Page:Bouniol - Les rues de Paris, 3.djvu/14

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dans les soins de la Providence. L’idée de tout tenir chaque jour de sa pure libéralité le ravit et il se détermina à faire aux pauvres la distribution de tout ce qu’il possédait. » On était alors dans l’année 1684, où sévissait, en Champagne comme par toute la France, une cruelle disette. M. de la Salle par son généreux abandon put venir eu aide à un grand nombre de malheureux et donner du pain à beaucoup de ceux qui en manquaient. Aussi sa famille qu’avait vivement mécontentée la cession du canonicat en faveur d’un étranger, n’osa blâmer l’emploi qu’il faisait de ses biens. Il n’en fut pas de même de ses disciples qui murmurèrent vivement de n’avoir point été compris dans la répartition et disaient bien haut qu’une partie de ces richesses aurait pu être utilisée pour la fondation des écoles. Mais par réflexion ils se calmèrent et le sentiment égoïste fit place à l’admiration, à la vénération pour celui que dès lors ils se plurent à nommer leur père et qui devint tout naturellement leur supérieur quand la communauté, sous son influence, avisa à se constituer eu congrégation. II Dans cette grave circonstance, M. de la Salle ne voulut pas s’en rapporter à lui seul ; douze des maîtres les plus vertueux furent par lui appelés à Reims et, après une retraite faite en commun avec la plus grande ferveur, les principaux règlements relatifs à la nouvelle congrégation furent proposés et adoptés. Le choix de l’habillement fut laissé à M. de la Salle qui, après

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