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Page:Boulenger Marceline DesbordesValmore.pdf/171

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MARCELINE DESBORDES-VALMORE

à l’existence pour m’en faire un jour un autre genre de dondeur ? Ah ! laissez-moi, je vous prie : triste comme je le suis, je ne suis pas faite pour aimer. Je ne puis l’être jamais non plus. Je ne crois pas au bonheur ! « Pourquoi dites-vous que votre mélancolie éloigne mon cœur du vôtre ? Pensez-vous cela ? Etes-vous bien naït quand vous me l’écrivez ? « Vous faites un reproche à notre malheureux état de nous avoir rapprochés l’un de l’autre. Cette expression est bien dure. Si vous vous en plaignez, quel droit n’aurai-je pas de le haïr ? Pardonnez-lui pourtant, il peut tout réparer en nous séparant bientôt. Il me restait à savoir que vous le désirez pour rendre ce départ plus certain.

« Non, ce n’est pas votre lendresse qui vous a conscillé jamais de m’écrire, — co n’est pas non plus volre excellente mère, qui vous aurait détourné de troubler mon âme. Pour le monde enlier, je ne voudrais affliger la vólre, entendezvous

? De quoi m’accusez-vous donc ? Quelle autre

preuve puis-je vous donner à présent de l’estime que je vous ai vouée, et dont je renouvelle encore l’assurance pour toujours ? « M. DESSORDES. »

Ayant reçu cotte lettre, Valmore dut en concevoir un grand espoir. Car c’est le sourire des dames qui décourage ordinairement les messieurs, et la crainte du ridicule est le