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Page:Boulenger Marceline DesbordesValmore.pdf/230

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MARCELINE DESBORDES-VALMORE

M. de Latouche est fort indisposé contre moi. Il m’a du reste demandé une explication à Orléans, où il ne m’a pas laisse placer une parole, et a nie tout ce que la pauvre abandonnée m’a confié. J’ai eu l’air de le croire, mais je demeure irrévocablement décidée à ne pas aller davantage à Aulnay, malgré le bon accueil et la véritable amitié qu’il nous témoigne à lous. D’une part, il est difficile dans le commerce intime, et puis l’arrière-pensée de cette dame me repousse de là. Il m’a quittée mécontent pour aller seul à Tours, chez Béranger à qui il m’avail annoncée, et il n’a pas accepté un lit chez Caroline. Seulement, il y a diné deux fois. Quel caractère malheureux ! Que de belles et brillantes qualités ternies par un spleen âcre et de rudes caprices ! Mon instinct m’avertissait qu’il était mieux de loin ; mais qui se serait douté qu’il allail attacher tant de prix à notre pauvre intimité ? Il était assez curieux, en eflet, que M. de Latouche parût rechercher si passionnément la société innocente de Mme Valmore et de ses enfants ; el, si Marceline eût été plus méfiante et moins candide, si elle eût été capable d’imaginer le mal, bref, si elle n’eût pas été elle-même, clle n’aurait pas manqué de se demander ce qui rendait le vieil ami de son mari subitement froid et triste » quand Hippolyte et Ondine ne