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MARCELINE DESBORDES-VALMORE

mois, jusqu’à causer un déchirement d’intérieur où j’ai puisé toutes les tristesses de mon caractère. » Malheureusement Sainte-Beuve ne croyait pas trop aux grands-oncles centenaires, non certes qu’il suspectat la bonne foi de Marceline, mais il lui semblait que cette histoire touchante pouvait bien avoir subi, dans l’imagination de l’enfant, « quelque chose de la transformation propre aux légendes » (1). Pourtant Marceline se rappelait bien la scène ; elle voyait encore son père déplier la lettre, écrite en grands caractères à la Louis XIV, où les deux libraires, ågés, l’un de cent vingt-quatre, l’autre de cent vingt-cinq ans, et qui avaient vu la Révocation, promettaient à leurs arrièrepetits-neveux de les faire riches. Le 3 mars 1851, elle écrivait à son frère : « Je ne sais s’il ne t’arrivera pas de rire tont scul d’unc idéo qui m’est venue de faire prendre des renseignements à La Haye sur nos grandsoncies Desbordes, imprimeurs, dont l’un s’appelait Ilenry, et l’autre, je crois, Antoine (2), tous (1) Loc. cit., pages 127-128. (2) A Sainte-Beuve, elle avait dit qu’ils se nommaient Jacques et Antoine.