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Page:Bouniol - Les rues de Paris, 1.djvu/23

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la langue hébraïque, icelui roi la lui donna comme au digne successeur d’un si brave devancier. »

La version de Rouillard paraît plus vraisemblable encore qu’il semble assez singulier de récompenser par une abbaye la traduction d’un ouvrage qui n’est rien moins qu’édifiant, mais dans les idées du temps, il s’agissait d’un livre grec et l’on ne voyait là, même François Ier, que l’érudition. Si bien encouragé cependant, Amyot s’était mis avec ardeur à la traduction de Plutarque ; lorsqu’il la jugea assez avancée, il fit un voyage en Italie pour consulter les manuscrits des plus célèbres bibliothèques et conférer avec les savants illustres que l’Italie comptait en fort grand nombre. Après son retour, le cardinal de Tournon qu’il avait connu à Rome, « ayant appris que le roi souhaitait un précepteur pour ses fils les ducs d’Orléans et d’Anjou, présenta Amyot à Henri II qui lui donna cette charge dont il jouit le reste de son règne et sous celui de François II. » Le loisir, que lui laissaient ses fonctions de précepteur lui permit de terminer la translation en français des Vies des hommes illustres qui parut avec une dédicace à Henri II. La traduction des Œuvres morales de Plutarque ne put être achevée que sous le règne de Charles IX (connu auparavant sous le nom de duc d’Orléans), à qui l’ouvrage fut dédié. Le jeune roi n’avait pas besoin de cette circonstance pour se rappeler son précepteur, car dès le lendemain du jour de son avènement, (6 décembre 1560), il le fit son grand aumônier et le nomma aussi conseiller d’état et conservateur de l’Université de Paris. Il lui donna de plus l’abbaye de Roches au diocèse d’Auxerre et celle de Saint-Corneille, de