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Page:Bouniol - Les rues de Paris, 1.djvu/112

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d’où il s’efforce d’apercevoir et d’atteindre un théorème plus élevé[1]. »

En effet, cet homme illustre à qui la chimie, au commencement de ce siècle, fut redevable d’immenses progrès, ne songea jamais à tirer parti de ses découvertes qu’il eût pu tenir secrètes, sans que personne l’en eût blâmé. Le chlore ne lui valut qu’un ballot de toiles blanchies par son procédé ; encore sa délicatesse hésitait-elle à accepter, alors que les Anglais auraient plus volontiers encore offert de le prendre pour associé ; ce qui eût été pour lui toute une fortune.

« Personne n’ignore aujourd’hui ce que c’est qu’une blanchisserie berthollienne. On dit même dans les ateliers, bertholler, berthollage : on y entretient des ouvriers que l’on y appelle des bertholleurs. Rien ne met plus authentiquement le sceau au mérite d’une découverte. C’est la seule récompense qu’en ait tirée l’auteur, et il n’en désira point d’autre. »

Pourtant, à cette époque antérieure à la Révolution, il n’était point riche quoique arrivé à une position déjà fort honorable, prix de sa laborieuse persévérance.


II


Berthollet (Claude-Louis), d’une famille originaire de la France, mais expatriée, naquit à Talloire, à deux lieues d’Annecy, le 9 octobre 1748. Il appartenait par sa mère, Philiberte Donier, à une des familles nobles de

  1. Cuvier, Notices historiques, tome II.