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Page:Boulenger Marceline DesbordesValmore.pdf/240

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MARCELINE DESBORDES-VALMORE

triste. Cetle pauvre jeune femme n’a pas du tout l’air méchant… Il [Lalouchej m’a apporté hier ta lettre et ne me l’a pas laissée lire devant lui. Seulement il m’a dit : « Vous avez écrit à Valmore) que l’on vous faisait des menaces, Madame ! Mais c’est vous qui me l’avez écrit, Monsieur, en me rassurant sur la colère de la dame. Quelle dame ? Je ne connais point de dame, moi ! Si, Monsieur, vous en connaissez une, ct vous pouvez lui prouver que, si vous êtes un peu fâché con{re moi, c’est que j’ai voulu lui rendre service. Votre honneur me rassure et vous direz. toujours la vérité ». Les enfants sont rentrés el tout a été dil. Laissons, crois-moi, tous ces mystères à qui de droit et gardons notre indépendance. Je n’ai pas l’ombre de crainte si tu suis ma prière qui est de ne nous mêler en rien el de ne rien écrire, cela, je te le demande avec toute l’instance de mon cour. Il peut (ce que je désire) se raccommoder avec la jeune femme (une coupable aimée est bientôt innocente) et lui montrer tes lettres trop pleines de candeur pour toutes ces liaisons violentes. Du reste la politique va bientôt l’occuper loul entier et lui offrir des orages convenables à son goût… « Ilier (1) j’ai cu une crampe d’estomac violente et je ne suis aujourd’hui que d’une grande faiblesse. M. de L… est venu précisément dans le moment où je souffrais cette crise que je dévo(1) Marceline écrivait ordinairement ses longues lettres en plusicurs jours.