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MARIAGE D’UTER PENDRAGON

En revenant au camp, on apprit que le duc avait tenté une sortie et que, son cheval ayant été abattu, il avait été tué par les gens de pied qui ne l’avaient pas reconnu. Tous les barons en étaient chagrinés, car ils estimaient que la mort était un châtiment trop grave pour la faute du duc. Aussi le roi les assembla-t-il et leur demanda comment il pourrait réparer ce méchef. Il furent d’avis qu’il convenait de convoquer tout d’abord les parents du duc de Tintagel afin de chercher un accommodement.

Ainsi fut fait ; et quand la dame de Tintagel fut venue avec les siens, une nouvelle assemblée se fit des barons du royaume. Et tous prièrent Ulfin, qui était très sage, de donner son avis.

— Le duc est mort par la force du roi, dit-il ; mais, quels que fussent ses torts, il n’avait pas commis de forfait tel qu’il dût en être puni de mort. Sachez cependant que sa femme demeure chargée d’enfants. Le roi a détruit et gâté sa terre, la lésant ainsi, de même que les héritiers et parents du duc : il est juste qu’il répare une partie de ces dommages. Il doit prendre la duchesse pour femme, et marier la fille aînée du duc au roi Lot d’Orcanie, si celui-ci y consent.

Les paroles d’Ulfin furent fort louées ; tous les barons se rangèrent à son avis. Et le roi