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Page:Bouniol - Les rues de Paris, 1.djvu/114

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finesse, de cette étendue dont plus tard il devait présenter aux savants le modèle accompli, » attirèrent l’attention de l’Académie des sciences qui le nomma adjoint chimiste à la place de Bucquet (15 avril 1780), et cinq ans après, l’admit au nombre de ses membres.

Il continua dès lors avec plus de zèle que jamais ses expériences et ses publications, et en 1787, de concert avec Guyton de Morveau, Lavoisier et Fourcroy, il s’occupa de la refonte de la terminologie scientifique, qu’ils réussirent à faire prévaloir. « Comparé au langage extravagant que la chimie avait hérité de l’art hermétique, dit Cuvier, ce nouvel idiome fut un service réel rendu à la science, et contribua à accélérer l’adoption de nouvelles théories. »

En 1789, dans le tome II des Annales de chimie, notre savant publia, sous le titre de : Blanchiment des toiles avec l’acide muriatique oxygéné, le résultat de ses expériences relatives au chlore, « une découverte, dit Parisot, qui l’eût rendu dix fois millionnaire, s’il eût voulu l’exploiter à son seul profit. » D’autres découvertes également utiles suivirent celle-là. On dut par exemple à Berthollet un moyen nouveau de conserver l’eau douce pour les navigations de long cours, en faisant brûler l’intérieur des tonneaux destinés à la contenir.

Berthollet, depuis longtemps était devenu Français par des lettres de naturalisation qu’il avait été heureux d’obtenir. Aussi, ce ne fut pas en vain, qu’en 1792, devant les menaces de la plus formidable coalition, la France fit appel au patriotisme de son fils d’adoption. De tous les points de l’horizon, au Nord, au Midi, à l’Est, à l’Ouest, des légions ennemies envahissaient