Page:Bouniol - Les rues de Paris, 1.djvu/113

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la Savoie : son père était châtelain du lieu. Rien ne fut négligé pour l’éducation de l’enfant, quoique la fortune des parents fût médiocre. Après quelques années passées au collége d’Annecy, il fut envoyé à celui de Chambéry, et termina ses études classiques au collége des Provinces de Turin. Les plus brillantes carrières semblaient ouvertes à sa jeune ambition, mais son goût pour les sciences lui fit préférer la médecine. Reçu docteur en 1768, il vint quelques années après à Paris, trouvant que dans la province les ressources lui manquaient pour l’étude vers laquelle il se sentait plus particulièrement entraîné, celle de la chimie. Il ne se trompait pas ; mais arrivé à Paris, où il ne connaissait personne et la bourse assez peu garnie, il ne tarda pas à se trouver dans l’embarras. La pensée lui vint alors de s’adresser au célèbre médecin génevois Tronchon, son compatriote, qui, prévenu par son air franc et ouvert et par la tournure sérieuse de son esprit, lui fit le meilleur accueil et devint bientôt pour lui comme un père. Afin de lui assurer d’abord une existence tranquille, il le recommanda au duc d’Orléans qui le nomma l’un de ses médecins, en même temps qu’il faisait mettre à la disposition du jeune savant son laboratoire de chimie, dans lequel volontiers le prince se renfermait pour expérimenter avec l’habile préparateur Guettard, son maître comme celui de son père. Rien ne pouvait être plus précieux pour Berthollet, qui comprit aussitôt qu’il avait trouvé sa voie, ce qui lui fut confirmé par l’illustre Lavoisier, dont il fit connaissance quelque temps après. Plusieurs Mémoires publiés successivement par lui de 1776 à 1780 et « empreints, dit M. Parisot, de cette sagacité, de cette