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MARCELINE DESBORDES-VALMORE

nous savons qu’elle éprouvait déjà quelques amitiés passionnécs et un amour, un vrai amour, à l’age où les fillettes ordinaires n’aiment profondément que leur mère ou leur bonne. Elle n’oublia jamais ni cette petite Albertine Gantier (1), avec qui elle dansait des rondes devant le beau jardin de M. Leurs (2), ni cette sage Rosc-Marie à la voix « frèle et sonore » (3), ni son premier amoureux qui s’appelait Henry et qui avait dix ans (4). Une note de ses papiers manuscrits (5) conte avec beaucoup de gout leur histoire d’enfants :

« J’étais sur la porte de ma mère quand il ne faisait ni jour ni nuit. Je l’entrevoyais dans ce voile doux qui couvre les rues à l’heure du soir. Ses pas se pressaient ; sa tête blonde et bouclée se dirigeait comme une tête d’ange vers notre maison. Il sortait du vieux cimetière qui bordail. notre vieux rempart, il venait. Vous nous regar(1) Elle la chanta encore dans ses poésies posthumes (11, 357). CI. I. 222, 225. (2) II, 318.

(3) T, 129. (4) II, 32.

(5) Que conservait M, Felix Delhasse. Cr, aussi Fleur d’enfance, dans Pauvres Fleurs (édition Bruxelles, 1839), pages 68-69.