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Page:Bouniol - Les rues de Paris, 1.djvu/22

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débuts de Jacques Amyot, représentés par divers biographes, sous des couleurs trop romanesques. Devenu, en suivant les cours de Jean Evagre Remois, au collége du cardinal Lemoine, un excellent helléniste, ayant étudié pareillement la poésie, l’éloquence, la philosophie, J. Amyot partit pour Bourges, à l’âge de 19 ans, afin d’étudier le droit civil avec un jeune homme qui fut depuis avocat célèbre au Parlement.

À Bourges, où il prenait la qualité de maître-ès-arts, Amyot se rencontra avec Jacques Colin, lecteur ordinaire du roi et abbé de St-Ambroise, qui, prompt à apprécier son mérite, le choisit pour précepteur de ses neveux et lui fit obtenir en même temps une chaire de professeur des langues latine et grecque, dans l’Université dont la ville à cette époque était fière. Les loisirs assez grands, paraît-il, que lui laissait son double emploi, Amyot les consacrait aux travaux littéraires qui devaient plus tard le rendre célèbre et faire de lui un des personnages importants de l’état. Cependant au temps de sa plus grande prospérité, Amyot n’hésitait pas à dire que les dix ou douze années qu’il avait passées à Bourges, obscur professeur, mais tout entier aux lettres, avaient été le plus heureux temps de sa vie. C’est alors qu’après avoir traduit le roman grec de Théagène et Chariclée, il commença la traduction de Plutarque et quelques vies des hommes illustres furent publiées avec une dédicace à François 1er. D’après Rouillard, au contraire, c’est le roman de Théagène et Chariclée qu’il fit présenter au roi, « lequel l’eut si agréable que l’abbaye de Bellozane étant venue à vaquer par le trépas de Vatable, ou Guestabled, très célèbre professeur du roi en