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degré la correction, l'élégance, la finesse, l'art de vaincre les difficultés de style; sa poésie est rimée. Ses œuvres complètes ont été publiées par Bowles, Londres, 1807, 10 v. in-8., par T. Roscoe, 1846, et par Carrhuthers, 1860. Laporte en a donné une traduction en prose, Paris, 1779; Duresnel a traduit en vers assez faibles l’Essai sur sa critique et l’Essai sur l'homme; ce dernier ouvrage a été mis en vers avec beaucoup plus de succès par Fontanes et par Delille. La Boucle de cheveux a été trad. en vers par Marmontel; la Forêt de Windsor par Boisjolin; l’Épître d'Héloïse a été imitée heureusement par Colardeau.

POPERINGHE, v. de Belgique (Flandre occ.), à 11 k. O. d'Ypres; 11 000 h. Fabriq. de draps, filatures, blanchisseries de fil, tanneries; grains, houblon.

POPES, ministres du culte. V. ce mot dans notre Dictionn. univ. des Sciences.

POPHAM (sir HOME RIGGS), amiral anglais, né en 1762 à Gibraltar, d'une famille irlandaise, m. en 1820, avait commencé par être matelot. Devenu en 1800 commandant des forces maritimes dans l'Inde, il enleva aux Hollandais leur colonie du Cap (1804). Il surprit en 1809 la flotte danoise, puis appuya les opérations des Anglais dans la péninsule hispanique, fut nommé contre-amiral en 1814, commanda en 1819 la station des Indes occid., et tenta en vain d'accommoder Christophe et Boyer, qui se disputaient le pouvoir à St-Domingue. La marine lui doit le perfectionnement du système télégraphique. Il a publié les Règlements à observer sur les vaisseaux, 1805.

POPILIUS LÉNAS (C.), sénateur romain, consul l'an 172 av. J.-C., fut député en 170 par le Sénat vers Antiochus Épiphane, roi de Syrie, pour lui défendre d'attaquer Ptolémée VI, roi d’Égypte, allié du peuple romain. Le monarque syrien voulut éluder par des délais la demande des Romains; mais Popilius, s'apercevant de son dessein, traça avec sa baguette un cercle autour de la personne du roi et lui défendit d'en sortir avant d'avoir donné une réponse décisive. Cette action hardie intimida Antiochus, qui obtempéra aussitôt aux ordres du Sénat. — Un autre Popilius Lænas, tribun militaire, tua Cicéron, et apporta sa tête à Antoine, 43 av. J.-C.

POPMA (Ausone de), jurisconsulte et philologue, né vers 1563 à Alst dans la Frise, m. en 1613, a laissé entre autres travaux estimables : Terentii Varronis fragmenta, Franeker, 1589 (fragments qu'il avait lui-même découverts); De Differentiis verborum, 1635, espèce de dictionnaire des synonymes; De Usu antiquarum locutionum, 1608; De Ordine et usu judiciorum, 1617; Fragmenta veterum historicorum latinorum, 1620. — On doit à Tite de Popma, son frère, des corrections sur les Épîtres de Cicéron, des Notes sur Asconius Pedianus, etc.

POPOCATÉPETL, montagne volcanique du Mexique (la Puebla), à l'O. de Cholula, par 100° 53' long. O., 18° 59' lat. N., a 5400m de hauteur.

POPPÉE, Poppæa, femme romaine célèbre par sa beauté et par son ambition, épousa successivement Rufus Crispinus, préfet des cohortes prétoriennes, Othon, alors favori de Néron et depuis empereur, enfin Néron, dont elle avait d'abord été la maîtresse. Elle eut grande part à la mort d'Agrippine, dont elle redoutait l'influence, et plus encore à celle d'Octavie, 1re femme de Néron, qu'elle avait déjà fait répudier. Ayant un jour osé railler Néron, elle reçut du brutal tyran un coup de pied dans le ventre pendant qu'elle était enceinte, et elle en mourut peu de jours après (65).

POPRAD ou POPPART, riv. des États autrichiens, naît sur les frontières de la Galicie et de la Hongrie, dans les monts Carpathes, sépare les comitats de Liptau et de Zips, arrose ce dernier et celui de Sarosch, entre en Galicie et tombe dans le Dunajetz, à 5 k. N. de Stary-Sandec, après un cours de 150 k.

POPULONIA OU POPULONIUM. V. PIOMBINO.

PORATAS, nom ancien du Pruth.

PORBUS (Franç.), dit l’Ancien, peintre flamand, membre de l'Académie d'Anvers, né en 1540 à Bruges, mort en 1580, était fils de Pierre Porbus, de Gouda, peintre estimé lui-même. Il réussissait également dans le portrait, dans l'histoire et dans la peinture des animaux. On estime surtout sa Descente du S. Esprit, à Courtray. — Franç. P., le Jeune, son fils, né à Anvers en 1570, m. à Paris en 1622, le surpassa et vint s'établir en France, où il travailla pour la cour. Son S. François en extase recevant les stigmates, son Christ en croix entre deux larrons, ses deux portraits de Henri IV sont au Louvre.

PORCHERON (dom Placide), bénédictin et bibliothécaire de l'abbaye de St-Germain des Prés, né à Châteauroux en 1652, m. à Paris en 1694. On a de lui les Maximes pour l'éducation d'un jeune seigneur, avec une traduction des Instructions sur l'art de régner de l'empereur Basile, et la 1re édition de la Géographie de l'Anonyme de Ravenne, Paris, 1688. Il eut part à la belle édition des Œuvres de S. Hilaire de Coustant.

PORCHERONS (les), hameau et pré situés à un peu plus d'un demi-kilomètre N. O. de l'anc. Paris, étaient à la mode au commencement du XVIIIe s. comme rendez-vous de plaisir et de duels. L'emplacement des Porcherons, auj. compris dans Paris, était vers le coin des rues actuelles de Clichy et St-Lazare.

PORCIA, fille de Caton d'Utique, épousa M. Junius Brutus, et se donna la mort après avoir perdu son époux, qui s'était tué après sa défaite à Philippes, 42 av. J.-C. Privée de toute arme par ses parents, elle avala, dit-on, des charbons ardents.

PORCIEN (le), petit pays de la Champagne, au N., avait pour ch.-l. Château-Porcien. Il est auj. compris dans l'arr. de Réthel (Ardennes). .

PORDAGE (Jean), mystique anglais, né vers 1625, mort en 1698 à Londres, était médecin. Il tenta de rédiger en système les idées de Bœhme, et composa dans ce but la Métaphysique divine et la Théologie mystique, 1698. Il prétendit avoir des révélations et eut des disciples qui se dirent inspirés.

PORDENONE, v. de Vénétie, dans le Frioul, sur le Roncello, à 50 kil. S. S. O. d'Udine; 5000 hab. Patrie du peintre Pordenone.

PORDENONE (J. A. LICINO REGULO, dit), peintre, un des chefs de l'école vénitienne, né en 1484 au bourg de Pordenone, mort en 1540, fut le rival du Titien, dont il se fit l'ennemi. Il se distingue par une conception vigoureuse, pleine à la fois de hardiesse, de variété et de facilité, et par une belle couleur. Il excella surtout dans la fresque, et orna beaucoup de villes et de châteaux des anc. États vénitiens : on cite surtout deux chapelles qu'il a décorées à Vicence. Parmi ses tableaux, les plus célèbres sont S. Laurent Giustiniani environné de plusieurs autres saints, un Mariage de Ste Catherine, un S. Augustin. — Jules Pordenone, le Jeune, son neveu, né à Venise en 1500, m. à Augsbourg en 1561, réussissait aussi dans la peinture à fresque. Il a peint à Venise et dans plusieurs autres villes d'Italie, surtout à Rome, ce qui le fit surnommer le Romain.

PORÉE (le P.), jésuite, né en 1675, à Vendes (près de Caen), mort en 1741, réussit dans l'enseignement et dans la prédication. Appelé en 1708 à professer la rhétorique au collége Louis le Grand, il compta parmi ses élèves le jeune Arouet (Voltaire), qui conserva toujours pour lui du respect et de la reconnaissance. Il avait beaucoup de goût et d'élégance et écrivait le latin avec une extrême facilité, mais il abusait de l'antithèse. Il a composé en latin 6 tragédies, qui sont loin d'être sans mérite : Brutus, le Martyre de Ste Herménegilde, la Mort de l'empereur Maurice, Sennachérib, Seby-Mirza, le Martyre de S. Agapet; quelques comédies de mœurs, en prose latine, précédées de prologues en vers français qui en expliquent le sujet, et parmi lesquelles on remarque le Misoponus (l'ennemi du travail) et le Philédon (l'ami du plaisir), qui furent jouées souvent dans les colléges de l'ordre; enfin des harangues latines.