, 1747-54. — Sa petite fille, Tarquinia Molza, 1542-1617, se distingua aussi comme poëte et fut louée par le Tasse et Guarini. On a d'elle des sonnets, des madrigaux, etc., impr. avec les Œuvres de son aïeul.

MOMBAZA, île de la mer des Indes, sur la côte de Zanguebar, par 37° 20' long. E., 4° 3' lat. S., a 25 k. de tour, et a pour ch.-l. une ville de même nom qui compte 3000 h. Bons ports; sol fertile; commerce d'ivoire, de gomme, de poudre d'or, etc.; habitants mahométans. Possédée par les Portugais de 1519 à 1720, par les Anglais de 1824 à 1826, elle est auj. au pouvoir de l'imam de Mascate.

MOMIERS, c.-à-d. Comédiens, nom ironique donné en Suisse aux Méthodistes, et spécialement à une association mystique formée à Genève en 1818.

MOMIES. V. ce mot dans notre Dict. des Sciences.

MOMONIE, prov. d'Irlande. V. MUNSTER.

MOMPOX, v. de la Nouv.-Grenade, ch.-l. de prov., à 200 kil. S. E. de Carthagène, sur la r. g. de la Magdalena; 10 000 hab. Collége. Tabac, sucre, chocolat;