Page:Boulenger - Romans de la table ronde I.djvu/251

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
235
BLESSURE DE CLAUDAS

nos droits seigneurs, les fils au roi Bohor, à qui vous aviez juré de restituer ce royaume sous votre suzeraineté.

— Chacun fasse donc du mieux qu’il pourra, car ils ne seront rendus devant que force m’en soit faite.

Aussitôt les arcs, les arbalètes et les frondes de commencer leur jeu, et les flèches, les carreaux et les pierres de voler en pluie sur le palais. Quand Claudas s’aperçut que ceux du dehors se préparaient à mettre le feu à la porte, il se fit ouvrir et, accompagné des siens, il sortit à pied, la hache au poing, dont il commença de frapper à si grands coups que les assaillants reculèrent.

À le voir ainsi mettre à mal ses compagnons, Lambègue sentait la colère le gagner. Tout à coup, il fait amener son destrier, l’enfourche, et armé de toutes armes, heaume en tête, lance sur feutre, il charge Claudas à bride abattue. Il le frappe si rudement de son fer qu’il lui traverse l’épaule ; mais son cheval emporté par son élan vient heurter le mur de la tête et tombe mort, tandis que lui-même, tout étourdi du choc, demeure étendu à côté de sa monture. Cependant Claudas, le tronçon de la lance dans l’épaule, perdant son sang, s’adosse à la muraille, sous une pluie de pierres et de flèches, et bientôt si affaisse sur les genoux. Déjà Lambègue, relevé et ranimé, lui courait sus l’épée à