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OLYMPIADE, période de 4 années qui s'écoulaient entre deux célébrations des Jeux olympiques. Les anc. Grecs comptaient les années par Olympiades. La 1re commence en 776 av. J.-C., année où les jeux furent reconstitués et où Corœbus fut vainqueur; la dernière, qui fut la 293e va de l'an 392 à l'an 396. Dans ce mode de supputation, on emploie 2 nombres, dont l'un désigne l'olympiade et l'autre l'année de l'olympiade; d'ordinaire on écrit le 1er en chiffres romains, le 2e en chiffres arabes : ainsi Ol. LXXI, 3, veut dire 3e année de la 71e olympiade.

OLYMPIAS, fille de Néoptolème, roi d'Épire, femme de Philippe II de Macédoine et mère d'Alexandre le Grand, fut répudiée vers 336 av. J.-C. pour son caractère acariâtre, se retira en Épire, auprès de son frère Alexandre, roi de ce pays, dirigea de là le bras qui tua Philippe (V. PAUSANIAS), revint en Macédoine après ce meurtre, fit rendre de grands honneurs à la mémoire du meurtrier et réduisit à se pendre Cléopâtre, 2e femme de Philippe. Elle n'eut presque aucune autorité pendant l'absence d'Alexandre, mais elle n'en suscita pas moins toutes sortes de difficultés à Antipater, auquel Alexandre avait confié le gouvernement de la Macédoine. Après la mort de son fils (323), elle se retira de rechef en Épire, où Roxane, veuve d'Alexandre, la vint rejoindre, et prit part, malgré son éloignement, aux guerres civiles des Macédoniens. Rappelée en Macédoine, après la mort d'Antipater, par Polysperchon, qui lui fit confier la tutelle du jeune Alexandre Aigus, fils du conquérant (319), elle fit mourir Eurydice et Phil.-Arrhidée (318), que soutenait Cassandre, et donna ainsi l'exemple de verser le sang de la famille d'Alexandre. Peu après, Cassandre vint la bloquer dans Pydna et la força à se rendre. Il lui avait promis la vie; mais il suscita contre elle les parents de ceux qu'elle avait fait massacrer et elle fut égorgée par eux en 317.

OLYMPIE, lieu de l'Élide, sur la r. dr. de l'Alphée, près et à l'O. de Pise, entre les villages actuels de Miraka et de Drouva, était célèbre par les Jeux olympiques, qu'on y donnait tous les 4 ans en l'honneur de Jupiter olympien; par le superbe temple d'ordre dorique consacré à ce dieu, par le bois sacré qui l'environnait, enfin par le nombre extraordinaire d'œuvres d'art qui décoraient le bois et le temple. La plus remarquable était une statue de Jupiter en or et en ivoire, chef-d'œuvre de Phidias, représentant le dieu assis sur un trône, couronné d'olivier, tenant dans sa main droite une Victoire, et dans la gauche un sceptre surmonté de l'aigle. Les restes du temple de Jupiter Olympien ont été retrouvés en 1829 par la Commission française de Morée, qui en a rapporté à Paris de précieuses sculptures.

OLYMPIODORE, philosophe néo-platonicien, enseignait à Alexandrie au commencement du VIe s. On a de lui un Commentaire sur le 1er Alcibiade, précédé d'une Vie de Platon, publié à Francfort par Creuzer, 1821, et des Commentaires sur le Phédon, le Gorgias, le Philèbe, dont quelques-uns seulement ont été imprimés (de 1816 à 1847), et dont M. Cousin a donné l'analyse dans ses Fragments philosophiques. — Un autre Olympiodore, qui vivait au Ve s., était péripatéticien : on lui attribue un Commentaire sur la météorologie d'Aristote, publié avec trad. lat. par Camozzi, Venise, 1551. On a aussi sous son nom une continuation de l’Hist. des philosophes d'Eunape, qui va jusqu'en 425, publ. avec Eunape par Bekker et Niebuhr, Bonn, 1829.

OLYMPIQUES (Jeux), fêtes célébrées à Olympie en l'honneur de Jupiter, revenaient tous les quatre ans. Ces jeux, les plus magnifiques de la Grèce, avaient été institués ou renouvelés par Hercule; souvent interrompus depuis, ils furent rétablis en 884 av. J.-C. par Iphitus, roi d'Élide, et reçurent une constitution nouvelle en 776 : c'est de cette dernière époque que date l'ère des Olympiades (V. ce mot). Les jeux avaient lieu au solstice d'été et duraient cinq jours. Il y avait cinq exercices différents : le saut, la lutte, la course, le jet du disque et celui du javelot, dont on disputait le prix dans le stade. Plus tard, on y introduisit les courses de chevaux et de chars, le pugilat, le pancrace et des luttes de musique et de poésie. Tant que duraient les jeux, on faisait trêve à toutes les inimitiés. Les vainqueurs étaient récompensés le 5e jour, et recevaient une couronne d'olivier ; ils rentraient en triomphe dans leurs villes par une brèche ouverte exprès pour eux dans la muraille ; leurs noms étaient gravés sur des tables de marbre dans le gymnase d'Olympie. Ces Jeux furent supprimés en 394, par Théodose. — En 1858, le gouvernement grec, sur l'initiative d'un riche citoyen grec du nom de Zappas, décréta le rétablissement de ces jeux, modifies conformément aux besoins modernes : Zappas fit les fonds des prix.

OLYNTHE, Olynthus, v. de la Chalcidique, entre les riv. Olynthus et Amnias, et près du golfe Toronaïque, n'était qu'un misérable village, quand le roi de Macédoine Perdiccas II la donna, vers 433 av J.-C., à des émigrés des colonies athéniennes de la Chalcidique. Elle devint bientôt très-puissante et étendit sa domination sur plus de 30 villes voisines. Elle sut échapper aux Athéniens et aux Spartiates qui la convoitaient, mais fut réduite par Philippe II (père d'Alexandre), et réunie à la Macédoine (348). Démosthène avait inutilement tenté de prévenir ce dénoûment et d'ouvrir les yeux au peuple d'Athènes sur les vues de Philippe relativement à Olynthe, en les engageant, par trois harangues célèbres, dites les Olynthiennes, à secourir les Olynthiens.

OM, riv. de la Sibérie, vient de la steppe de Baraba (Tomsk), coule à l'O., et tombe dans l'Irtich à Omsk, après un cours de 850 kil.

OMAD-EDDYN-ZENGHY. V. ZENGHY.

OMAGH, v. d'Irlande (Ulster), ch.-l, du comté du Tyrone ; 3000 hab. Titre de baronnie. Ruines d'une abbaye et d'un château fort.

OMAN, une des cinq régions de l'Arabie, au S. E., sur le golfe Persique et la mer d'Oman, comprend entre autres États l'imamat de Mascate et a pour ville principale Oman, qui lui donne son nom. Cette ville est située sur la mer d'Oman, à 220 k. N. O. de Mascate. L'intérieur du pays est peu connu.

OMAN (mer d'), Erythræum mare, partie de la mer des Indes qui baigne les côtes de l'Arabie, du Béloutchistan et de l'Indoustan, s'étend entre 54°-59° long. E., et 22°-27° lat. N., et communique par le détroit d'Ormuz avec le golfe Persique.

OMAR I (Abou-Hafsa-Ibn-al-Khattab), 2e calife, était cousin au troisième degré de Mahomet. D'abord persécuteur ardent de l'Islamisme, il l'embrassa en 615 et devint bientôt un de ses principaux apôtres. Il succéda en 634 à Abou-Bekr, et reçut, avec le titre de calife,celui d'émir-al-mouménim (chef des croyants). Soit par lui-même, soit par ses lieutenants, dont les principaux sont Khaled et Amrou, il recula au loin les limites de l'empire arabe, conquit la Syrie, la Perse, l’Égypte, la Mésopotamie, où il bâtit Bassora, et poussa en Afrique jusqu'à Tripoli. Il fut tué en 644, au milieu de ses succès, par un fanatique persan. Il avait 63 ans. Omar détruisit, dit-on, 4000 temples chrétiens et éleva 1400 mosquées. On raconte qu'après la prise d'Alexandrie (641), son lieutenant Amrou lui proposa de conserver la célèbre bibliothèque de cette ville, et qu'il lui donna l'ordre de la brûler, en lui disant que le Coran tenait lieu de tous les livres; mais ce fait a été contesté. C'est lui qui introduisit en Orient l'ère de l'hégire. Omar se faisait remarquer par une austère simplicité, par sa sobriété et sa justice; la sagesse de son administration consolida ses conquêtes. Sa mémoire est en vénération chez les Musulmans Sunnites ou traditionnaires; mais les Chyites ou hétérodoxes l'ont en exécration, le regardant comme un usurpateur. V. ALI. — Omar II, 8e calife ommiade, arrière-petit-fils par sa mère d'Omar I, succéda en 717 à Soliman, son cousin. Ce fut un prince simple, modeste et juste; néanmoins, il déplut aux autres princes om-