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MARCELINE DESBORDES-VALMORE

12 mars 1805. Marceline tenait le personnage de Julie — « ingénue, vive, mise simple, des fleurs dans les cheveux », dit le livret, — et elle y fut charmante, non pas « niaise comme il arrive quelquefois aux innocentes des autres théâtres », mais « franche et naïve » : « Que de bonnes qualités presque enfouies à ce théâtre ! car Mlle Desbordes joue et débite très bien, mais elle ne chante pas ; elle n’a pas de voix ; il faudra que l’orchestre s’humilie ou s’anéantisse : on lui composera exprès des demi-vaudevilles qui seront bien plus agréables que ces grands airs, aussi fatigants pour les auditeurs que pour les cantatrices[1]. » (Note pour les musiciens d’aujourd’hui : cette musique fatigante est celle de Spontini.)

Durant l’année 1805, Marceline joua ainsi à l’Opéra-Comique un grand nombre de rôles. On l’entendit dans le Traité nul, dans le Calife de Bagdad, dans Camille ou le Souterrain, dans le Tableau parlant, dans l’Amoureux de quinze ans, dans l’Habit du

  1. « Cette jeune actrice a un vrai talent », déclare le Journal de Paris, 16 mars 1805.