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nèse qui en fit sa capitale (V. l’art. suiv.). — Les Français battirent les Impériaux près de Parme en 1734. Parme devint en 1802 le ch.-l. du dép. du Taro. Napoléon I donna à Cambacérès le titre de duc de Parme.

PARME-PLAISANCE-ET-GUASTALLA (Duché de), partie de l’anc. Gaule cispadane et de la Ligurie ; ancien État de l’Italie sept., entre la Lombardie au N. E., la Toscane au S., le Modénais à l’E., le Piémont au N. O. : env. 80 kil. en tout sens ; 510 000 hab. ; ch.-l., Parme. Riv. : la Parma et le Taro. Cuivre, fer, sel, etc. ; blé, maïs, bétail ; fromage estimé dit parmesan, quoique le véritable parmesan se fasse aux environs de Lodi ; magnaneries, soieries. — Cette contrée fut soumise par les Romains vers 184 av. J.-C., avec le reste de la Gaule cisalpine. À la chute de l’empire, elle reconquit pour quelque temps son indépendance, puis tomba au pouvoir des Lombards, auxquels Charlemagne l’enleva pour la donner aux papes. Pendant les guerres des papes et des empereurs, elle s’érigea en république. À la chute des Hohenstaufen, elle se trouvait sous la domination des Correggio (1303) ; déchirée par des dissensions intestines, elle se donna à Jean de Bohême (1330), lequel la vendit aux Rossi ; mais ceux-ci ne purent s’y maintenir, et Martino della Scala en devint maître en 1335. Il la donna comme fief en 1341 à ses oncles les seigneurs de Correggio, qui recouvrèrent ainsi la puissance dont ils avaient été dépouillés. Mais dès 1344 Azzon, l’un d’eux, vendit ses États à Obizzo III d’Este, lequel les revendit en 1346 à Lucchino Visconti, seigneur de Milan. Dans tous ces revirements, Plaisance suivit le sort de Parme. Le Parmesan et le Placentin restèrent ainsi prov. milanaises jusqu’aux guerres des Français en Italie. Au congrès de Mantoue, Jules II, en rendant le duché de Milan aux Sforce, en fit détacher Parme et Plaisance en faveur du St-Siége (1511). François I, en renouvelant la conquête du Milanais en 1515, annexa de nouveau les deux pays au Milanais. La paix de 1530, entre Charles-Quint et Clément VII, les rendit au pape ; mais peu après (1545), Paul III les céda comme fiefs à son fils naturel, Pierre Louis Farnèse : le fils de celui-ci, Octave, qui lui succéda dès 1547, mais ne fut reconnu par Philippe II qu’en 1556, devint le chef de la dynastie des Farnèse (V. FARNÈSE). En 1731, l’héritière de cette maison, Élisabeth Farnèse, femme du roi d’Espagne Philippe V, fit donner le duché à son fils, don Carlos ; mais, ce prince étant devenu en 1735 roi des Deux-Siciles, le double duché fut alors attribué à l’Autriche. Après la guerre de la succession d’Autriche, la paix d’Aix-la-Chapelle (1748) le donna au 2e fils d’Élisabeth Farnèse, l’infant don Philippe. Ferdinand, fils de ce Philippe, régna jusqu’en 1802 à Parme. Après sa mort, ses États furent réunis à la France, et formèrent le dép. du Taro, qui eut pour ch.-l. Parme ; mais en même temps son fils, Louis, fut fait roi d’Étrurie. En 1814, ce pays redevint duché souverain et fut donné, avec le duché de Guastalla, à l’archiduchesse Marie-Louise, épouse de Napoléon, qui y régna jusqu’en 1847. À sa mort, il revint (moins Guastalla) à Charles-Louis, duc de Lucques, issu des ducs de Parme. Ce prince, chassé de ses États en 1849 par une insurrection, abdiqua en faveur de son fils Charles III, qui périt assassiné en 1854. Le fils aîné de ce dernier, Robert, né en 1848, fut alors proclamé duc sous la régence de sa mère, Louise-Marie-Thérèse de Bourbon, fille du duc de Berry, morte en 1864 ; il fut renversé en 1860, et le duché fut annexé au royaume d’Italie, dont il forme auj. une province.

Ducs de Parme et Plaisance.
Pierre L. Farnèse, 1545 Don Carlos de Bourbon, dit Charles I, 1731
Octave, 1547 Don Philippe, 1748
Alexandre, 1586 Ferdinand, 1765
Reinucce I, 1592 Louis I, roi d’Étrurie, 1802
Odoard, 1622 Louis II, 1803-1807
Reinucce II, 1646 Marie-Louise, duch. de Parme, etc., 1814
François, 1694 Charl.-Louis, Ch. II, 1847
Antoine, 1727 Charles III, 1849
Robert I, 1854-1860


PARME (Alexandre FARNÈSE, duc de), général de Philippe II. V. FARNÈSE.

PARME (don Philippe, duc de), 4e fils de Philippe V, roi d’Espagne, né en 1720, m. en 1765. Le traité d’Aix-la-Chapelle, qui termina en 1748 la guerre de la succession d’Autriche, lui donna les duchés de Parme, Plaisance et Guastalla. Son administration, fut paisible et heureuse. Il avait épousé Élisabeth, fille de Louis XV, roi de France. Il eut pour successeur son fils Ferdinand.

[[w:Ferdinand Ier (duc de Parme)|PARME (Ferdinand, infant et duc de)]], fils du préc. et petit-fils de Louis XV par sa mère, né en 1751, fut élevé par Kéralio et Condillac (qui rédigea pour lui son Cours d’études). Il succéda a son père en 1765 et laissa presque tout le pouvoir au marquis de Félino. Il expulsa les Jésuites (1768), eut des démêlés avec la France pendant les guerres d’Italie (1796), et mourut en 1802, au moment d’être dépossédé. Ses États, sous le nom de dép. du Taro, augmentèrent la république française, et son fils, Louis de Parme, reçut en échange la Toscane avec le titre de roi d’Étrurie.

PARMÉNIDE, philosophe grec, de l’école éléatique, né à Élée, dans la Grande-Grèce, vers 535 av. J.-C., selon les uns, en 519 selon d’autres, fut dans sa première jeunesse disciple de Xénophane, exerça les premières magistratures dans sa patrie, donna de sages lois à ses concitoyens, puis se retira des affaires pour se livrer à la méditation. À 65 ans, il fit avec Zénon d’Élée, son disciple, un voyage à Athènes pour y enseigner la philosophie. Il mourut, dans un âge avancé. Parménide professa comme Xénophane la doctrine de l’unité absolue, mais il donna une forme plus rigoureuse à ce système. Distinguant deux ordres de connaissances, celles qui sont fondées sur la raison et celles que donne l’apparence, il prétendit que, selon la raison, il n’existe qu’un être unique, immuable, infini ; que la diversité, le changement, la pluralité sont impossibles ; mais il avouait que, selon l’apparence, il faudrait admettre tout le contraire. En raisonnant d’après les sens, il expliquait tout par deux principes : le ciel ou le chaud, la terre ou le froid. Il avait exposé son système dans un poëme intitulé : De la Nature, dont il reste quelques fragments recueillis par Amédée Peyron, Leips., 1810, par Brandis dans ses Commentationes eleaticæ, Altona, 1813, et par Karsten dans ses Philos. græcæ reliquiæ, Amst., 1835. Platon a donné le nom de Parménide à un dialogue où il met ce philosophe en scène. Proclus nous a laissé un Commentaire du Parménide.

PARMÉNION, général de Philippe et d’Alexandre, contribua au gain des batailles du Granique et d’Issus, conquit Damas et la Syrie, et fut d’avis qu’Alexandre, après ces succès, acceptât les brillantes propositions de Darius, qui offrait au roi de Macédoine la main d’une de ses filles et l’Asie jusqu’à l’Euphrate : « J’accepterais, disait Parménion, si j’étais Alexandre. — Et moi aussi, répondit Alexandre, si j’étais Parménion. » Après la bataille d’Arbelles, Parménion fut nommé gouverneur de la Médie ; mais bientôt Alexandre, jaloux de son pouvoir, feignit de le croire traître et le fit mettre à mort, après avoir déjà livré au supplice son fils Philotas, impliqué dans la conspiration de Dymnus (329).

PARMENTIER (Augustin, baron), agronome, né en 1737 à Montdidier, m. en 1813, fut d’abord pharmacien à l’armée de Hanovre. Fait prisonnier et réduit pendant sa captivité à se nourrir de pommes de terre, il reconnut tous les avantages de ce légume, introduit en Europe dès le XVe siècle, mais repoussé en France par d’injustes préventions, et il finit par triompher du préjugé. Pharmacien en chef de l’hôtel des Invalides, puis inspecteur général du service de santé, il réorganisa le service pharmaceutique des armées. Il perfectionna la boulangerie, fit adopter la mouture économique, qui donne un seizième de farine en sus, et décida le gouvernement à créer une école