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BEAUJON



Beaujon (Nicolas), né à Bordeaux en 1718, successivement banquier de la cour, receveur-général des finances de la généralité de Rouen, conseiller d’État à brevet, avait acquis, dans ces différentes positions, une fortune considérable qu’il dépensait généreusement. C’est ainsi qu’au mois de juillet 1784, fut par lui fondé l’hospice qui porte son nom, mais dans un but fort différent du but actuel. En effet, cet établissement construit, d’après les ordres de Beaujon, par l’architecte Girardin et doté d’une rente annuelle de 25,000 livres, était destiné à douze garçons et douze filles orphelins et nés dans le faubourg. Ils y étaient nourris, vêtus, instruits depuis l’âge de six ans jusqu’à douze, époque à laquelle on leur donnait 400 livres pour l’apprentissage du métier qu’ils avaient choisi. Des sœurs de la Charité dirigeaient l’éducation des filles ; celle des garçons était confiée aux frères de la doctrine chrétienne.

Mais, lors de la révolution, l’État s’empara de l’établissement dont il changea la destination en faisant de l’asile un hôpital pour les malades. C’était méconnaître les intentions du fondateur, qui n’était plus là pour protester, mort pendant l’année 1786. N’ayant point d’enfants, par son testament, Beaujon voulut faire des