Page:Bouniol - Les rues de Paris, 3.djvu/118

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Terreur, auraient lioute de l’injustice et de la grossière impiété. Une anecdote encore avant de terminer. Ce ne fut point sans effort que notre Saint arriva à ce haut degré de vertu, témoin ce qu’il racontait lui-même : « Je m’aperçus, dit-il, en m’examinant, d’une certaine rudesse et brusquerie de manières surtout avec les grands du monde et je sentis qu’il y avait nécessité d’y apporter remède. Je m’adressai alors à Notre-Seigneur et je le priai instamment de me changer cette humeur sèche et rebutante et de me donner un esprit doux et bénin. » Le Saint fut exaucé et sut dès lors si bien veiller sur lui-même que sa douceur et son affabilité passèrent en commun proverbe ^ Saint Vincent de Paul, au reste, ne recommandait rien tant que la douceur « étant, dit Abelly, comme la fleur de cette divine vertu de charité, qui relève d’autant plus par son excellence qu’il y a plus de difficulté à réprimer les saillies de la nature qui se couvre souvent du manteau du zèle pour se laisser aller plus librement aux emportements de ses passions. (( Il tenait encore pour une antre maxime de cette vertu, de ne contester jamais contre personne, non pas même contre ceux qu’on était obligé de reprendre ; mais il voulait qu’on se servît toujours de paroles douces et affables, selon que la prudence et la charité le requéraient. Par ce même principe, il défendait aux siens

’ 11 existe plusieurs Vies de saint Vincent de Paul. La dernière et la plus complète, dit-on, est celle de M. l’abbé Meynard en A volumes. (Bray et Retaux éditeurs).

SAINT