Aller au contenu

Page:Bouniol - Les rues de Paris, 1.djvu/187

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

nages, si fiers naguère de leurs vêtements superbes et chèrement payés qui maintenant, insuffisants à les couvrir, ressemblaient avec leurs trous et leurs taches aux haillons du pauvre. Charles alors, souriant non sans quelque malice, dit à l’un des serviteurs de sa chambre :

« Frotte un peu notre habit dans tes mains et apporte-nous-le. »

Le serviteur fit ce qui lui était ordonné. L’Empereur aussitôt, prenant de ses mains et montrant le vêtement redevenu parfaitement propre et où l’on ne remarquait ni tache, ni déchirure, s’écria :

« Ô les plus fous des hommes ! Quel est maintenant le plus précieux et le plus utile de nos habits ? Est-ce le mien que je n’ai acheté qu’un sou ou les vôtres si peu solides et qui vous ont coûté tant de livres pesant d’argent ? »

Les courtisans, interdits et silencieux, baissaient la tête et la rougeur de leurs visages attestait leur confusion.