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M. Alleaume a écrit la Vie du P. Porée, ainsi que celle de son frère, qui avait été secrétaire de Fénelon.

PORENTRUY, Bruntrut ou Prundrut en allemand, v. de Suisse (Berne), sur une éminence, à 58 k. N. O. de Berne, près de la frontière de France ; 3000 hab. Anc. résidence du prince-évêque de Bâle; collége célèbre, naguère aux Jésuites ; école normale. On y remarque l'église St-Étienne, la tour de Refuge, la tour du Coq, où sont les archives, et le château épiscopal. Montres, tanneries renommées, quelques antiquités. — Bâtie, selon quelques-uns, au lieu qu'occupait l’Amagetobria de César, cette ville fut brûlée par les Alemani sous Constantin et saccagée par Attila, mais relevée par Charlemagne. Elle passa, après plusieurs vicissitudes, aux comtes de Montbéliard (1236), et fut vendue par ceux-ci aux évêques de Bâle en 1271. L'empereur Rodolphe s'en rendit maître en 1283, mais il la laissa aux évêques. Elle s'unit en 1501 aux cantons suisses contre l'Autriche. Depuis, elle fut souvent ravagée par la guerre (surtout pendant la Guerre de Trente ans), par les incendies, les épidémies, et déchirée par des querelles entre les évêques et les bourgeois. En 1793, elle fut prise par les Français et devint le ch.-l. du dép. du Mont-Terrible; après la suppression de ce dép., elle fut l'un des ch.-l. d'arr. du dép. du Ht-Rhin. Les traités de 1815 la donnèrent au canton de Berne ; en 1830, il y éclata un mouvement qui avait pour but de la réunir à la France, mais il fut réprimé.

PORLIER (J. DIAZ), dit el Marquesito, né en 1757 à Carthagène dans l'Amérique du Sud, fit en Espagne, en 1809, la guerre de partisan contre les Français, et devint capitaine général des Asturies. Voulant, après le retour de Ferdinand VII, rétablir la constitution des Cortès de 1812, il ourdit un complot dans ce but, s'empara de la Corogne et du Ferrol, organisa une junte provinciale en Galice, et marcha sur Santiago ; mais il fut livré par des traîtres, condamné à mort et aussitôt fusillé (oct. 1815).

PORNIC, ch.-l. de cant., à 21 kil. S. S. O. de Paimbœuf (Loire-Inf.), sur la baie de Bourgneuf ; 1608 hab. Petit port ; pêche de sardines, armements pour la pêche de la morue. Bains de mer et de sable ; eaux ferrugineuses.

POROS, Sphæria, île du roy. de Grèce, dans l'Archipel, sur la côte E. de la Morée, dont elle n'est séparée que par un étroit canal, est unie par un banc de sable à l'île de Calaurie ; elle a 9 kil. de tour, et 5000 hab. Elle contient une petite ville de même nom, avec port militaire.

PORPHYRE, philosophe néoplatonicien (dont le véritable nom était Malk ou Malchus, qui en syrien veut dire roi, et que l'on a grécisé par celui de porphyrius), naquit l'an 233 de J.-C. à Tyr ou à Batane, colonie tyrienne voisine de Tyr, étudia l'éloquence à Athènes sous le célèbre Longin, et la philosophie à Rome sous Plotin, dont il devint le disciple assidu à partir de 263. Il cultiva avec succès toutes les sciences connues de son temps, et se distingua en même temps par le talent d'écrire. Après la mort de son maître, il enseigna la philosophie et l'éloquence à Rome, et mourut dans cette ville en 304. Comme Plotin, son maître. Porphyre admettait une sorte de Trinité (V. PLOTIN), et enseignait une philosophie toute mystique, s'efforçant d'unir l'homme à Dieu par l'extase : il prétendait même avoir été une fois honoré de la vue de Dieu. On doit à Porphyre la révision et la publication des Ennéades de Plotin ; il composa en outre un grand nombre d'ouvrages originaux qui sont perdus pour la plupart, entre autres un fameux traité contre les Chrétiens, qui fut réfuté par plusieurs Pères de l’Église, et que Théodose II fit brûler. Les principaux ouvrages de Porphyre qui nous sont parvenus sont : une Vie de Plotin, en tête des éditions de Plotin, trad. car Lévesque de Burigny ; une Vie de Pythagore, fragment d'une Hist. philosophique en 4 livres (cette Vie a été éditée par Holstenius, Rome, 1630, et par Kiessling, Leips., 1813); un traité de l’Abstinence des viandes (édité à Rome, 1630, et à Utrecht, 1767, par Rœhr ; trad. en français par Lévesque de Burigny, 1747); une Lettre à Anébon, prêtre égyptien, sur les dieux et les démons (dans le Pœmander de Venise, 1483, et à Oxford, 1678); une Introduction aux catégories d'Aristote (Paris, 1546, grec-latin), ouvrage qui, en conservant le souvenir des diverses opinions des anciens sur la nature des universaux, a donné naissance pendant le moyen âge à la célèbre dispute des Réalistes et des Nominaux (il a été trad. par M. Barthélémy St-Hilaire dans sa Logique d'Aristote); les Principes des Intelligibles (Aphormæ), abrégé de la doctrine néoplatonicienne, publ. par Holstenius, Rome, 1630, réédité par Fréd. Creuzer en tête du Plotin de la collection Didot, et trad., avec plusieurs autres morceaux de Porphyre, par M. E. Lévêque (dans le Plotin de M. Bouillet); des fragments de la Philosophie des oracles, rassemblés par G. Wolf, Berlin, 1856 ; l’Antre des Nymphes, et les Questions homériques (Venise, 1521), commentaire ingénieux de quelques passages du poëte grec ; une Lettre à Marcella, son épouse, retrouvée et publiée en 1816 par A. Mai à Milan. Il n'existe aucune édition complète de Porphyre. Sa Vie a été écrite par Eunape, et de nos jours par V. Parisot (De Porphyrio, 1845).

PORPHYRION (POMPONIUS), commentateur d'Horace. Son commentaire est joint aux éditions d'Acron.

PORPHYRIUS. V. OPTATIEN.

PORPHYROGÉNÈTE, c.-à-d. né dans la pourpre, nom que l'on donnait aux enfants des empereurs de Constantinople, soit parce qu'on les recevait dans un drap de pourpre au moment de leur naissance, soit parce que les impératrices faisaient leurs couches dans un appartement tendu de pourpre. On connaît surtout sous ce nom l'empereur Constantin VII.

PORPORA (Nicolas), compositeur, né à Naples en 1685, m. en 1767, fut l'élève chéri de Scarlatti. Il fit représenter à Vienne Ariane, son 1er opéra ; fut appelé à Dresde pour y diriger la chapelle électorale et le théâtre, alla aussi à Londres, mais s'y vit préférer Hændel, et revint en Italie. Il a beaucoup travaillé : à 36 ans, il avait déjà composé 50 opéras. La plupart sont oubliés aujourd'hui ; néanmoins, Porpora fit faire à l'art musical des progrès incontestables et mérita d'être surnommé le Patriarche de l'harmonie. Il forma plusieurs des grands chanteurs de l'époque, Farinelli, Caffarelli, etc.

PORQUEROLLES, la plus occid. des îles d'Hyères, a 16 k. de tour et 300 h. et est défendue par deux forts.

PORRHOËT, anc. comté de Bretagne (Morbihan), avait Josselin pour capitale.

PORSENA ou PORSENNA, lars ou roi de Clusium en Étrurie, fit la guerre à Rome en 508, sous prétexte de rétablir Tarquin, battit les Romains sur les bords du Tibre et même, selon la tradition la plus vraisemblable, s'empara de Rome, mais sans rendre la couronne au prince exilé. Il marcha ensuite contre les Latins, mais fut vaincu près d'Aricie, et ne tarda point à voir Rome lui échapper. Toutefois, il garda une portion du territoire romain. — Selon l'opinion vulgaire, Rome n'aurait pas été prise par Porsenna : après les actes héroïques d'Horatius Coclès, de Mutius Scévola, de Clélie, il aurait de lui-même renoncé au siége.

PORSON (Rich.), helléniste anglais, né en 1759 à East-Ruston (Norfolk), m. en 1808, professa le grec au collége de la Trinité à Cambridge depuis 1792 jusqu'à sa mort. Il a donné des ouvrages qui le placent au premier rang comme critique, entre autres des éditions d'Eschyle, Glascow, 1195, et Londres, 1797 ; de plusieurs pièces d'Euripide (Hécube, Oreste, les Phéniciennes, Médée), Londres, 1797-1801; des Notes sur Aristophane, sur l’Anabase de Xénophon, sur Suidas, Hésychius, etc., 1790 ; enfin une édition du Lexique de Photius, posthume, 1822.

PORTA (la), ch.-l. de c. (Corse), à 33 k. S. O. de Bastia ; 285 h. Patrie du maréchal Sébastiani.