Page:Bouniol - Les rues de Paris, 3.djvu/102

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LES RVES DE PARIS. Voici, pour terminer, le dramatique récit de la mort du marquis du Montferrat, tué malheureusement dans une rencontre : « Et quand le marquis fut à Messinople (Mosynopolis) ne tarda plus que six jours qu’il fit une chevauchée par le conseil des Grecs de la terre, en la montagne de Messinople, plus d’une grande journée loin. Et comme il eut été en la terre et vint au partir, les Bougres (Bulgares) se furent assemblés de la terre ; et virent que le marquis était avec peu de gens ; et vinrent de toutes parts et l’assaillirent à l’arrière-garde. Et quand le marquis ouït le cri, si sali (sauta) en un che. val tout désarmé une glave ^ en sa main. Et quand il vint là où ils étaient assemblés, à l’arrière-garde, si leur courut sus et les cacha (rejeta) une grande pièce arrière. Là fut féru d’une sagette {flèche) parmi le gros du bras et s(»us l’épaule mortellement, si qu’il commença moult à répandre de sang. Et quand sa gent virent ce si se commencèrent fort à esmayer (effrayer) et à déconfire et mauvaisement maintenir. Et cil (ceux) qui furent entour le marquis le soutinrent. Et il perdit moult de sang. Si commença à pâmer. Et quand ses gens virent qu’ils n’avaient nulle aide de lui si se commencèrent à déconfîre (débander) et à lui laisser. Ainsi furent déconfits par cette mésaventure et cils qui restèrent avec lui furent morts. Et le marquis eut la tète coupée ; et la gent du pays envoyèrent à Johannis (roi des Bulgares) la tête et ce fut une des plus] grandes joies qu’il eut oncques. Hélas ! quel dommage en eut l’Empereur et tous les latins de la terre de Roumanie, de tel homme perdre • Espèce d’épieu à bout ferré.

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