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Page:Bouniol - Les rues de Paris, 1.djvu/310

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au delà de ce qu’on peut dire. Que je voudrais la savoir contente et heureuse !

« Je suis bien désolé de voir, au milieu de mes richesses, avec les beaux appartements qu’on m’a donnés, que je ne puisse pas réunir une somme un peu considérable pour l’aider ; elle ne m’a pas encore dit qu’elle en eût besoin ; je crains qu’elle ne me le cache. Tu sais bien que tu as toujours été la confidente de mon cœur, que je n’ai jamais rien eu de caché pour toi. Eh bien ! dis-moi, avez-vous besoin de quelque chose ? Parle vite, je serai trop heureux de me priver pour vous offrir tout ce que je possède. »

Se peut-il un plus noble cœur, un plus tendre fils, un meilleur frère ?

Grâce au patriotisme des officiers et des soldats, la campagne de 1793, dont les débuts n’avaient pas été heureux, se termina par des victoires. Desaix, plus que personne avait contribué à ce résultat. Eh bien ! à ce moment-là même, par suite d’une dénonciation signée de quelques misérables et partie de l’Auvergne, sa vie fut en péril et il faillit avoir le sort de Custine, son ancien général. Déjà, par suite de cette dénonciation calomnieuse, pesait sur lui la menace d’une arrestation, quand eut lieu la prise d’Haguenau, dont les habitants, aussi bien que ceux des cantons environnants, se sachant assimilés par la prétendue justice révolutionnaire aux émigrés, cherchèrent, au nombre de plus de cinquante mille, leur salut dans la fuite. Desaix recueillit une foule de ces malheureux dans sa division, refusa de les livrer et favorisa leur évasion. Nouvelle dénonciation contre lui. Alors la fureur des révolutionnaires ne