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de boulangerie. Il fit le premier du sirop de raisin. Il fut élu membre de l’Institut en 1796. On lui doit un grand nombre d’ouvrages utiles : Examen chimique de la pomme de terre ; le Parfait boulanger, traité complet de la fabrication et de commerce du pain ; Méthode facile de conserver les grains et les farines ; Économie rurale et domestique ; Code pharmaceutique ; l’Art de faire les eaux-de-vie et vinaigres.

PARMESAN (MAZZUOLI, dit le). V. MAZZUOLI.

PARNASSE, Parnassus, auj. Liakoura, montagne de Phocide, au N. O. de l’Hélicon, entre Amphisse et Trachine, était très-haute (2460m) : de sa cime on voyait Corinthe. Delphes occupait la pente S. O. de la montagne. La Fable faisait du Parnasse la résidence d’Apollon et des Muses ; c’est là qu’on plaçait la fontaine Castalie. — On étend quelquefois ïe nom de Parnasse à toute la chaîne qui, partant de l’Œta, se dirige du N. O. au S. E., et se termine près d’Anticyra sur le golfe de Corinthe. — Les orages sont fréquents sur le Parnasse : l’histoire a conservé le souvenir de deux terribles ouragans qui détruisirent une partie de l’armée de Xerxès et de celle des Gaulois.

PARNELL (Thomas), poëte irlandais, né à Dublin en 1679, m. en 1717, reçut les ordres et posséda plusieurs bénéfices dans l’église anglicane. Il était lié avec Pope et d’autres grands écrivains de l’Angleterre. On a de lui : l’Ermite, poëme facile et élégant, son chef-d’œuvre ; le Conte des Fées ; une Églogue sur la santé ; Hésiode ou la Naissance de la femme ; une Vie d’Homère, en tête de la traduction de l’Iliade de Pope, et quelques opuscules en prose. Pope a donné un choix de ses poésies, 1726.

PARNÈS, auj. Ozas, mont. de Grèce, sur la frontière de l’Attique et de la Béotie, continuait le Cithéron, et se prolongeait à l’E. jusqu’à Rhamnonte, sur la mer d’Eubée. Son principal sommet a 1413m.

PARNY (Évariste DESFORGES, chevalier de), poëte français, né en 1753 à l’île Bourbon (Réunion), m. en 1814. Il se destina d’abord à l’Église et voulut même se faire trappiste ; mais cette ferveur se dissipa bientôt. Il embrassa l’état militaire, devint capitaine de dragons, et accompagna comme aide de camp le gouverneur général des Indes à Pondichéry ; mais il quitta le service dès 1786 et se retira à Feuillancourt près de Marly. Dans un voyage à l’île Bourbon en 1773, il s’était épris d’une jeune créole, Esther de Baïf, qui lui inspira ses premiers chants : il la célébra sous le nom d’Éléonore. Ruiné par la Révolution, qu’il avait cependant accueillie, il obtint un modeste emploi dans les bureaux de l’Instruction publique (1795), puis dans ceux des Droits réunis. En 1813 Napoléon lui assura une pension de 3000 fr. ; mais il en jouit bien peu de temps. Il avait été admis à l’Institut dès 1803. On a de lui : 1° des Élégies, dont le 1er recueil parut en 1778 ; 2° des Lettres mêlées de vers, 3° des Chansons madécasses, 4° les Fleurs, 5° Jamsel, 6° la Journée champêtre, 7° Isnel et Asléga, 8° les Scandinaves, 9° Goddam, 10° les Voyages de Céline, 11° des Poésies mêlées, et plusieurs poëmes anti-religieux, condamnés par tous les amis de la morale et de la religion. Parny a surtout réussi dans les genres élégiaque et érotique : ses vers, pleins de naturel, de grâce, d’élégance et de sentiment, lui ont mérité d’être surnommé le Tibulle français. Ses Œuvres complètes ont été réunies en 1824 à Bruxelles ; Tissot a publié en 1826 ses Œuvres inédites. Ses Œuvres choisies ont été publ. en 1827 par Boissonade, en 1831 par Bérenger, en 1861 par M. Pons.

PAROPAMISE (mont), Paropamisus, dit aussi par les Grecs le Caucase des Indes, auj. l’Indou-Koh, haute chaîne de montagnes qui séparait l’Inde de la Bactriane. V. HINDOU-KOH. — On a étendu ce nom à une région de l’Asie anc. qui était couverte par ces montagnes, et qui s’étendait entre la Bactriane au N., l’Inde à l’E., l’Asie et la Drangiane à l’O. et l’Arachosie au S. ; elle n’avait que peu de villes : Ortospane et plus tard Alexandrie-la-Paropamisienne en étaient les principales. C’est auj. le Kaboul et le Kandahar.

PAROS, île de l’Archipel, une des Cyclades, à l’O. de Naxos, vis-à-vis d’Oliaros, par 47° 3′ lat. N., 22° 51′ long. E. ; elle a 19 kil. sur 15,64 k. de tour et env. 3000 hab. Sa ville principale, nommée aussi Paros (auj. Parikia), donna le jour au poëte Archiloque. Son marbre était célèbre, surtout celui du mont Marpesse, au S. de l’île. — D’abord occupée par les Phéniciens, puis peuplée par des Crétois et par des Arcadiens, Paros était soumise aux Naxiens lorsque Darius la soumit. Inutilement assiégée par Miltiade, elle fut forcée après la bataille de Salamine de reconnaître la suprématie d’Athènes. Après avoir appartenu successivement aux Macédoniens, aux Lagides, à Mithridate, elle fut incorporée par Pompée à la république romaine, 74 av. J.-C., et fit ensuite partie de l’Empire grec. Comprise après la 4e croisade dans le duché de l’Archipel, elle appartint tour à tour aux Sanudo, aux Sommerive, aux Venieri. Au XVIe s., elle fut soumise aux Turcs-Ottomans par Barberousse, amiral de Soliman. Elle se souleva contre les Turcs en 1821, et fut comprise à la paix dans le royaume de Grèce : elle dépend de l’Éparchie de Naxos.

PAROS (MARBRES DE), dits aussi MARBRES d’ARUNDEL ou d’OXFORD, suite de tables chronologiques dressées par ordre du gouvernement d’Athènes et gravées sur des marbres, contenaient les principaux évènements de la Grèce dans un espace de 1319 ans, depuis l’avénement de Cécrops jusqu’à l’archontat de Diognète (1582-263 av. J.-C.). La fin de ce précieux monument manque à partir de l’an 354. Trouvés au commencement du XVIIe s., dans l’île de Paros par un agent du savant Peiresc, ces marbres furent cédés en 1627 par Peiresc au comte d’Arundel, et furent depuis déposés dans la bibliothèque d’Oxford. Ils ont été publiés et traduits en latin par Prideaux (1676), reproduits par Lenglet-Dufresnoy dans ses Tablettes chronologiques, et réimprimés, avec commentaires, dans les Fragm. historic. græc., de Didot, 1848.

PAROY (J. Ph. Guy LEGENTIL, marquis de), né en 1750, m. en 1822, avait été colonel avant la Révolution. Il cultiva avec quelque succès la peinture et la gravure et inventa le procédé de stéréotypage, que l’on emploie encore aujourd’hui (le moulage au plâtre) et qu’il a décrit dans son Précis sur la stéréotypie, 1822. On lui doit aussi un vernis à faïence mêlé de poudre d’or qui produit un bel effet.

PARPAILLOTS, nom donné aux Calvinistes au XVIIe siècle, vient, dit-on, d’un certain Jean Perrin, seigneur de Parpaille, magistrat protestant d’Avignon, qui fut décapité en 1602 à cause de sa religion.

PARQUES (les), divinités des Enfers chargées de filer la vie des hommes, étaient au nombre de trois, Clotho, Lachésis, Atropos : Clotho préside à la naissance et tient le fuseau, Lachésis le tourne et file, Atropos coupe le fil. C’est ce qu’exprime ce vers latin :

Clotho colum retinet, Lachésis net, et Atropos occat.

On faisait naître les Parques de l’Érèbe et de la Nuit, ou de Jupiter et de Thémis, et on les disait sœurs des Furies ; on les figurait sous les traits de vieilles femmes tristes et laides. — V. NORNES.

PARR (Catherine), 6e femme de Henri VIII, née en 1509, était veuve du baron Latimer lorsqu’elle épousa le roi, en 1543. Zélée luthérienne, elle courut risque de la vie pour avoir défendu ses opinions auprès du monarque, qui n’admettait de théologie orthodoxe que la sienne, et il lui fallut toute son adresse pour lui donner le change. Trente-quatre jours après la mort de Henri (1547), elle se remaria avec l’amiral Thomas Seymour. Elle mourut l’année suivante.

PARR (Thomas), centenaire du comté de Shrop, se remaria à 120 ans, et vécut 152 ans (1482-1634).

PARRHASIUS, célèbre peintre grec, rival de Zeuxis, né à Éphèse vers 420 av. J.-C., composa, entre autres chefs-d’œuvre, un tableau allégorique représentant le Peuple d’Athènes et Méléagre et Atalante que Tibère paya plus de 600 000 sesterces. On l’accusait de sacrifier l’expression morale à l’illusion matérielle.