Page:Bouniol - Les rues de Paris, 1.djvu/180

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homme qui, dans le poste le plus difficile qui fut jamais, fit preuve d’un mérite peu ordinaire, soit que la prudence chrétienne, ce que nous inclinons à croire, ait dicté sa conduite ; soit, comme l’ont prétendu ses ennemis, qu’elle fut le résultat des calculs de la politique et d’une merveilleuse habileté.

François d’Aix de la Chaise, petit neveu du père Cotton, confesseur de Henri IV, né au château d’Aix, le 25 août 1624, était fils de Georges d’Aix, seigneur de la Chaise, et de Renée de Rochefort. Sa rhétorique terminée au collège de Roanne, il entra comme novice chez les Jésuites. Après deux années de préparation, chargé tour à tour du cours d’humanités et du cours de philosophie, il professa avec éclat, à ce point que ses leçons furent imprimées en 1661, sous ce titre : Abrégé de mon cours de philosophie[1]. Nommé supérieur de la province de Lyon, il fut, sans doute par le conseil de l’Archevêque de cette ville, Villeroi, frère du maréchal, choisi comme confesseur du roi Louis XIV, en remplacement du père Terrier, qui venait de mourir.

« Jusque-là, dit un biographe, le Père La Chaise avait vécu à plus de cent lieues de la cour. Il y parut au commencement de 1675 et s’y montra simple et aisé dans ses manières, poli et prévenant sans affectation. Tous les suffrages se réunirent bientôt en sa faveur. »

Cette unanimité dans la bienveillance ne devait pas être de longue durée ; car, jeté au milieu de toutes les intrigues de la cour comme des complications et des difficultés suscitées tour à tour et presque coup sur coup par

  1. 2 petits vol. in-folio, à Lyon.