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à propager les idées de Réforme à Genève, oùil était précepteur. Il publia à Neuchâtel en 1535 une traduction française de la Bible, qui n’est guères que la version retouchée de Lefèvre d’Étaples. Cette traduction est connue sous le nom de Bible de Genève.

OLIVIER (François), chancelier de France sous François I et Henri II, né à Paris en 1493, m. en 1560, fut successivement avocat, conseiller au grand conseil, maître des requêtes, ambassadeur, chancelier de la reine de Navarre, président à mortier au parlement de Paris, garde des sceaux et enfin chancelier du royaume (1545). Il signala son passage au pouvoir par des ordonnances sages, mais ses réformes et sa sévérité lui suscitèrent de nombreux ennemis : Diane de Poitiers, irritée contre des lois somptuaires qui mettaient des entraves aux libéralités de Henri II, provoqua sa disgrâce et lui fit enlever les sceaux ; néanmoins, il portait toujours le titre de chancelier. Retiré dans sa terre de Leuville près de Montlhéri, Olivier y vécut en sage, et fut souvent visité par L’Hôpital. Le cardinal de Lorraine le fit rappeler en 1559 (sous François II), pour couvrir d’un grand nom les actes des Guises. Après la conjuration d’Amboise, d’amers reproches furent adressés par les victimes au vieillard, qui n’avait pu prévenir l’événement ; il mourut peu après en proie à une profonde mélancolie.

OLIVIER (Ant.), entomologiste, né à Fréjus en 1756, m. en 1814, reçut en 1792 une mission en Perse, revint au bout de 6 ans avec de riches collections sur toutes les branches de l’histoire naturelle et fut admis à l’Institut en 1800. On lui doit, outre de nombreux Mémoires : Histoire naturelle des Coléoptères, 1789-1808, 6 vol. in-4 ; Dictionn. de l’Histoire naturelle des insectes (avec Mauduyt, Latreille, Godard), 1789-1819, 9 vol.in-4 (dans l’Encyclopédie méthodique) ; Voyage dans l’Empire ottoman, l’Égypte, la Perse, 1802-7.

OLIVIER (Th.), géomètre, professeur au Conservatoire des arts et métiers de Paris et l’un des professeurs-fondateurs de l’École centrale des Manufactures, né à Lyon vers 1790, m. en 1853, a introduit avec succès dans la géométrie des méthodes de construction fondées sur le mouvement des figures et sur les changements de projection. On estime son Cours de Géométrie descriptive, ainsi que les Applications qu’il fit de la science aux ombres, à la perspective, à la coupe des pierres, des bois, etc.

OLIVIER LEDAIN, LAMARCHE, etc. V. LEDAIN, etc.

OLIVIERS (le mont des), auj. Djebel-tor, montagne située à l’E. de Jérusalem, et séparée de cette ville par le torrent de Cédron et la vallée de Josaphat. Il s’y trouvait un enclos où croissaient beaucoup d’oliviers et où Jésus se rendait quelquefois avec ses disciples ; c’est là qu’il fut pris par la trahison de Judas pour être conduit chez Pilate.

OLLIERGUES, ch.-l. de c. (Puy-de-Dôme), à 20 k. N. N. O. d’Ambert, sur la r. g. de la Dore ; 1998 h. Vieux château des La Tour-d’Auvergne.

OLLIOULES, ch.-l. de c. (Var), à 9 k. O. N. O. de Toulon, dans un vallon sauvage, dit les Gorges d’Ollioules ; 3360 h. Fruits secs, vins, huile d’olives.

OLMETO, ch.-l. de c. (Corse), à 20 kil. N. O. de Sartène ; 1831 h. Aux env., eaux sulfureuses.

OLMI-CAPELLA, ch.-l. de cant. (Corse), à 30 kil. E. de Calvi ; 857 hab.

OLMUTZ, en latin Eburum, puis Olomaca, Olomutium, v. des États autrichiens (Moravie), ch.-l. de cercle, sur la r. dr. de la March, à 65 kil. N. E. de Brunn ; 18 000 hab. Archevêché (depuis 1777) ; université. fondée en 1527, transférée en 1778 à Brünn, mais rétablie en 1827. Citadelle, cinq faubourgs ; quelques édifices remarquables, entre autres la cathédrale gothique, deux belles fontaines. — Jadis capit. de la Moravie. Assiégée vainement par Frédéric II en 1758 ; prise et saccagée par les Suédois dans la guerre de Trente ans (1642). Lafayette y a été détenu en 1794. L’empereur d’Autriche François-Joseph s’y retira en 1848, après l’insurrection de Vienne, et y donna, le 4 mars 1849, une constitution, qu’il s’empressa de retirer dès que le danger fut passé. — Le cercle d’Olmutz, dans le gouvt de Moravie-et-Silésie, au N. O., touche à la Bohême et à la Silésie ; 488 400 hect. ; 210 kil sur 100 ; env. 450 000 hab. Fer, alun, grains, bestiaux ; toiles, lainages.

OLONA, riv. de l’Italie septentr., a sa source dans la prov. de Côme, près de Varèse, passe à Milan et se jette dans le Pô au-dessous de Pavie après un cours d’env. 100 k. Elle donnait son nom à un des dép. du royaume d’Italie, qui avait Milan pour ch.-l.

OLONETZ ou OLONÈJE, v. de Russie, dans le gouvt de son nom, sur l’Olonka, à 160 kil. S. de Petrozavodsk ; 8000. C’est là que Pierre le Grand fit construire le premier vaisseau destiné à St-Pétersbourg. — Le gouvt d’Olonetz, au S. de celui d’Arkhangel et à l’E. de la Finlande, a 660 kil. du N. O. au S. E., mais ne compte guères que 300 000 h. ; ch.-l., Petrozavodsk. Il renferme les lacs Ladoga et Onega.

OLONNAIS (NAU, dit l'), fameux flibustier, né aux Sables-d’Olonne (XVIIe siècle), était le chef des aventuriers réunis dans l’île de la Tortue, près de St-Domingue, et fut longtemps le fléau des Espagnols. En 1667, il fut pris par des Indiens qui le mangèrent.

OLONNE, bourg de France (Vendée), sur la mer, à 5 kil. N. des Sables-d’Olonne ; 2000 h., presque tous pêcheurs. — Jadis v. forte et titre d’un comté qui appartenait à la maison de La Trémoille. Prise et ruinée en 1570 par La Noue, général calviniste.

OLONZAC, ch.-l. de cant. (Hérault), à 32 k. S. de St-Pons ; 1763 h. Eau-de-vie. Jadis place forte.

OLORON, Iluro, ch.-l. d’arr. (B.-Pyrénées), au confluent des gaves d’Aspe et d’Ossau, qui y forment le gave d’Oloron, à 32 kil. S. O. de Pau ; 9362 hab. Trib. de 1re inst. et de commerce, collège, bibliothèque. Laines, peaux de moutons, jambons ; fabr. de peignes en buis, mouchoirs, bérets ; papeteries ; dépôt de bois de mâture. Anc. évêché. — Cette ville fut ravagée en 732 par les Sarrasins, puis par les Normands ; Centule IV, vicomte de Béarn, la releva vers 1080, et y bâtit les deux églises de Ste-Marie et de Ste-Croix, encore existantes.

OLOT, v. d’Espagne (Catalogne), dans la prov. et à 60 k. N. O, de Girone, au pied des Pyrénées et près de la frontière de France ; 10 000 hab. Cotonnades, bonneterie, soieries, cuirs, chapeaux.

OLTENITZA, village de Valachie, sur le Danube, à 50 kil. S. E. de Bukharest. Les Turcs y battirent les Russes le 4 nov. 1853.

OLTIS, riv. de Gaule, est auj. le Lot.

OLYBRIUS (Anicius), issu de l’illustre famille romaine des Anicius, quitta Rome après le sac de cette ville par Genséric, se réfugia à Constantinople, y épousa Placidie, fille de Valentinien III, et fut envoyé en Occident par l’emp. d’Orient Léon I pour soutenir l’empereur Anthémius contre le rebelle Ricimer ; mais il accepta la pourpre des mains de ce dernier et l’aida à s’emparer de Rome, où Anthémius fut mis à mort, 472. Il ne régna que peu de mois et mourut la même année, de mort naturelle, sans avoir rien fait de remarquable.

OLYMPE, Olympus, célèbre chaîne de montagnes de la Grèce, entre la Thessalie et la Macédoine, formait l’extrémité orientale des monts Cambuniens. Son sommet principal, le mont Olympe proprement dit, auj. le Lacha, avait une hauteur de 2972m. Les anciens y plaçaient la demeure des dieux.

OLYMPE, petite chaîne de montagnes de l’Asie Mineure, dans la Bithynie occidentale, sur les confins de la Phrygie et de la Mysie, n’avait guère que 400m de hauteur. C’est auj, le Kechich-dagh (montagne du Moine). — Il y avait sur les confins de la Bithynie et de la Galatie un autre mont Olympe, où les Gaulois Tolistoboies soutinrent contre les Romains un combat sanglant, en 89 av. J.-C. : c’est auj. Ala-dagh.

OLYMPE (Ste), née en 368, morte en 410, épousa Nébride, préfet de Constantinople, devint veuve après 20 mois de mariage et vécut dans la pratique de toutes les vertus chrétiennes ; on la fête le 17 déc.