Page:Bouniol - Les rues de Paris, 3.djvu/124

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fut pas de même des Carlovingiens qui n’y résidèrent que par intervalles. Sous les descendants dégénérés de Charlemagne, on sait que la ville fut plus d’une fois exposée aux ravages des barbares du Nord, dits Normands, et le siège qu’elle soutint contre eux, au temps d’Eudes et de l’évêque Gozlin, est célèbre. Hugues Capet, le fondateur de la 3e dynastie, s’établit de nouveau à Paris qui n’a plus cessé d’être la capitale du royaume. Déjà la ville commençait à s’étendre sur les deux côtés du fleuve, aussi Philippe Auguste ordonna la construction d’un nouveau mur d’enceinte qui, partant du Louvre, s’arrêtait au quai des Ormes et des Célestins, en passant par la rue St-Honoré, la pointe Ste-Eustache, la place Baudoyer, etc.

Une quatrième enceinte s’éleva au temps où Marcel était prévôt des marchands (1356). La ville s’agrandit encore ce qu’elle ne cessa de faire, au point qu’il fallait constamment reculer les fortifications, tantôt d’un côté tantôt d’un autre, tantôt au nord, tantôt au midi. Car Paris, si rudement éprouvé pendant les guerres religieuses du 16e siècle, resta ville de guerre jusqu’au règne de Louis XIV qui fit abattre les murailles, combler et planter d’arbres les fossés changés en boulevards pour la promenade[1]. La ville alors put s’étendre en toute liberté. La Révolution fut un temps d’arrêt pour ce mouvement d’expansion, les travaux s’étant ralentis ou même arrêtés alors que, sous ce régime abominable autant qu’inepte de la Terreur, la richesse, l’apparence

  1. Est-il besoin de rappeler qu’en 1840, grâce à M. Thiers, les fortifications ont été relevées et plus formidables ?