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(tous trois à Gênes), les groupes de Milon de Crotone et d’Alexandre et Diogène (au Louvre), celui d’Andromède (à Versailles), les bas-reliefs de l’Assomption et de la Peste de Milan, à Marseille, ainsi que la Halle au poisson, qu'il construisit pour cette dernière ville et qui porte son nom. Comme architecte, Puget a le sentiment du grandiose; comme peintre, il compose sagement et plusieurs de ses tableaux offrent des beautés de premier ordre; mais c'est surtout comme sculpteur qu'il excelle; il a du feu, de la vigueur et de l'élévation; il rend admirablement le pathétique; mais il sacrifie quelquefois l'élégance à la force. Ses admirateurs l'ont surnommé le Michel-Ange français. Marseille lui a élevé Une colonne surmontée dé son buste. Une des salles de sculpture du Louvre a reçu le nom de Salle Puget. — Étude sur P. par L. Lagrange.

PUGET-THÉNIERS, ch.-l. d'arr. du dép. des Alpes-Maritimes, sur la r. g. du Var, à 35 kil. N. O. de Nice; 1304 hab. Draperies.

PUISAYE, petit pays de l'anc. France, sur la r. dr. de la Loire, faisait partie du Gâtinais Orléanais, au S. Villes: St-Fargeau, Bléneau, Bonny, St-Amand.

PUISAYE (Joseph, comte de), général royaliste, né en 1755 à Mortagne, m. en 1827, était en 1789 officier dans les Cent-Suisses. Il siégea à l'Assemblée Constituante, y défendit les idées nouvelles, et devint en 1791 maréchal de camp; mais en 1793 il prit parti contre la Convention, et se mit à la tête de l'armée départementale de l'Eure. Vaincu à Pacy, il se réfugia en Bretagne, y réorganisa la chouannerie, puis alla en Angleterre pour préparer l'expédition de Quiberon; mais, ayant échoué devant l'habileté de Hoche, il donna sa démission : le parti royaliste l'accusa de trahison. Le comte de Puisaye obtint des ministres anglais un établissement au Canada, et finit par se faire naturaliser Anglais. Il a publié des Mémoires justificatifs, Londres. 1803.

PUISEAUX, ch.-l. de c. (Loiret), à 17 kil. E. N. E. de Pithiviers; 1959 h. Vins, miel, cire, safran.

PUISET (le), vge du dép. d'Eure-et-Loir, à 45 kil. S. E. de Chartres, et près de Janville; 600 hab. Jadis ch.-l. de sirerie. Célèbre château fort, dont la prise coûta trois années de guerre à Louis VI.

PUISSANT (Louis), né en 1769 en Champagne, de pauvres cultivateurs, m. en 1843, fut placé fort jeune chez un arpenteur, sentit le besoin d'étudier la géométrie pour comprendre son art, et fit dans cette étude de rapides progrès; fut nommé ingénieur-géographe à l'armée des Pyrénées-Orientales, quitta le service avec le grade de lieutenant-colonel d'état-major, professa les mathématiques à l'École centrale de Lot-et-Garonne, à l'École militaire de Fontainebleau, à l'École de l'état-major, et fut admis en 1828 à l'Académie des sciences. Il prouva en 1836 qu'il y avait eu erreur dans la mesure de la partie du méridien qui s'étend de Montjouy à Formentera, et qu'il fallait ajouter 68 toises à la mesure, et par suite changer la longueur attribuée au méridien. Outre un Cours de Mathématiques, on a de lui des Traités de Géodésie, 1805, de Topographie, 1807, de Trigonométrie, 1809; et la Description géométrique de la France.

PUJOL (ABEL de), peintre, né en 1785, m. en 1861, fut élève de David, remporta en 1811 le grand prix de peinture, exposa en 1817 S. Étienne prêchant l'Évangile (pour l'église St-Étienne), en 1819 la Vierge au Tombeau, peignit pour le musée de Versailles Achille de Harlay devant les Ligueurs et la Clémence de César, et décora de ses peintures le plafond du grand escalier du Louvre ainsi que la galerie de Diane à Fontainebleau. Il réussit surtout dans la peinture à fresque et dans la grisaille : c'est de lui que sont les belles grisailles de la Bourse de Paris. Il fut admis en 1835 à l'Académie des beaux-arts.

PUJOLS, ch.-l. de c. (Gironde), à 24 kil. S. E. de Libourne; 803 hab. Ruines d'un château féodal, qui appartenait aux Duras. Près de là, curieux dolmen.

PULASKI ou PULAWSKI (Joseph), patriote polonais, né en 1705, fut d'abord avocat, et gagna par ses talents une fortune considérable. Il prit une part très-active aux efforts du parti qui voulait renverser Stanislas Poniatowski, vendu à la Russie, et fut le premier auteur de la Confédération de Bar (1768). Nommé maréchal régimentaire de la Confédération (c.-à-d. chef des troupes), il soutint contre les Russes et le parti de Stanislas, mais sans succès, une lutte désespérée, et se vit forcé à se réfugier en Moldavie. Il se préparait à renouveler la guerre lorsqu'il fut arrêté par le séraskier tartare et incarcéré à Constantinople. Il mourut en prison. — Son fils, Casimir P., 1748-78, s'efforça, comme lui, d'affranchir la Pologne, prit part à la conjuration qui avait pour but l'enlèvement de Stanislas, pénétra dans Cracovie, qu'il disputa plusieurs jours aux Russes, puis se fortifia dans le monastère de Czenstochau, où il se défendit longtemps (1771). Lorsque le parti patriote eut été définitivement vaincu, il se réfugia en France, puis alla prendre du service dans la guerre d'Amérique et fut tué en 1778, au siége de Savannah.

PULAWY, v. de la Pologne russe, sur la Vistule, à 42 kil. N. O. de Lublin; 3000 hab. Beau château qui fut longtemps la résidence du prince Czartoryiski : on y remarquait une bibliothèque de 60 000 vol. et le temple de Sibylle, renfermant les plus rares antiquités de la nation polonaise; les Russes ont saccagé ce château en 1831. Un institut agricole et polytechnique y a été créé en 1861.

PULCHERIE (Ste), Ælia Pulcheria, impératrice d'Orient, fille d'Arcadius, née en 399, m. en 453. Proclamée augusta en 414, elle exerça un heureux ascendant sur son jeune frère l'empereur Théodose II : c'est par son conseil qu'il épousa Athénaïs. Ses mérites ne purent cependant la mettre à l'abri de l'envie : elle fut un instant disgraciée en 447, mais elle recouvra bientôt son crédit. A la mort de Théodose, en 450, elle monta sur le trône sans opposition. Elle donna alors sa main au général Marcien, pour avoir en lui un appui; mais, comme elle avait fait vœu de virginité, elle fit promettre à son époux de respecter ce vœu; ce à quoi il consentit. Cette pieuse princesse se livrait dans le palais à tous les exercices du cloître. L'église grecque l'hon. le 15 ou le 17 septembre. Pulchérie est l'héroïne d'une pièce de Corneille.

PULCI (L.), poëte, né à Florence en 1432, m. vers 1487, était chanoine de Florence; il jouit de la faveur de Laurent de Médicis et de l'amitié de Politien. Il est auteur d'un poëme héroï-comique intitulé : Morgante maggiore, mélange bizarre de sérieux et de comique, où il tourne en ridicule les romans de chevalerie : c'est le 1er exemple du genre qu'on a depuis nommé le bernesque, parce que Berni y excella. — Les meilleures éditions de ce poëme sont : celles de Venise, 1494; de Naples (Florence), 1732; de Paris, 1768. On en estime le style pour sa pureté : c'est une des sources les plus précieuses de l'ancienne langue toscane. On a aussi de Pulci un recueil d’Odes et de Sonnets, où l'on trouve une grande licence.

PULLNA, v. de Bohême (cercle de Saatz), près de Brux. Sources minérales alcalines renommées, dont les eaux sont exportées en grande quantité.

PULTAVA. V. POLTOVA.

PULTUSK, v. de Russie (Pologne), à 160 k. N. E. de Plock; 2200 hab. Anc. résid. des évêques de Plock. Victoire de Charles XII sur les Saxons, 1703; des Français sur les Russes, 1807.

PUNDJAB. V. PENDJAB.

PUNIQUES (Guerres), nom commun à trois guerres célèbres qui eurent lieu entre les Carthaginois (Pœni) et les Romains. La 1re commença en 264 av. J.-C., et dura 23 ans. Elle eut lieu à la suite des démêlés de Hiéron, tyran de Syracuse, avec les Mamertins, qui, après avoir envahi Messine, avaient appelé les Romains à leur secours; les Carthaginois prirent parti pour les Syracusains. Amilcar, du côté des Carthaginois, App. Claudius Caudex, Valerius Maximus, Duillius, Attilius Calatinus, Regulus, Lutatius, du côté des Romains, y jouèrent les principaux rôles. Les