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merce des colonies avec la métropole. Cet acte d'une politique étroite a été aboli en 1849.

NAVILLE (Louis), écrivain pédagogiste de Genève, 1784-1846, fut d'abord pasteur, fonda en 1817 à Vernier, près de Genève, une institution ou il appliqua avec succès pendant 30 ans la méthode du P. Girard et composa plusieurs bons livres d'éducation et d'économie sociale : De l’Éducation publique, 1831, de la Culture de l'esprit et du cœur par la grammaire, 1845 ; De la Charité légale, ouvrage ou il combat ce mode de charité comme étouffant la charité privée. On lui doit la publication des Œuvres posthumes de Maine de Biran.

NAVIUS (Accius), augure. V. ACCIUS.

NAXOS, primitivement Strongyle, île du roy. de Grèce (Cyclades), dans l'Archipel, par 23° 35' long. E., 37° 7' lat. N., a env. 300 kil. carrés. Elle compte une trentaine de villages et a pour capitale Naxie, ville de 4000 h., située sur la côte N. O. Port, môle, château fort; deux archevêchés, un grec, un catholique. L'île est montueuse, très-fertile et riche en granit, en serpentin et surtout en terre d'émeri. — Naxos était anciennement célèbre par le culte qu'on y rendait à Bacchus. C'est dans cette île, déserte alors, que, selon la Fable, Ariadne fut abandonnée par Thésée et recueillie par Bacchus. Habitée d'abord par les Pélasges, puis colonisée par des Cariens, et plus tard par des Ioniens, cette île, après avoir été indépendante, fut soumise par Pisistrate au joug d'Athènes. Saccagée sous Darius I après la révolte d'Ionie, elle fit alliance avec Athènes lors de l'invasion de Xerxès; mais elle vit bientôt l'alliance se changer en protectorat. Elle dépendit ensuite successivement des Spartiates (après Ægos-Potamos), des Romains, des empereurs grecs, des Vénitiens, qui en firent un duché, des Ottomans, auxquels elle se donna en 1566 en haine des Latins. Elle prit part en 1821 à la guerre de l'Indépendance et fut comprise dans le roy. de Grèce : elle fait partie du nome des Cyclades.

NAXOS, v. de Sicile. V. TAUROMENIUM,

NAXUANA, v. de l'Arménie anc. F. NAKCHIVAN.

NAY, ch.-l. de cant. (B.-Pyrénées), à 17 kil. S. E. de Pau, sur le Gave de Pau; 3132 hab.

NAZARÉENS. On appelait ainsi : 1° ceux des Juifs qui, dans l'ancienne loi, s'engageaient soit pour un temps, soit pour la vie, à, observer la chasteté, l'abstinence des liqueurs fermentées et à conserver leur chevelure : tels furent Samson, Samuel et S. Jean-Baptiste; — 2° les premiers Chrétiens : ils reçurent ce nom par allusion à Jésus de Nazareth.

NAZARETH, Nasra en arabe, petite ville de Palestine, dans la Galilée (tribu de Zabulon), au N. O., sur une montagne, fut la résidence de la sainte famille jusqu'au baptême de Jésus. On y compte auj. env. 3000 hab., la plupart catholiques, plusieurs églises, entre autres celle de la Sainte Vierge, et un couvent de Franciscains. En 1187, 500 Français s'y battirent contre une armée de Sarrasins. En 1799, Junot, avec 500 cavaliers, y mit en fuite, après un brillant combat, un nombre considérable de Turcs.

NAZIANZE, Nazianzus, anc. v. de Cappadoce, au S. Patrie de S. Grégoire de Nazianze.

NEAHG (LOUGH), lac d'Irlande (Ulster), baigne les comtés d'Antrim au N. et à l'E., d'Armagh au S., de Tyrone et de Londonderry à l'O.; 30 kil. sur 17; reçoit plusieurs cours d'eau, et communique avec la mer d'Irlande par un canal. Ce lac est fameux en Irlande par toutes sortes de traditions superstitieuses.

NÉANDER (Mich.), philologue allemand, élève de Mélanchthon, né à Sorau en 1525, m. en 1595, fut recteur des gymnases de Northusen et d'Ilfeld (Hanovre). Il a laissé plusieurs ouvrages de philologie, entre autres : Erotemata græcæ linguæ, Bale, 1553 ; Gnomologia græco-latina, 1557.

NÉANDER (J. Aug. Guill.), théologien protestant, un des chefs de l'école Piétiste, né à Gœttingue en 1789, mort en 1850, était d'abord juif. Il se convertit, embrassa la confession luthérienne, obtint une chaire de théologie à Heidelberg, puis à Berlin (1812), et se fit un nom par de savants écrits aussi bien que par son enseignement. On a de lui des biographies de Julien, de S. Bernard, de S. Jean Chrysostome, une Histoire des systèmes gnostiques, 1818, l’Anti-Gnostique, 1826; une Histoire générale de la religion et de l’Église chrétiennes, 1825-45, 7 v. in-8, ouvrage important, qui est son principal titre; une Histoire des Apôtres, 1832; la Vie de Jésus dans ses rapports avec l’histoire, 1837 ; enfin la Morale des philosophes grecs et la morale chrétienne, ouvrage trad. en français par Berthoud, 1860.

NEAPOLIS, c.-à-d. ville neuve, nom commun 1° à Naples, 2° à l'anc. Sichem, auj. Naplouse (Palestine), et à quelques, autres v. d'origine grecque.

NÉARQUE, amiral d'Alexandre le Grand, Crétois d'origine, est célèbre par le voyage qu'il fit depuis l'embouchure de l'Hydaspe dans l'Indus jusqu'à Babylone, et dont le but était d'explorer l'océan Indien. Son Journal, connu sous le titre de Périple de la mer Érythrée, existait encore au temps d'Arrien, qui en a donné des extraits dans ses Indiques. Il était rempli d'observations nautiques, géographiques et physiques sur les lieux que Néarque avait parcourus. W. Vincent a réuni les témoignages des anciens et discuté les opinions des modernes sur ce sujet, dans son Voyage de Néarque (en anglais), Londres, 1797, trad. en français par Billecoq, Paris, 1800.

NÉBO, auj. Attare, mont, de Palestine chez les Moabites, dans la chaîne des monts Abarim, à l'E. de la mer Morte. Moïse aperçut du haut de cette montagne la Terre-Promise, où il ne lui était pas permis d'entrer, et y mourut.

NÉBOUZAN, petit pays de l'anc. France, dans l'Armagnac et le Béarn, avait pour ch.-l. St-Gaudens. Il est auj. compris dans les dép, de la Hte-Garonne et des Htes-Pyrénées.

NÉBRASKA, riv. de l'Amérique du Nord, sort des Montagnes-Rocheuses vers 42° lat. N., coule de l'O. à l'E., séparé les Mandanes des Osages, et se jette dans le Missouri, par la r. dr. — Elle donne son nom à un nouveau Territoire des États-Unis, situé à l'O. de l’État de Missouri, et formé en 1854. Ce territoire compte 30 000 h. et a pour capitale Omaha-City.

NÉBRISSENSIS (ANT.), V. ANTOINE DE LEBRIXA.

NÉBRODES, montagnes du N. de la Sicile, s'étendaient de l'O. à l'E. de l'île.

NÉCESSITÉ, déesse allégorique des Païens, fille de la Fortune et mère de Némésis, est représentée tenant à la main de longues chevilles, des crampons, des coins de fer et un marteau. Elle avait un temple célèbre à Corinthe.

NÉCHAO I, roi d'Égypte (vers la fin du VIIIe s. av. J.-C.), fut tué dans un combat par Sabacon, roi d'Éthiopie. Il laissait un fils au berceau, Psammétique,

NÉCHAO II, fils de Psammétique, roi de 617 à 601 av. J.-C, commença un canal du Nil à la mer Rouge, fit avec succès la guerre contre Josias, roi des Juifs, qu'il battit à Mageddo, et contre Nabopolassar, roi d'Assyrie, mais fut battu à son tour à Circesium par Nabuchodonosor II, qui lui enleva ses conquêtes. On lui attribua les premiers travaux entrepris pour faire communiquer la Méditerranée et la mer Rouge par un canal. On prétend aussi qu'il fit faire un voyage d'exploration autour de l'Afrique.

NECKAR OU NECKER, Nicer, riv. d'Allemagne, naît dans le roy. de Wurtemberg, près de Spaichingen, coule au N., au N. E. et à l'O., traversant le Wurtemberg et le grand duché de Bade, et s'unit au Rhin près de Manheim, après un cours de 425 kil. — Dans le Wurtemberg, il donne son nom à un Cercle qui a pour ch.-l. Stuttgardt et qui compte 500 000 h.

NECKER (Jacques), ministre de Louis XVI, né à Genève en 1732, m. en 1804, vint jeune à Paris, et y fit fortune comme banquier ; fut nommé résident de Genève à la cour de France et syndic de la compagnie française des Indes ; publia quelques opuscules assez remarquables qui, avec la recommanda-