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ceux où il est poète par le cœur. Maître Adam est peut-être plus correct que Malherbe et l’inspiration lui révèle tout à coup des secrets d’harmonie qu’une étude laborieuse apprenait lentement au rival de Ronsard. »

La première édition des poésies d’Adam Billaut parut en 1644 : En tête du volume se lisait un sonnet à la louange du poète menuisier et signé de ce grand nom : Pierre Corneille. Citons seulement les deux tercets :


Nous savons, dirent-ils[1], le pouvoir d’un métier ;
Il sera fameux poète et fameux menuisier,
Afin qu’un peu de bien suive beaucoup d’estime.

À ce nouveau parti l’âme les prit au mot,
Et, s’assurant bien plus au rabot qu’à la rime.
Elle entra dans le corps de maître Adam Billaut


Affre (rue) : Un monument, dans l’église Notre-Dame, a été élevé à la mémoire de ce prélat dont l’histoire comme la poésie se sont plu à glorifier l’héroïque dévouement, lors des journées de juin 1848. Est-il besoin de rappeler que, victime ou plutôt martyr de son zèle, il tomba mortellement atteint d’une balle en franchissant une barricade, alors que, pour mettre fin à la guerre civile, il portait des paroles de paix aux insurgés du faubourg St-Antoine ? Le bon Pasteur donne sa vie pour ses brebis ! Cette sainte parole du divin Maître s’applique admirablement au disciple, Denis Auguste Affre.

Aguesseau (rue d’) : François d’Aguesseau, chancelier

  1. Apollon et Orphée.