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Page:Bouniol - Les rues de Paris, 1.djvu/181

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les passions du roi, l’affaire du jansénisme, celle du quiétisme, la révocation de l’édit de Nantes, la déclaration de 1682, etc : « Quelque avis qu’il embrassât, dit le biographe déjà cité, il se faisait des ennemis et il lui arriva plus d’une fois de déplaire également aux partis opposés. »

Le biographe exagère et le bon Père ne tint pas autant qu’il l’affirme la balance égale entre les opinions, à moins qu’elles ne fussent indifférentes au point de vue de la conscience. Mais ce qui doit surtout lui mériter nos éloges, c’est que, chargé, par suite de sa position, de la feuille des bénéfices, il s’attachait à ne faire que de bons choix. Il donna aux missions une grande impulsion. Les jansénistes, dont l’hostilité l’honore, l’accusaient de favoriser les passions du roi ; le fait est qu’il travailla avec persévérance à ruiner l’influence de Mme de Montespan et qu’il y parvint. Après la mort de la reine, il crut sage de conseiller et de bénir le mariage du roi avec Mme de Maintenon, qui, dit-on, ne lui pardonna pas de s’être opposé à la publicité de cette union restée morganatique ; il semblait difficile que la veuve de Scarron fût déclarée officiellement reine de France.

Dans sa lettre au cardinal de Noailles (8 octobre 1708), Mme de Maintenon pourtant rendait au père La Chaise cette justice : « Qu’il avait osé louer, en présence du roi, la générosité et le désintéressement de Fénelon. »

Il ne craignait pas d’ailleurs de dire la vérité au roi et même assez rudement parfois, d’après ce que racontait Louis XIV lui-même, après la mort du père La Chaise : « Je lui disais quelquefois : « Vous êtes trop