Aller au contenu

Page:Boulenger Marceline DesbordesValmore.pdf/64

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
60
MARCELINE DESBORDES-VALMORE

« mobilité inconcevable » de ses traits dont nous parlo un contemporain (1) est bien propre à nous inspirer, à l’endroit de ses portraitistes, cette sage défiance qu’elle ressentait elle-même : « Tu me fais frémir en me parlant de mon portrait dans l’Illustration, écrivait-elle un jour à son mari (2) ; tu sais comment ils m’arrangent ! » D’ailleurs, si elle ne conquérait pas les caurs par sa beauté, Marceline avait d’autres moyens de les séduire. Non certes qu’elle eût de l’esprit ! Il suffit d’ouvrir sa correspondance pour s’assurer du contraire : je crois bien qu’il n’y a pas, dans ces neuf cents lettres, une seule phrase simplement ironique ; et bien plus, Marceline se fût certainement fachée qu’on l’en eût crue capable. Car l’ironie lui paraissait de la simple méchanceté. En quoi elle était bonne romantique. Il n’est pas besoin de rappeler que, durant le temps que Jean-Jacques triompha chez nous sur les jeunes âmes, le sourire ne fut point précisément à la mode ; (1) Journal de Paris, 30 avril 1813. (2) 14 août 1844. — Il s’agit d’une mauvaisc reproduclion du médaillon de David, pamie dans l’Illustration du 22 juin 1844.