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MARCELINE DESBORDES-VALMORE

bordes prit la fièvre jaune et elle mourut… Plus tard, Marceline se rappelait seulement qu’elle avail été recueillic par une certaine « Mae Guédon », dont son imagination troublée faisait la femme du gouverneur de la colonic. Elle voulait partir à tout prix, nous dit-ello, quitter au plus tôt cette ile désastreuse. « Un tremblement de terre, peu de jours auparavant, m’avait précipitée sur mon lit tandis que je tressais mes cheveux devant un miroir. J’avais peur des murs, j’avais peur du bruit des feuilles, j’avais peur de l’air ! Les cris des oiseaux m’excitaient à partir ! » Mais on n’accordait aux blancs aucun passeport pour quitter la colonic. C’est sculement après l’arrivée du général Richopanse (mai 1802) que Marceline put trouver place sur un navire de commerce. Ce n’était guère, nous dit-elle, « qu’un grand canot couvert. Cette ombarcation marchande emportait en Europe des morues sèches, de l’huile de baleine, et ne recélait d’autres provisions que quelques pièces de bouf salé et du biscuit à rompre au marteau. Le feu de l’habitacle et celui des pipes était le seul qui devait s’allumer pour le réconfort d’un si long voyage… »